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Avec Fais-le toi-même !, Arte explore l’univers inventif des makers et du DIY

Avec Fais-le toi-même !, Arte explore l’univers inventif des makers et du DIY

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Ils sont artistes, performers ou passionnés de data. Dans Fais-le toi-même !, web-série de huit épisodes diffusée sur Arte et disponible en replay, ils nous parlent de bidouille, de débrouille et de Do It Yourself.

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Bienvenue dans le monde des makers, ces citoyens de tous horizons, souvent engagés, qui nous proposent un nouveau rapport à la technologie grâce à des modes alternatifs de consommation et de production. Issus de la culture geek, un poils libertaires, et résolument tournés vers l’économie collaborative, ces artistes dénoncent et détricotent les travers de notre société.  À travers huit courts métrages (“Découvrir“, “Fabriquer“, “Enchanter“, “Sampler“, “Transformer“, “Partager“, “Résister“, “Imaginer“),  ils démystifient la technologie pour la rendre accessible et cherchent à chatouiller les géants du capitalisme, dont les fameux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).

De la résistance geek et ludique

Entre l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, le documentariste Adrien Pavillard a rencontré ces makers européens au sein de leurs fab labs, berceaux fructueux de la pratique de l’art du bricolage moderne, du hacking et des technologies en open source.

Chez F.A.T Lab (qui a fermé il y a quelques mois), par exemple, se côtoyaient une vingtaine d’artistes internationaux, des hackers, penseurs, designers, développeurs et entrepreneurs pour s’attaquer respectivement à l’art, au militantisme, à la culture pop, mais aussi au fonctionnement d’Internet, dénaturé selon eux par les géants du Web. L’expérimentation, la créativité mais aussi le plaisir sont les maîtres mots de ces makers :

“Dans l’idée de ‘hack’, de détournement, il y a l’idée de révéler un système. Je travaille avec l’ordinateur, le code et pourtant je n’ai aucune formation là-dedans au départ, j’ai même des niveaux théoriques en électricité et en électronique assez limités, et pourtant ça ne m’empêche pas de faire des choses. Donc c’est par la pratique que j’apprends” explique Benjamin Gaulon.

L’obsolescence programmée est l’un des sujets de prédilection des makers qui travaillent à créer plutôt une économie dite circulaire, en attendant le jour où les fabricants décideront de jouer le jeu et de partager directement les plans des pièces sur leurs sites Web. Victor Fayon, lui, pratique l’upcycling, notamment en transformant des déchets de bois en meubles. Mais il concède que ce mode de réflexion n’est pas encouragé par la société de consommation dans laquelle nous vivons:

“Je mets en place une économie au sein de laquelle il n’y a pas de déchets. C’est-à-dire que ma matière première est un déchet et mon déchet devient de la matière première […] C’est hyper-difficile à mettre en œuvre parce que l’on est dans un schéma économique qui est linéaire, où l’on produit, on fabrique et on jette. Et donc il faut convaincre les entreprises qu’il y a un business en économie circulaire et surtout qu’elles vont pouvoir créer de nouvelles richesses.”

Ainsi, la web-série Fais-le toi-même ! donne la parole à ces acteurs du changement qui peuvent nous inspirer et nous guider à notre tour dans notre façon de produire et de consommer autrement, ce qui constitue dans notre société actuelle un véritable challenge. À regarder sans modération !

Tous les épisodes sont disponibles ici. Ci-dessous, l’épisode “Transformer” qui prône une technologie au service de l’écoconception et non de l’asservissement.