Apple vs Apple : on a rencontré le petit antiquaire genevois en guerre avec le géant américain

Apple vs Apple : on a rencontré le petit antiquaire genevois en guerre avec le géant américain

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Par Antoine Multone

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La multinationale américaine a rencontré un obstacle de taille dans sa conquête du monde : Apple Boutique, un tout petit magasin d’antiquités basé à Genève. Jules Petroz, son patron, a choisi ce nom en hommage aux Beatles et ne s’attendait pas à finir au tribunal.

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Il y a un an, Jules Petroz déposait le nom de son magasin d’antiquités, Apple Boutique, auprès de l’Institut fédéral de la propriété intellectuelle (IPI). L’autorité le valide, tout est en ordre. Jules lance également son site, Appleboutique.com. Dans son magasin, on trouve des bijoux, des tableaux, des masques et un tableau pop art.

“Pour moi, ce nom est chargé d’histoire. C’est un hommage aux Beatles, qui avaient choisi ce nom pour leur magasin éphémère.” En 1967, Paul McCartney voulait lancer un bel endroit où les gens pourraient acheter de belles choses. “Tout à fait dans l’esprit que je défends : vintage, pop et international, nous dit Jules. C’est mon nom, ma marque. Je vais la défendre pour mes enfants !”

Sauf que l’autre Apple, la marque de Steve Jobs, ne le voit pas ainsi. Pour les Américains, c’est un vol de propriété. Ils décident d’attaquer, et l’affaire est maintenant devant le Tribunal administratif fédéral. Les avocats de la multinationale n’ont pas voulu répondre à nos questions. Celui de Jules Petroz est confiant :

“Les gens sont capables de différencier une entreprise qui vend des téléphones touchés par l’obsolescence programmée d’une boutique qui vend de vraies antiquités. Il est par ailleurs frappant de rappeler que la marque Apple appartenait aux Beatles, qui se la sont fait copier par Apple Inc.”

La procédure durera plusieurs mois. Si la société américaine devait gagner, il faudra alors que Jules Petroz change le nom de son magasin et qu’il assume des frais astronomiques pour sa boutique, grande comme 100 écrans d’iMac. “J’ai envie que cette histoire se termine, c’est juste du stress pour un magasin qui ne cause aucun tort à Apple Inc.”