Aux États-Unis, une appli propose de rencontrer son âme sœur en fonction de l’alchimie génétique

Aux États-Unis, une appli propose de rencontrer son âme sœur en fonction de l’alchimie génétique

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Crédit : comte Instagram de Pheramor

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Au centre du game : les phéromones… dont l’existence chez les humains est pourtant controversée !

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Lundi 26 février, au Musée de la santé de Houston (Texas), des dizaines de cœurs esseulés et/ou curieux (au moins 217 si l’on s’en tient à l’event Facebook) ont répondu présent à l’appel d’une start-up qui lançait un produit que le monde n’avait jamais vu : une appli de rencontre basée, entre autres, sur un test de compatibilité génétique.

Pheramor – contraction des mots “phéromones” et “amour” – se rêve donc en “première appli intelligente de rencontres au monde“, si l’on en croit le slogan gaillardement brandi sur la page d’accueil. Au cas où vous ne seriez pas convaincus, on lit, un peu plus bas : “nous avons la formule secrète pour trouver le match parfait“.

Concernant l’alchimie génétique, Pheramor vous envoie un kit sur lequel vous déposez un peu de salive. Onze gènes seulement, supposément responsables de l’attraction amoureuse et sexuelle, seront passés au crible par un labo. Si vous donnez accès à vos réseaux sociaux à Pheramor, les algorithmes se chargeront, en outre, de repérer des compatibilités “sociales”. Fini les heures de swipe interminables.

ADN, mystère et phéromones

Si l’idée de faire parvenir un échantillon de salive pour une analyse d’ADN peut nous surprendre ou nous horrifier, le principe est pourtant bel et bien rentré dans les mœurs aux États-Unis. L’entreprise 23AndMe, pionnière en la matière, détenue par Alphabet (la maison mère de Google), propose des séquençages d’ADN pour 99 dollars. Ce test permet de mieux connaître ses ancêtres et de retrouver des membres de sa famille dans le monde. Ce nouveau passe-temps a même rencontré du succès auprès de certains youtubeurs.

Pheramor, de son côté, analyse donc onze gènes qui seraient uniquement en lien avec l’attraction “chimique” – exit donc les gènes donnant des indications sur le physique de la personne. Des explications complémentaires nous sont livrées sur la page “Science” du site : ces onze gènes passés au crible seraient responsables des phéromones, molécules olfactives que nous dégageons et qui auraient un rôle primordial dans la chimie amoureuse. Le lien avec l’ADN ? Les phéromones que nous véhiculons se chargeraient de créer une attirance réciproque avec un·e autre individu quand les ADN sont opposées, donc compatibles.

Mais pour Wired, qui a tenu à vérifier le sérieux de la chose, ça n’est pas si simple. Citant deux scientifiques avertis dans le domaine des phéromones, Richard Doty et Tristram Wyatt, l’un professeur en oto-rhino-laryngologie à l’université de Pennsylvanie (États-Unis), l’autre spécialisé en zoologie au Kellog College (Royaume-Uni), le journal rappelle qu’en matière de phéromones humaines, rien n’aurait encore vraiment été démontré : l’attirance par les odeurs relève davantage de la croyance populaire que du fait scientifiquement établi.

La communauté scientifique peut donc se réjouir. Dans les prochaines semaines, nous saurons donc peut-être, grâce à Pheramor, si les phéromones guident une partie de nos choix amoureux… ou pas du tout.