Trailer : un documentaire revient sur l’enfer de deux jeunes filles violées aux États-Unis

Trailer : un documentaire revient sur l’enfer de deux jeunes filles violées aux États-Unis

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Par Juliette Geenens

Publié le

Le film Audrie and Daisy met en lumière deux affaires de viols sur mineures, survenues en 2012 et classées sans suite aux États-Unis. Il sera disponible sur Netflix dès le 23 septembre 2016. 

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Deux jeunes filles, deux soirées, une même histoire. C’est ainsi qu’est présenté le documentaire, produit par Netflix, dédié à Audrie Pott et Daisy Coleman, deux adolescentes victimes de viols. Sobrement intitulé Audrie and Daisy, le film faisait partie de la sélection officielle du festival Sundance, en janvier dernier. Il tente de dépeindre la terrible tourmente dans laquelle ces deux lycéennes se sont retrouvées, de leur agression au harcèlement qu’elles ont subi.

Audrie Pott venait de Saratoga, en Californie, tandis que Daisy Coleman a grandi à Maryville, dans le Missouri. Si Daisy est toujours en vie aujourd’hui, Audrie s’est donné la mort, il y a quatre ans. Elles ont subi la même histoire, tristement banale : toutes les deux ont été sexuellement agressées par des garçons qu’elles connaissaient, lors de soirées organisées par des proches.

Après le viol, le cauchemar continue

Âgée de 15 ans, Audrie a été violée par trois de ses camarades de lycée, alors que l’alcool l’avait rendue inconsciente. Le lendemain du crime, elle ne se souvenait de rien, mais une vidéo se mit à circuler sur Internet. On la voit allongée, en train d’être pénétrée par les trois garçons en qui elle avait confiance. Harcelée, moquée et insultée sur les réseaux sociaux, elle a fini par se suicider.

Pour Daisy, les faits diffèrent à peine : à l’époque, elle avait rejoint des amis de son grand frère, plus vieux qu’elle, à une soirée où l’un d’entre eux a abusé d’elle. Le garçon en question se trouve être le fils d’un haut fonctionnaire d’État. Quand elle porte plainte, une grande majorité des habitants de sa petite ville lui en veut. La jeune ado de 14 ans est forcée de déménager avec sa famille après la destruction de sa maison par un incendie criminel.

Un docu pour briser le silence

Ces deux histoires révèlent un malaise profond vis-à-vis du viol aux États-Unis (et dans la société occidentale dans son ensemble). Les victimes de viols sont toujours remises en question et sont systématiquement accusées d’être responsables de ce qui leur est arrivé. Quant aux violeurs, ils restent très souvent impunis. Audrie, en plus d’avoir été sexuellement abusée, n’est pas parvenue à supporter le harcèlement moral qui la ciblait, sur Internet et au lycée.

Aux yeux de la société, elle s’est retrouvée fautive d’un crime qu’elle n’avait pas commis, au prétexte qu’elle avait trop bu. De même pour Daisy. Une fois encore, on pense que c’est aux femmes de s’adapter aux dangers qui les menacent, les agresseurs ne faisant que profiter d’une situation. En bref, soit les victimes sont des menteuses soit elles l’ont bien cherché. Le viol de Daisy Coleman a énormément mobilisé la presse et l’opinion publique américaine, en 2013, jusqu’aux Anonymous qui lancèrent le hashtag #justice4daisy.

Le documentaire, réalisé par Bonni Cohen and Jon Shenk, est l’occasion de briser le silence qui pèse sur toutes les victimes d’agressions et d’abus sexuels sur mineurs. À l’image de Daisy et Audrie, elles sont encore trop nombreuses à craindre qu’on ne mette leur parole en doute.

Audrie and Daisy, sortira sur les versions américaine et canadienne de Netflix le 23 septembre prochain.