Des lycéennes sud-africaines s’élèvent contre un règlement raciste proscrivant la coupe “afro”

Des lycéennes sud-africaines s’élèvent contre un règlement raciste proscrivant la coupe “afro”

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Par Bérénice Rebufa

Publié le

Au lycée pour filles de Pretoria, en Afrique du Sud, les jeunes filles noires doivent venir en cours les cheveux lissés et n’ont pas le droit de parler leur langue maternelle. De pétitions en manifestations, elle combattent le racisme et ont réussi à faire remonter l’affaire au ministre de l’Éducation de la province, qui a ordonné la suspension du règlement intérieur de l’établissement.

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Vendredi 26 août, une pétition en ligne a été lancée en Afrique du Sud par des étudiantes victimes du racisme de leurs professeurs. Les élèves noires du prestigieux lycée pour filles de Pretoria dénonçaient ainsi l’interdiction de venir en cours avec une coupe “afro”. Pourtant, si le règlement intérieur de l’établissement donne plusieurs instructions sur la coiffure des jeunes filles, comme “s’attacher les cheveux en arrière” ou “ne pas se teindre les cheveux”, il n’interdit pas spécifiquement la coupe afro, dont il ne fait nulle mention. Toute autre langue que l’anglais serait également interdite au sein de l’établissement pour les étudiantes noires. En revanche, il n’y aurait pas de réglementation pour les Blanches qui aurait, elles, le droit de parler l’Afrikaans.

En gros, pas le droit d’être africaine à Pretoria High School… Réservé aux Blanches jusqu’en 1994, cette école ne semble pas avoir remarqué que l’apartheid était fini. Les témoignages recueillis par les correspondants locaux de la BBC et du Guardian sont choquants : une élève forcée de quitter la classe pour aller se lisser les cheveux, une autre à qui son enseignante aurait dit que ses cheveux “empêchaient les autres d’apprendre Le harcèlement racial est quotidien pour ces élèves.

Lundi 29, les étudiantes ont manifesté devant l’établissement pour défendre leurs droits, leur culture et leur identité. Les images du rassemblement nous font oublier que nous sommes en 2016 et nous ramènent dans le années 1960. Les réactions ont été nombreuses sur les réseaux sociaux avec le hashtag #StopRacismAtPretoriaGirlsHigh et des photos qui ont fait le tour du Web.

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L’intervention d’un ministre

En une semaine, la pétition adressée au ministre de l’Éducation de la province de Gauteng, Panyaza Lesufi, a récolté 28 000 signatures. Après une visite du lycée, le ministre s’est exprimé via un communiqué posté sur Facebook. Il semble déterminé à éradiquer le racisme de l’établissement scolaire.

“Les moqueries sur les coupes de cheveux africaines doivent cesser et le code de l’établissement doit être modifié.”

“Les moqueries sur l’usage de la langue maternelle des élèves doivent cesser. L’utilisation de langues diverses (en particuliers les langues africaines) doit être encouragée par les enseignants pour tous les étudiants.”

Le ministre, rapporte la BBC, a ainsi demandé que le règlement soit suspendu le temps qu’un enquête sur les allégations des jeunes filles soit menée. La direction de l’établissement, elle, n’a pas fait de commentaire.

Ci-dessous, une ancienne élève témoigne et demande : “Pourquoi devrait-on s’excuser d’être africaines ?