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Vidéo : découvrez l’art surprenant d’Antonin Mongin, ennoblisseur de cheveux

Vidéo : découvrez l’art surprenant d’Antonin Mongin, ennoblisseur de cheveux

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Par Naomi Clément

Publié le

Une pratique disparue depuis la fin du XIXe siècle.

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Créé en 2015, le Prix de la jeune création métiers d’art s’attache chaque année à dénicher les artisans français de demain, ceux qui ont le désir de valoriser un savoir-faire innovant et dotés d’une grande qualité artistique. Bijoutiers, céramistes, verriers, ébénistes, modeleurs… ce concours, réservé aux artisans d’art de moins de 35 ans, s’applique avec passion à mettre en lumière toute la diversité du secteur de l’artisanat français.

Pour son édition 2017, qui vient tout juste de se clôturer, le Prix a choisi de récompenser trois lauréats : Marie Masson, créatrice de bijoux contemporains ; Maxime Leroy, qui travaille la plume pour créer des œuvres sculpturales ; et Antonin Mongin, qui se dit “ennoblisseur textile cheveux”.

“Faire renaître un artisanat disparu à la fin du XIXe siècle”

Étudiant chercheur spécialisé en “Soft Matters” à l’EnsadLab (l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris), Antonin Mongin a su se démarquer grâce à Relic’Hair, un projet surprenant, pour lequel il a remis au goût du jour une pratique ancestrale de tissage des cheveux. “J’ai voulu faire renaître un artisanat disparu à la fin du XIXe siècle, explique-t-il dans une interview diffusée par le concours. Il consistait, en tant que particulier, à apporter à des ‘artistes en cheveux’, ainsi nommés à cette époque, des mèches de cheveux d’une personne aimée morte ou vivante, afin qu’ils puissent créer au moyen de ces fibres, des objets reliques sous forme de tableaux appelés camaïeux, ou des accessoires à porter sur soi ou à offrir.” Il précise :

“Pour ce faire, j’ai mis en place des protocoles créatifs d’ennoblissement de cette matière première d’origine humaine. Matière qui m’a été confiée par des personnes de mon entourage avec leur consentement, afin que je puisse l’hybrider avec des matériaux et des savoirs-faire techniques textiles contemporains pour proposer une collection de pièces uniques artisanales.”

En résultent des pièces intrigantes, au cœur desquelles le cheveu, tantôt tissé, tantôt tricoté, et même parfois réduit en poudre, peut se mêler à des matières synthétiques comme le nylon ou le polyester, et ainsi entamer une seconde vie loin du corps qui l’a fait naître. Les créations d’Antonin Mongin, ainsi que celles de Marie Masson et de Maxime Leroy, seront exposées du 24 avril au 5 août, lors d’une exposition-vente chez Empreintes, un concept store des métiers d’art situé dans le IIIe arrondissement de Paris.