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Arabie saoudite : la jeune fille à la minijupe a été relâchée par les autorités

Arabie saoudite : la jeune fille à la minijupe a été relâchée par les autorités

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Par Virginie Cresci

Publié le

La modèle Khulood, interpellée pour sa tenue jugée “indécente”, a finalement été libérée par les autorités saoudiennes.

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C’est une affaire qui fait tache en Arabie saoudite, un pays où les femmes n’ont pour ainsi dire aucun droit. Mardi 18 juillet, la mannequin Khulood a été arrêtée par les autorités saoudiennes à cause d’une vidéo publiée sur Snapchat. Pendant cinq secondes, on la voyait en train de marcher à Ushayqir, un village situé à 200 kilomètres de la capitale… sans voile, en minijupe, avec un T-shirt un peu court et des lunettes de soleil. Sacrilège ! En Arabie saoudite, les femmes sont tenues de se couvrir des pieds à la tête. Couvrez ce corps que je ne saurais voir…

Très rapidement, un mandat d’arrêt avait été déposé contre Khulood. Le “Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice” saoudien avait promis de la retrouver, en raison de sa tenue jugée “indécente”. Deux jours après la publication de la vidéo, elle a été entendue par les autorités. La jeune femme s’est défendue en expliquant qu’elle était en présence d’un “gardien mâle”, et donc qu’elle ne se promenait pas de manière illégale dans les rues de son pays. Elle a également précisé qu’elle n’avait pas donné son consentement pour la publication de la vidéo.

Pendant quatre jours, cette affaire a suscité une vive polémique partout dans le monde. Certains pourraient y voir la raison de la libération, mardi soir, de la jeune femme (annoncée par le gouvernement saoudien mercredi 19 juillet). Son dossier a été clôturé par le procureur, a déclaré le ministère de l’Information dans un communiqué, nous apprend l’AFP.

Pour rappel, en Arabie Saoudite, se promener en jupe et en sandales est strictement interdit lorsqu’on est une femme, même s’il fait 40 degrés. Les femmes doivent sortir en abaya noire (une sorte de burka qui montre tout de même le visage de la femme, mais aucune autre partie de son corps). Les femmes saoudiennes n’ont pas le droit de conduire et doivent recevoir l’autorisation de leur tuteur légal pour travailler ou faire des études.

Cela n’a pas l’air de gêner outre mesure la France, qui entretient depuis longtemps de liens très resserrés avec l’Arabie saoudite. En mars dernier, François Hollande avait ainsi autorisé un contrat pour 455 millions d’euros d’armes avec Riyad. Alors forcément, quand on fait du business avec un pays, il est plus difficile de critiquer ses lois, même si elles vont à l’encontre de la Déclaration des droits de l’Homme, qui proclame que tous “demeurent libres et égaux en droits” – les femmes comprises.