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Brésil – Allemagne : la folie des détournements sur les réseaux sociaux

Brésil – Allemagne : la folie des détournements sur les réseaux sociaux

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Par Louis Lepron

Publié le

Hier soir, le Brésil s’est fait humilier en demi-finale de la Coupe du Monde, en s’inclinant lourdement 7 buts à 1 face à l’Allemagne. Un score impensable qui a causé pas mal de dégâts humoristiques sur les réseaux sociaux.
Un match, peut-il ébranler un pays tout entier ? À la lumière de certaines unes de journaux brésiliens, de déclarations et d’agissements qui ont eu lieu ce mardi 8 juillet à Rio, on pourrait vous répondre par la positive.
Le match entre le Brésil et l’Allemagne a laissé des traces sur Internet et notamment sur Twitter : plus de 36 millions de tweets partagés durant la rencontre, c’était la plus forte réactivité sociale de toute l’histoire du réseau pour un évènement sportif.
Et on peut dire que les internautes étaient inspirés tant le résutalt du match, qui a vu la Mannschaft humilier, étrangler, tuer la Seleçao, a été impressionnant : 7 à 1. Soit la plus large défaite pour le Brésil depuis 1920 (coucou l’Uruguay, 6 à 0). Une déculottée qui a, au cours du match, entraîné un (f)lot de détournements.

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Les références culturelles

Il fallait le faire. L’expression était déjà dans notre bingo du match entre la France et l’Allemagne : OSS 117 : Rio ne répond plus, fameux film français de 2008, voit enfin la bonne bouille de Jean Dujardin au beau milieu d’une bande d’Allemands, être servie sur un plateau 2.0.
Quand cinéma, foot, France, “Vous avez bien une amicale des anciens nazis ?” et référence culturelle à Rio de Janeiro ne font plus qu’un :


Et si TF1 n’avait pas diffusé la rencontre qui se disputait hier à l’Estádio Mineirão ? Et si le match n’en était pas un ? Et si TF1 avait, en réalité, partagé une partie de FIFA 14 sans que nous le sachions ? Hashtag complot, hashtag reptiliens.


Pour mieux illustrer la défaite du Brésil, rien de mieux qu’un bon Vine de six secondes. Vous aurez alors l’assurance d’être rapide et efficace dans votre démonstration. L’idée bonus : confontrer deux clichés sur les pays qui jouent. Soit le petit cocktail de plage pour la Seleçao, la bonne grosse bière baveuse pour la Mannschaft. Boum.

Pendant ce temps, dans un univers parallèle conçu et composé par M. Night Shyamalan, Cole Sear est aussi devant son écran. Mais ce ne sont plus des morts qu’il entraperçoit, mais des buts. Et pas besoin d’avoir un Sixième sens pour le constater.

Pas de commentaires.

Le Brésil humilié, le Brésil détourné

Cette nuit, les symboles du Brésil en ont pris pour leur grade. Premier constat : la statue du Christ Rédempteur a muté. En lieu et place, la figure d’une Allemagne en marche : Angela Merkel (oui l’image fait très peur) victorieuse, les bras – bizarrement – vers le ciel.


À l’origine ouverts, les bras de la statue ont aussi été détournés : repliés, la main sur le visage, le Christ libérateur est triste.

Au cours de la rencontre, il faut savoir que le drapeau du Brésil a connu quelques modifications de dernière minute : des ballons se sont introduits au milieu, virant la devise “Ordre et progrès” inspirée par le Français Auguste Comte. Aussi, l’Allemagne est illustrée telle l’Étoile de la mort, en référence à la saga Star Wars. Le détournement est moche mais a le mérite d’être pertinent.


Champion du monde à trois reprises avec le maillot du Brésil en 1958, 1962 et 1970, Pelé aurait changé de nationalité après le match. Désormais, sachez qu’il est Ghanéen. Et vous pouvez arrêter de l’appeler Pelé.

Les parodies

Pour la première fois dans une rencontre de Coupe du Monde, l’homme du match n’était pas présent sur le terrain. Neymar, après avoir subi une agression face à la Colombie, était dans tous les esprits.
On le voyait aussi bien rentrer sur la pelouse à la mi-temps, alors qu’il y avait déjà 5 à 0, et on l’imaginait, avant le match, discuter avec ses coéquipiers

Et là ils m’ont dit : “TKT ON VA SE DÉBROUILLER SANS TOI FRERE”



SFR s’est aussi introduit sur le terrain. Après les cinq buts inscrits pendant les 45 premières minutes, le spot de l’opérateur de télécommunications a été repris par les internautes. Car oui, le tweet avait raison : “et c’est pas fini”.

La parodie était connue depuis quelques semaines, mais le moment idéal était hier soir pour la sortir. Le Brésil, organisateur de la Coupe du Monde, humilié par l’Allemagne, va se souvenir pendant longtemps de ce logo détourné.

Des spectateurs qui partent, des flics qui arrivent

À la mi-temps, des centaines de spectateurs brésiliens, abattus, quittent l’enceinte du stade Mineirão. Dans les minutes qui suivent, des flics viennent se poster “aux abords du stade” d’après iTélé. Beaucoup de tweets sont envoyés avec des images souvent datées.


Le site américain BuzzFeed réalise notamment un article sur des images d’émeutes à Rio publiées sur les réseaux sociaux. Le problème, c’est qu’elle avaient été prises en… juin 2013.

Pendant ce temps, notre grand philosophe national, Bernard-Henri Lévy était sûrement en train de s’envoler pour le Brésil. Et il aura beaucoup de travail.

Tout est dit

À la fin du match, le score est lourd et on se demande si on est bien en train de regarder une demi-finale de Coupe du Monde au cours de laquelle le Brésil vient de prendre sept buts, sans broncher.
Chacun a son mot pour traduire la défaite, entre un parallèle de mauvais goût option Point Godwin, l’entrée d’Angela Merkel sur le terrain ou le rachat de Facebook et de Rihanna par le parieur le plus chanceux au monde – s’il existe. Tout ça en même temps.