Affaire Gregory : après sa mise en examen, Murielle Bolle reste en détention provisoire

Affaire Gregory : après sa mise en examen, Murielle Bolle reste en détention provisoire

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Par Cyrielle Bedu

Publié le

“Elle avoue que Bernard Laroche l’attendait à la sortie du collège avec Sébastien [le fils de ce dernier, ndlr], et qu’il l’a fait monter à l’avant. Il a roulé jusqu’à Lépanges-sur-Vologne, l’a laissée seule un moment, puis est revenu avec un petit garçon coiffé d’un bonnet qu’il a mis à l’arrière. Il s’est arrêté ensuite dans le centre, puis après dans un autre village. Là, il a emmené l’enfant, puis il est revenu seul. Murielle Bolle a reconnu le lendemain qu’il s’agissait de Grégory en voyant sa photo dans le journal.”

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Les enquêteurs considèrent alors que l’alibi de Bernard Laroche ne tient finalement plus et estiment que la jalousie de Bernard Laroche envers la réussite sociale du père de Grégory – qui était contremaître, à l’âge de 26 ans, dans une usine de fabrication de pièces automobiles – pourrait avoir été un motif valable pour le crime. Bernard Laroche est donc inculpé pour assassinat et incarcéré le 5 novembre 1984, soit le lendemain des déclarations de Murielle Bolle.
Sauf que, comme l’indique le colonel Étienne Sesmat : “Plutôt que de mettre la gamine de 15 ans au secret, quitte à l’inculper pour non-dénonciation de crime, le juge Lambert [en charge de l’enquête, ndlr] a organisé une conférence de presse et a donné son nom.”

Un cousin germain qui relance l’affaire

C’est là que résiderait l’une des principales erreurs de cette enquête, comme semble l’indiquer un témoignage reçu il y a peu par les policiers. Après la récente réouverture de l’enquête et la mise en examen en juin de Marcel et Jacqueline Jacob (oncle et tante de Jean-Marie Villemin) pour “enlèvement et séquestration suivie de mort”, un cousin germain de Murielle Bolle aurait raconté aux policiers les violences que celle-ci aurait subies de la part de son entourage, après avoir dénoncé Bernard Laroche.
Si l’on en croit ce nouveau témoignage, ce serait donc dans ce contexte qu’au lendemain de l’inculpation de ce dernier, Murielle Bolle se serait rétractée en déclarant avoir menti à la police. Sous la pression des avocats de Bernard Laroche, celui-ci sera finalement libéré le 4 février 1985, avant d’être abattu d’un coup de fusil par le père de Grégory, qui croyait dur comme fer en sa culpabilité.
Interrogée par les enquêteurs en charge du nouveau volet de l’enquête, Murielle Bolle a nié en bloc l’existence de ses violences. C’est pourtant ces présumées pressions qui ont motivé en juin sa mise en examen en juin et, ce mardi 4 juillet, le maintien de sa détention provisoire.

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