La Gendarmerie veut brouiller les réseaux sociaux et intercepter des SMS dans les manifs

La Gendarmerie veut brouiller les réseaux sociaux et intercepter des SMS dans les manifs

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Par Théo Chapuis

Publié le

Un travail colossal reste à mener dans l’exploitation des métadonnées pour développer une analyse prédictive des situations d’ordre public – il s’agirait d’examiner les situations avec la plus grande exactitude possible pour mieux dimensionner le nombre de forces engagées. […]
À l’occasion de manifestations, on observe que, par le biais de Twitter, de textos, des consignes de déplacement de tel point à tel autre sont données et les forces de l’ordre en sont réduites à suivre plus qu’à anticiper. De ce fait, les réactions ne sont pas forcément élaborées tactiquement au point qu’il arrive que des unités se dispersent et perdent leur force opérationnelle – point de départ de situations susceptibles de dégénérer.

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C’est alors qu’il lance “l’idée”, dont il admet qu’elle “peut choquer”. D’ailleurs, il y met toutes les précautions possibles :

L’idée peut choquer mais il faudra examiner les conditions permettant, en situation dégradée, d’être plus contraignants sur les réseaux sociaux, d’examiner, sous le contrôle de l’autorité judiciaire et des autorités administratives, la question du brouillage et celle de l’interception de certains textos.

“Beaucoup d’informations”

Comme le note Numérama, Jérôme Léonnet, chef du Service central du renseignement territorial (SCRT), note pour sa part que son service tente déjà par “les moyens du milieu ouvert” de récolter des informations sur les manifestants : grâce aux “logiciels dont se servent les entreprises [pour] identifier, par des mots-clés ou des scénarios, des mots d’ordre ou des réactions” sur les réseaux sociaux, le SCRT peut ainsi “glaner beaucoup d’informations sur les ZAD” – tout en se défendant d’utiliser des “moyens particuliers qui seront offerts prochainement aux services de renseignement du premier cercle”, conséquence de la Loi renseignement.

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Selon la Gendarmerie, rattraper le retard sur les manœuvres des zadistes passerait donc par un brouillage des réseaux sociaux et l’interception de certains SMS. Les moyens pratiques de ces ambitions n’ont pour autant pas encore été révélés, que ce soit pour empêcher l’accès aux réseaux sociaux ou l’interception a priori sélective de certains textos. Monsieur Noël Mamère, président de la commission, s’est opposé aux conclusions de ce rapport.
En 2010, c’étaient les appels à manifester sur Facebook que le gouvernement voulait censurer, jugeant que ces volontés de rassemblement contournaient la procédure légale de déclaration préalable.