Les 10 commandements d’OSS 117 pour terrasser Daech

Les 10 commandements d’OSS 117 pour terrasser Daech

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Par Louis Lepron

Publié le

Vous ne le saviez peut-être pas mais Daech n’a qu’une peur : se retrouver face à OSS 177, a.k.a Hubert Bonisseur de La Bath, la crème de l’espionnage à la française. On vous explique pourquoi.

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Mercredi 18 novembre, Michel Hazanavicius a réagi aux attentats qui ont visé ce week-end la France et plus particulièrement Paris. En lisant sa belle tribune, on s’est posé une question un peu bête : quelle aurait été l’utilité du personnage d’OSS 117, celui-là même qui a fait connaître le réalisateur français pour son humour, sa pensée réactionnaire et son brushing toujours en place ?

Pour y répondre, on est allé pioché dans OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (2006) et OSS 117 : Rio ne répond plus (2009) afin d’en retirer une expertise géopolitique, culturelle et littéraire digne de ce nom. Car oui,  Hubert Bonisseur de La Bath est doté d’un fantastique sens de l’observation des mœurs des civilisations ainsi que d’une géniale expertise en combat rapproché. On a ainsi sélectionné 10 commandements sortis du cerveau de notre meilleur espion français.

Daech, prends garde.

1. Toujours avoir une photo de René Coty sur soi

Oubliez Charles de Gaulle et Pierre-Mendès France, prenez plutôt exemple sur René Coty, président injustement oublié de la IVe République. L’idole d’Hubert Bonisseur de La Bath dans OSS 117 : Le Caire, nid d’espions saura vous protéger en toutes circonstances. Conseil de l’espion français : avoir toujours sur soi une photographie de l’ancien chef de l’État :

Hubert Bonisseur de La Bath à Slimane : Pour célébrer notre amitié, je… Je vais te donner quelque chose. Regarde, c’est notre Raïs à nous. C’est monsieur René Coty. Un grand homme, il marquera l’histoire. Il aime les Cochinchinois, les Malgaches, les Marocains, les Sénégalais… C’est donc ton ami. Ce sera ton porte-bonheur.

2. Refuser de faire l’amour avec l’ennemi

Il y a parfois des principes qui, même lorsqu’ils dépassent l’entendement, doivent être respectés quand on est un espion. Et l’un d’entre eux est de ne JAMAIS coucher avec l’ennemi. Même s’il est attirant, a des courbes alléchantes et présente un exotique parfum.

OSS 117 illustre ce respect des valeurs :

Princesse Al Tarouk : Avant de partir sale espion ! Fais moi l’amour !

Hubert : Nan, je crois pas nan !

Princesse Al Tarouk : Pourquoi ?

Hubert : Pas envie… Je n’ai pas aimé le truc sur les vaches.

L’espion n’est jamais à la recherche du grand amour. Son travail est de défendre les intérêts de son pays, non d’aller confectionner des relations avec des espions sous d’autres latitudes. Et pour cela, Hubert est (aussi) l’exemple parfait :

Dolorès, je vais être un petit peu brutal mais il m’est impossible de m’engager avec une femme. Avec moi, les histoires d’amour ne s’écrivent pas dans le temps, ce sont des histoires courtes, compactes, passionnelles. D’aucun ont des aventures… Je suis une aventure.

3. Aimer se battre

Tout est dit dans le titre :

Car au-delà d’une approche purement physique de l’adversaire, il y a le refus net de céder un poil de terrain à la “barbarie”. Une philosophie de vie incarnée par OSS 117 :

Hubert : Y’a tout de même quelque chose qui me turlupine Jack ! Pourquoi ne pas avoir donné la serviette alors que tu avais déjà les plans ?

Jack : Parce que jamais je ne cèderai devant la barbarie !

Hubert : … Ah ouais, exactement comme moi !

4. Connaître l’histoire du pays où l’on vient se battre

Si OSS 117 a bien la qualité d’un espion français, c’est celle de tout savoir sur le pays dans lequel il a été parachuté. Connaisseur des moindres pratiques et mœurs de l’Égypte dans Le Caire, nid d’espions, il ravit ses interlocuteurs avec sa culture approfondie du territoire.

Dans un échange avec son supérieur Armand Lesignac, l’agent de terrain démontre toutes ses qualités d’expert du monde arabo-musulman :

Lesignac : Nous avons besoin de vous sur place. Un expert. Un spécialiste du monde arabo-musulman.

Hubert : Arabo ?

Lesignac : … Musulman. Cherchez ce qu’avait découvert Jefferson et trouvez-moi qui l’a tué.

Hubert : Comptez sur moi !

Lesignac : Profitez-en pour me calmer tout ce petit monde, hein ? Américains, Soviétiques, Anglais… Confortez les positions de la France, instaurez la paix en Egypte…

Hubert : Bien sûr !

Lesignac : Et enfin sécurisez le Proche-Orient.

Hubert : Pas de problème !

Sur place, Hubert connaît aussi les moindres habitudes religieuses des populations locales, comme en témoigne cet échange savoureux avec Larmina :

Hubert : Dites moi Larmina, cette nuit j’ai été réveillé par des cris horribles, un homme hurlait à la mort de la tour là-bas, impossible de dormir. J’ai été obligé de le faire taire !

Larmina : Le muezzin ? Vous avez fait taire le muezzin ?

Hubert : Le ?

Larmina : Muezzin, le prêtre qui appelle les fidèles à la prière du matin !

Hubert : Ah, je l’ignorais. C’était donc ça tout ce tintouin les cris et le micro là, d’accord !

Aussi, savoir improviser des chansons en phase avec la culture musicale du pays est obligatoire. Un bon niveau en chant et en dextérité sont requis :

Enfin, quand il parle du Canal de Suez, OSS 117 sait exactement de quoi il parle :

Hubert : C’est là que l’on voit la grandeur de votre civilisation. Construire pareil ouvrage il y a 4 000 ans il fallait être visionnaire !

Larmina : Le canal a été construit il y a seulement 86 ans…

Hubert : Ah bon ? En tout cas quelle fierté pour votre pays !

Larmina : Le canal a un statut international, la compagnie qui le gère est à majorité anglaise, rien de tout cela n’est égyptien…

5. Savoir parler avec diplomatie

Hubert Bonisseur de La Bath ne possède pas seulement une maîtrise sur le monde qui l’entoure. Il sait aussi appréhender, avec finesse et délicatesse, l’art de la discussion en fonction des personnes et de leur importance hiérachique avec lesquelles il engage un dialogue, toujours constructif.

En témoigne cet échange, d’une géniale douceur :

6. Savoir observer

L’observation est le savoir visuel et temporel de l’espion, son  maître mot à appliquer à chacune de ses sorties. Même lorsqu’il s’agit de regarder un barrage, ses yeux se doivent d’être partout :

Hubert : Vous voyez l’automobile derrière moi ?

Larmina : Oui…

Hubert : Ca fait un petit moment que je l’observe…

Larmina : Et bien ?

Hubert : Et bien, elle est absolument impeccable ! C’est quand même bien mieux une voiture propre, nan ? A l’occasion, je vous mettrai un petit coup d’polisch…

7. Connaître le fonctionnement des armes

Une arme n’est rien sans la personne qui la détient. En avoir une ne suffit pas à la rendre efficace. Et OSS 117 le sait si bien qu’il a la capacité à domestiquer son canon, en toutes circonstances :

Hubert : Oh bien sûr, je pourrais me servir de cet outil (il brandit son arme). Ceci est un pistolet, par le passé il a su faire parler beaucoup de monde, hommes comme femmes, d’ailleurs… Il se charge et se décharge comme ceci. Chargé, déchargé. Chargé, déchargé. Chargé… déchargé. C’est une arme fiable, ferme et qui a un coefficient de pénétration…

8. Connaître les rudiments des langues

N’oublions jamais ce dialogue :

Bill : Shut up ! Kiss my ass !

Hubert : D’accord, faisons comme ça, ravi de t’avoir revu l’ami.

Aussi, pendant qu’il est torturé au Caire à coups de fouets, OSS 117 exprime toute sa science de la langue arabe, et surtout de ses chiffres :

Ouhaed, Juge, Tlata, Harba, Khamsa… Six ??! Six ?!!

9. Savoir, vraiment, ce qu’est une dictature

Daech, une dictature ? Pour répondre à cette question, il faut déjà en avoir fait le tour, avoir vécu au temps du bloc soviétique et de la guerre froide et, surtout, avoir un certaine recul et une certaine idée de la grandeur de la France dans les années 60 :

Hubert : Une dictature c’est quand les gens sont communistes, déjà. Qu’ils ont froid, avec des chapeaux gris et des chaussures à fermeture éclair. C’est ça, une dictature.

Dolorès : D’accord. Et comment vous appelez un pays qui a comme président un militaire avec les pleins pouvoirs, une police secrète, une seule chaîne de télévision et dont toute l’information est contrôlée par l’État ?

Hubert : J’appelle ça la France, mademoiselle. Et pas n’importe laquelle ; la France du général de Gaulle !

10. N’avoir aucun préjugé

Aucun. Mais alors vraiment aucun.