Les “sœurs” de la brebis clonée Dolly vont bien, merci pour elles

Les “sœurs” de la brebis clonée Dolly vont bien, merci pour elles

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Par Thibault Prévost

Publié le

Vingt ans après la naissance de Dolly, le premier animal cloné, qui eut toute sa vie une santé fragile, une nouvelle étude révèle que les “sœurs” de la brebis sont en parfaite santé.

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Le 5 juillet 1996, le monde entrait dans une nouvelle ère en se penchant avec émotion au-dessus du berceau de Dolly, la première brebis issue d’un tube à essai. Du même coup, les scientifiques et les politiques ont convenu que le clonage avait besoin d’être sérieusement encadré, sous peine de rapidement se retrouver dans Bienvenue à Gattaca.

Rapidement, cependant, la santé de la brebis inquiéta ses créateurs : l’animal semblait vieillir plus vite que la moyenne et souffrir d’ostéo-arthrite (une maladie des os), aux hanches et aux genoux. L’animal fut finalement euthanasié en février 2003, à l’âge de six ans.

L’année suivante, la France adopta la seconde série de lois sur la bioéthique, avant l’adoption par l’Union européenne l’année suivante du Protocole additionnel à la Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine, qui interdit le clonage humain thérapeutique. Mais si Dolly restera à jamais le premier clone animal de l’histoire, elle est en revanche loin d’être la dernière.

Relancer la recherche

Selon une étude de l’université de Nottingham, parue cette semaine dans Nature Communications, au moins quatre autres clones de l’animal dont Dolly était la copie — des brebis nommées Debbie, Denise, Dianna et Daisy, toutes nées en 2007 —, sont en parfaite santé.

Sur l’échantillon de 13 brebis clonées — grâce à la technique du transfert de noyau de cellules somatiques (SNCT) — étudié par les chercheurs, aucun animal n’a présenté d’anomalie médicale. Si certains des animaux, comparés par les scientifiques à des animaux conçus naturellement, montraient également des signes d’ostéo-arthrite, aucun ne pouvait être qualifié de malade.

Avec ces résultats, les scientifiques espèrent changer un peu la perception du clonage animal, voire de faire bouger les lignes éthiques vers l’essai du clonage thérapeutique humain. Tout en continuant à tester leur innocuité, précise l’un des auteurs de l’étude au magazine New Scientist. D’autant plus que la technique de clonage SNCT est encore loin d’être efficace : en 1996, il avait fallu insérer des cellules dans 277 œufs pour obtenir 29 embryons. Et sur ces 29 embryons implantés dans des mères porteuses, seule Dolly avait vu le jour.