Les koalas sont en danger d’extinction

Les koalas sont en danger d’extinction

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Par Konbini

Publié le

Ils ne seraient plus que 80 000 à l’état sauvage sur le continent, contre 10 millions il y a 200 ans.

Selon l’Australian Koala Foundation (AKF), les koalas pourraient être bientôt condamnés si aucune mesure de conservation sérieuse n’est adoptée. Dans un communiqué publié le 10 mai dernier, Deborah Tabart, la présidente de l’association, a annoncé la disparition de cette espèce de marsupial emblématique dans plusieurs régions d’Australie.

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Selon l’AKF, seulement cinq régions abriteraient aujourd’hui plus de 5 000 koalas, dix en abriteraient entre 1 000 et 5 000, 46 en auraient entre 500 et 1 000, 26 en comprendraient désormais moins de 100 et 41 n’abriteraient plus de koalas du tout. La fondation considère que l’espèce est “éteinte” dans 41 régions et qu’elle pourrait être prochainement “fonctionnellement éteinte” dans 72. Si ces chiffres continuent de décliner, le koala sera une espèce en voie d’extinction.

Le terme de “fonctionnellement éteint” est utilisé pour qualifier une espèce qui n’est plus capable d’assurer sa reproduction, ce qui accélère sa disparition et augmente aussi le risque de consanguinité. Son déclin aura alors un impact sur la biodiversité et entraînera un dérèglement de tout l’écosystème.

En effet, si le koala n’est le prédateur d’aucune espèce car il se nourrit exclusivement de feuilles d’eucalyptus, il n’en est pas moins essentiel à la sauvegarde de l’écosystème australien. Ses déjections servent d’engrais et apportent des éléments nutritifs à la terre, ce qui permet aux forêts de se développer.

80 % de l’habitat naturel des koalas a disparu

Les causes de cette hécatombe sont multiples. Les koalas ont d’abord été longtemps chassés pour leur fourrure et l’AFK estime que “1 % des 8 millions de koalas ont été tués pour leur fourrure et envoyés à Londres entre 1890 et 1927”. Aujourd’hui, l’urbanisation et la déforestation massive en Australie privent les koalas d’habitat mais également de nourriture.

Ainsi, 80 % de leur habitat naturel a d’ores et déjà disparu. Le changement climatique perturbe leur écosystème et détériore la qualité de leur alimentation. Ils sont également contraints de se retrancher près des zones habitées et se retrouvent exposés aux maladies humaines. Enfin, de nombreux marsupiaux sont retrouvés morts suite à des accidents de voiture ou à des attaques de chiens.

L’urgence d’une action politique

L’AFK prend la parole aujourd’hui car, le 18 mai dernier, les Australiens ont été appelés aux urnes à l’occasion des élections parlementaires. L’occasion pour l’association de dénoncer une nouvelle fois le manque d’investissement des politiques australiens en faveur de la protection des koalas.

Deborah Tabart indique que, depuis sa création en 1986, l’AKF a travaillé avec treize ministres de l’Environnement et aurait alerté sur la condition des koalas dès 2011. Pourtant, “au gouvernement, personne n’a rien écrit pour protéger les koalas au cours des six dernières années”, assure-t-elle, ajoutant que ni le Premier ministre ni le chef de l’opposition n’auraient répondu à ses sollicitations sur le sujet.

Pourtant, l’association a réfléchi à des mesures qui sont prêtes à être mises en place, notamment le Koala Protection Act, rédigé en 2016 et qui vise la protection de ces animaux mais aussi de leurs forêts qui couvrent 20 % du territoire australien et qui assurent leur survie.

L’AFK réclame que le koala soit considéré comme une espèce “vulnérable” dans la totalité de son habitat naturel. Cela constituerait une première étape vers une législation de protection spécifique à cette espèce emblématique de l’Australie.