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Non, Columbo n’est pas démodé. La preuve par 5.

Non, Columbo n’est pas démodé. La preuve par 5.

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Par Antonin Gratien

Publié le

Ne laissez plus personne dire que les aventures du lieutenant sont passées à la trappe.

Il est la hantise du criminel, le fléau des meurtriers, l’Attila de la brigade criminelle de Los Angeles (LAPD). Voici plus de 50 ans qu’un public enthousiaste observe Frank Columbo (Bob, dans la version française) percer à jour, cigare à la main, les homicides les plus savamment orchestrés. Que ceux qui jugent poussiéreux le récit de ses enquêtes se détrompent. Voici pourquoi le lieutenant est, et restera, inoxydable.

Un look mythologique

L’étincelle de l’intelligence

Croyez-le ou non, le lieutenant n’est pas seulement une apparence soignée et un physique apollinien. C’est aussi un esprit pénétrant. Lequel sera mis à rude épreuve durant les 69 épisodes qui composent la série concoctée par Richard Levinson et William Link. Facile, pour nous autres spectateurs, de nommer le meurtrier en raison du principe d’énigme inversée qui est au fondement du show. Mais, de son côté, notre cher lieutenant devra déployer des prodiges d’ingéniosité pour révéler l’auteur des méfaits sur lesquels il enquête. Alors forcément, on dit chapeau.

Des phrases cultes, et un calme exemplaire

“Ah j’oubliais…”, “Encore une p’tite question”, “Quand je vais dire ça à ma femme !”. Autant de répliques passées à la postérité grâce au phrasé unique du lieutenant. Des mots de tous les jours, proférés par un homme sans prétentions. Et surtout : sans haine. Chose remarquable, étant donné la profession qu’il occupe. Une seule fois Columbo sortira de ses gonds, lors d’une confrontation avec un meurtrier qui le défiait de prouver son crime (A Stitch In Crime, 1973). Le reste du temps, notre policier fait montre d’un flegme à toute épreuve. Une philosophie à lui seul, quoi.

Humoriste malgré lui

Les esprits les plus brillants sont rarement exempt d’excentricités. Columbo, par exemple, est parfois de nature lunaire – preuve incontestable de son génie, dirions-nous – qui se traduit par quelques maladresses. Au cours de ses enquêtes, le lieutenant le plus balourd de Californie évolue régulièrement dans les milieux dorés de Los Angeles. Il va sans dire que ses manières brouillonnes, et souvent cordiales, ne manquent jamais d’étonner ses interlocuteurs les plus huppés. Le spectateur, lui, a bien le droit d’en rire.

Havre de paix

Columbo appartient à une autre époque. C’est entendu, et c’est tant mieux… En cette ère d’ultrasollicitation – notifications push, rappels, news… –, où trouver un peu de calme ? Les amateurs de séries policières espérant pouvoir trouver refuge dans des shows contemporains seraient bien naïfs. Tout n’y est que gunfights sanglants, punchlines cinglantes et effets spéciaux spectaculaires. Une seule solution : renouer avec ses classiques, et s’accorder un moment de détente aux côtés du lieutenant. Lui ne porte même pas d’arme à feu ! Zen garanti.

Quel avenir pour Columbo ?