Il y a autant de réfugiés dans le monde que d’habitants en France

Il y a autant de réfugiés dans le monde que d’habitants en France

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Par Thibault Prévost

Publié le

Selon le dernier rapport du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, il y a 65 millions de réfugiés dans le monde en 2016, soit un être humain sur 113. Un chiffre en augmentation depuis 2011.

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Imaginez une seconde que tous les Français soient d’un seul coup forcés de quitter le pays précipitamment à la suite d’une catastrophe imprévue. Disons…une guerre, par exemple. Non, trop facile. Une invasion de zombies bouffeurs de chair, par exemple, ça aurait déjà plus de gueule. Donc, face à la horde de tueurs sanguinaires, l’ensemble de la population française s’en sort miraculeusement par la fuite, et se retrouve disséminée un peu partout sur la planète. En magnitude, c’est aujourd’hui ce qu’il se passe, selon les derniers chiffres du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) : en 2015, le monde compte 65, 3 millions de personnes “déracinées”, un seuil historique… et un chiffre en augmentation spectaculaire depuis cinq ans.

À lui seul, le conflit syrien a généré 4,8 millions de réfugiés. Et devinez qui a accueilli l’immense majorité (86 %) de ces réfugiés ? L’Europe ? Perdu. Loin des atermoiements médiatiques du Vieux Continent, la Turquie, le Liban et la Jordanie ont dû se débrouiller pour offrir l’hospitalité à ces populations ayant fui la guerre en laissant tout derrière elles. Avec 2 millions et demi de réfugiés syriens, la Turquie est même le pays qui en héberge le plus au monde. Entre 2011 et 2015, le nombre de réfugiés a bondi de plus de 20 millions, alimenté entre autres par l’explosion des conflits syrien, irakien et ukrainien. Plus inquiétant encore, les données montrent une augmentation presque constante du nombre de déplacés depuis 1996.

Grâce aux visuels interactifs dressés par les Décodeurs du Monde à partir des chiffres du HCR, on constate que l’évolution des origines géographiques des populations déplacées permettent de dresser un portrait géopolitique mondial depuis quatre décennies. Somalie, Afghanistan, Éthiopie, Soudan, Viêtnam, Irak et maintenant Syrie… Les scènes changent, la pièce se répète inlassablement.