Sur Prime Video Jérôme Commandeur brocarde à tout va

Sur Prime Video Jérôme Commandeur brocarde à tout va

photo de profil

Par Antonin Gratien

Publié le

Son poids, la Corée du Nord, les réseaux sociaux… Rien n’est épargné.

Qu’il a l’air paisible Jérôme Commandeur. Câlin presque. Avec sa mine poupine, le torse emmitouflé dans un pull de laine couleur pastel. Mais gare ! Cette affiche est aussi trompeuse que le titre du one man show dont elle fait la promotion, Tout en douceur. Qu’on ne s’y trompe pas. Après plusieurs années passées du côté du cinéma et de la radio, le comédien signe avec ce second seul en scène un retour sur les planches du genre… fracassant. À découvrir sur Prime Video.

Second degré exigé

Ça démarre fort. L’ex-chroniqueur d’Europe 1 débarque en costume deux pièces mat, sourire aux lèvres, et balance : “Je sors d’un régime drastique qui a bien fonctionné, j’ai la peau sur les os”. La première d’une longue série de saillies plus ironiques les unes que les autres – car, goguenard, Jérôme Commandeur enchaîne en révélant un embonpoint saillant.

Faisant peu de cas du politiquement correct (“il y aura un peu d’humour raciste”, prévient-il), le comédien jongle entre stand up et interprétation de personnages pour donner son avis sur tout. Mais vraiment tout. Des émissions phares de la chaîne publique française à Kim Jong-un (“ferme, mais juste”) en passant par le pessimisme français.

Avec, dans le viseur, notre fameux “c’était mieux avant”. Une rengaine qui offre au comédien l’occasion d’emprunter les couloirs de l’Histoire pour prouver que, eh bien non, “c’était pas mieux avant”. Au XIVe siècle “on n’en avait rien à foutre de la vie humaine”, rappelle-t-il avant d’ajouter que le souci avec l’air, durant la Grande Guerre, ce n’était pas qu’il soit pollué mais que des obus le saturent. “On n’est pas si mal loti”, résume-t-il, bonne pâte.

Et lorsqu’il n’est pas occupé à pester contre la morosité nationale, l’ennui des sorties familiales ou “les bobos de la rue des martyrs”, Jérôme Commandeur parle de lui. De l’éducation de ses parents, du souvenir des tablées de Noël. Et puis d’un problème au cœur qui, de son propre aveu, l’a fait “réfléchir à sa propre mort”, alors qu’il ne s’était jamais inquiété que de celles des autres.

Le fruit de cette réflexion : une clôture de show où l’humoriste planifie son enterrement. Bien sûr, ce sera une crémation (dans un cercueil mobile avec lequel Jérôme Commandeur déambule sur scène). Évidemment il ne faudra pas oublier l’urne, comme sa famille l’a déjà fait pour une proche incinérée. Quant à la musique qui passera lors des derniers adieux… Voyage Voyage, la 14e sonate de Beethoven ou bien Fly Me To the Moon ? Pas le temps de trancher, l’humoriste doit se faire la malle pour ranger “son bazar” (le cercueil, donc).

Gaffe à l’accident de la route, quand même. Jérôme Commandeur poursuit la tournée de son spectacle dans toute la France et apparaîtra dans la seconde saison de La Flamme puis, en 2023, au générique d’Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet. Alors, forcément, ça serait bête de se blesser.