Tom Hardy : sa carrière en 5 métamorphoses

Tom Hardy : sa carrière en 5 métamorphoses

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Par Antonin Gratien

Publié le

Du Bronson bodybuildé au Al Capone croulant.

On le sait, Hollywood cultive un goût immodéré pour les performances d’interprétation sensationnelles. Surtout celles qui nécessitent une préparation acharnée en amont. Des mois d’entraînements, de régimes, d’astreintes. Histoire d’altérer son corps, de bouleverser sa morphologie.

À ce jeu de caméléon, Tom Hardy fraye parmi les plus grands. Matthew McConaughey, sex-symbol devenu rachitique pour Dallas Buyers Club. Mais aussi et surtout Christian Bale, qui avait épaté son monde en passant d’insomniaque squelettique (The Machinist) à superhéros bodybuildé (Batman Begins).

Avec sa voix rauque, sa gueule de boxer, et sa carrure d’armoire à glace, Tom Hardy s’est imposé comme l’un des acteurs les plus physiques de sa génération à coups de transformations spectaculaires. Passage en revue de ces mutations qui forgent, encore et encore, la légende d’une carrière en flèche.

1. Charles Bronson, Bronson (2009)

Après des partitions secondaires chez Ridley Scott (La Chute du faucon noir), Sofia Coppola (Marie-Antoinette) et Guy Ritchie (RockNRolla), Tom Hardy décroche son premier grand rôle de cinéma avec Bronson, de Nicolas Winding Refn. Pour camper le rôle-titre du “prisonnier le plus violent de Grande-Bretagne”, l’acteur britannique prend près de 20 kilos et arbore un look loufoque. Crâne rasé, lunettes de soleil rondes, moustache fournie. Plus grand-chose à voir avec le frêle éphèbe qui figurait parmi les soldats de Frères d’armes en 2001 quoi.

2. Tom Colon, Warrior (2011)

Après avoir fondu pour endosser le costard cintré du Eames d’Inception, Tom Hardy doit reprendre du muscle. Et pas qu’un peu. Après tout, l’acteur ne campe rien de moins qu’un ex-marine décidé à remporter une compétition de MMA. Alors tout y passe. Entraînement de boxe, kickboxing, muay-thaï… Sans oublier les exercices de chorégraphie et les six repas protéinés par jour. Résultat : un corps qui pourrait offrir une belle pub à la salle de muscu d’à côté. Style Brad Pitt dans Fight Club, vous voyez ?

3. Bane, The Dark Knight Rises (2012)

Mais oui, mais oui, c’est bien lui. Derrière ce masque et cette montagne de muscle se cache notre Tom Hardy. Pour incarner l’ennemi du justicier de Gotham dans le dernier volet de la trilogie Nolan, l’acteur a pris 15 kilos. “Il y a un prix à payer pour tout changement drastique […] Je n’ai pas abîmé mon corps, mais il est plus douloureux qu’il ne l’était”, avait confié le comédien au Daily Beast à propos des séquelles laissées par sa soudaine prise de masse. Eh oui Tom, le biceps, c’est pas de la pâte à modeler. Fais gaffe.

4. Ronald et Reginald Kray, Legend (2015)

Bon, d’accord. Sur ce coup l’interprète de Mad Max n’a pas transformé son corps. Par contre, il lui a fallu se dédoubler – ce qui assez exigeant, dans le genre. Ce gangster movie a offert à Tom Hardy le rôle bicéphale de jumeaux impliqués dans le crime organisé londonien des années 1960 : Reggie et Ronald Kray. Le premier est réfléchi et séducteur. Le second schizophrène et emporté. Pour jongler de l’un à l’autre, l’acteur a usé de subterfuges : altération de l’intonation, usage de talonnettes. Et bien sûr, beaucoup de maquillage. Sa prestation lui a notamment valu la récompense du meilleur acteur, lors de la cérémonie des British Independant Film Awards de 2015.

5. Scarface, Capone (2021)

Souvenez-vous, les premières images du biopic avaient affolé la Toile. Il faut dire que personne ne s’attendait à un Hardy si méconnaissable. Embonpoint, mine balafrée, épiderme ridé… Il est loin, le “sexyest man alive” célébré en une du magazine Glam’Mag, ce mois de décembre. Pas étonnant puisque le comédien interprète dans ce film l’Al Capone de la déchéance. Celui qui, après une ascension fulgurante dans la pègre, sombre dans la démence. Jusqu’à devenir gâteux. Bref, encore un défi d’interprétation que Hardy s’est empressé de relever.