Avec Nathan, apprends les maths en comptant les migrants

Avec Nathan, apprends les maths en comptant les migrants

photo de profil

Par Astrid Van Laer

Publié le

Beaucoup de personnes interviennent dans l’édition d’un manuel scolaire, lors de la rédaction, de la correction, de la validation, de l’impression et de la distribution. Comment est-il possible que personne ne se soit rendu compte qu’il y avait un problème avec un exercice de maths qui propose de multiplier les migrants ? Vous avez trois heures.

À voir aussi sur Konbini

Les billes et les litres d’eau, c’est so 2015. Avec les éditions Nathan, comptez les migrants. Cet exercice, isolé par une jeune fille sur Facebook et repéré par Brain Magazine, propose aux élèves de terminale ES de pratiquer les mathématiques et de les initier aux suites géométriques avec un énoncé plus que particulier :

“Des migrants fuyant la guerre atteignent une île en Méditerranée. La première semaine, il en arrive 100. Puis chaque semaine, le nombre de nouveaux arrivants augmente de 10 %.”

Le but de l’exercice est, après avoir répondu à une suite de questions telles que “On note Un le nombre de migrants arrivés la n-ième semaine. Exprimer Un+1 en fonction de Un”, d’arriver à “déduire le nombre total de migrants qui seront arrivés dans cette île au bout de huit semaines. Arrondir à l’unité.”

Cela paraît tellement improbable que nous nous sommes interrogés sur l’authenticité de cette photographie. Mais cet exercice existe puisque, après vérifications des équipes de LCI, il figurait également sur l’édition numérisée en ligne du manuel.

L’éditeur s’est depuis excusé :

Il a tenté de se justifier, par un communiqué :

“Les programmes actuels encouragent la transdisciplinarité et l’ouverture sur d’autres thématiques. Ils invitent également à traduire une situation concrète à l’aide d’une suite arithmético-géométrique. C’est ce que nous avons souhaité appliquer dans cet exercice en prenant un exemple d’une population qui croît régulièrement en lien avec un sujet d’actualité : la question des migrants fuyant la guerre. Néanmoins, nous comprenons que le choix de cette thématique ait pu heurter. Nous nous en excusons et nous engageons à modifier la thématique de l’exercice lors de nos prochaines publications. Notre vocation d’éditeur scolaire est de proposer des ouvrages de qualité à tous les élèves et de porter les valeurs de tolérance, de respect et d’ouverture sur le monde.”

On vous laisse juge de la pertinence des arguments de ce communiqué.

À lire -> États-Unis : une étude prouve que les réfugiés rapportent plus qu’ils ne coûtent