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Atteindre 50 % de start-up fondées par des femmes, le défi de Paris Pionnières

Atteindre 50 % de start-up fondées par des femmes, le défi de Paris Pionnières

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Par Dora Moutot

Publié le

Si l’Île-de-France détient le record européen de 21 % de start-up fondées ou cofondées par des femmes, le reste de la France n’est qu’à 8 % de start-up avec des femmes au capital. Un chiffre que compte bien faire évoluer l’incubateur de start-up Paris Pionnières grâce à une nouvelle stratégie.

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Vingt et un pour cent. C’est peu, et pourtant Paris est la capitale des start-uppeuses en Europe. Un petit chiffre qui représente une grande victoire pour l’incubateur Paris Pionnières. Depuis 2005, cette structure se bat pour développer l’entreprenariat féminin. Cet incubateur qui accompagne les créatrices d’entreprise a contribué à la création de 300 start-up dirigées par des femmes et a permis la création de plus de 1 500 emplois. C’est déjà bien, mais ce n’est que le début du chemin. Paris Pionnières a l’ambition de placer les femmes au cœur de l’innovation, en passant de 8 % de start-up dirigées par des femmes en France à 50 % dans les dix ans à venir.
Localisé dans le cœur de Paris, rue du Sentier, Paris Pionnière accueille et accompagne les créatrices de start-up de l’idée à la réalisation, en passant par le financement, à travers trois programmes différents :

  • Le Possible Camp, un programme de trois jours pour découvrir son potentiel d’entrepreneure.
  • Le “Wodi”, l’accélérateur : un programme de six mois qui permet de passer de l’idée au business plan.
  • L’incubateur, un programme d’un à trois ans destiné à aider les entrepreneures à conquérir et développer leur marché, tout en sachant se financer.

Pour ne pas devenir un ghetto de femmes entrepreneures

Cependant, il existe un danger. Lequel ? “Devenir un îlot de femmes dans un écosystème masculin”, explique Marie Georges, présidente de Paris Pionnières. Car l’écosystème start-up a beaucoup évolué depuis une dizaine d’années, passant à Paris de trois incubateurs à une soixantaine. Une évolution qui a poussé Paris Pionnières à revoir sa stratégie.
“On ne veut surtout pas devenir un ghetto de femmes multispécialistes qui restent entre elles”, ajoute Marie Georges. L’idée est donc désormais d’implanter le programme au sein d’autres incubateurs.“Paris Pionnières est appelée à jouer le rôle d’agent de mixité dans d’autres structures d’accompagnement”, précise-t-elle. Une stratégie qui a déjà porté ses fruits avec Le Tremplin, une plateforme spécialisée dans le sport, qui avait, avant de s’allier à Paris Pionnières, du mal à trouver des start-up portées par des femmes dans ce secteur d’activité.
Si Paris Pionnières a l’ambition d’exporter son programme dans d’autres incubateurs, la structure a aussi l’ambition de pénétrer le monde des très grandes entreprises, qui manque aussi cruellement de femmes. “Nous souhaitons être une force de d’influence et de lobbying. Il est important de mettre des femmes au pouvoir au sein des grosses entreprises innovantes”, dit Marie Georges. À l’heure actuelle, selon une étude, les femmes ne représenteraient que 35 % des personnes impliquées dans les processus d’innovation.

L’Inclusive Tech Summit met en lumière la mixité

Pour cela, Paris Pionnières organise le 12 juin prochain, avec le salon Viva Tech qui rassemble du 15 au 17 juin grand groupes et start-up autour des thématiques de l’innovation, l’Inclusive Tech Summit. Dédié à la mixité, cet événement mettra en lumière la thématique de la diversité et de la mixité dans les entreprises grâce à une cinquantaine d’intervenants. “On veut en finir avec la ‘bro culture’“, explique Caroline Ramade, directrice générale de Paris Pionnières.
“Une start-up mixte c’est le meilleur deal pour un investisseur. C’est la garantie d’une meilleure performance ! ‘Inclusivity is good for business’, c’est notre message”, poursuit Caroline Ramade. Paris Pionnières, qui ne désire plus être uniquement une structure parisienne, se prépare également à changer de nom. Sa nouvelle appellation sera annoncée pendant l’évènement. “Les femmes sont un énorme réservoir de croissance économique !”, conclut Caroline Ramade.