Les dingueries qu’Interstellar a (presque) rendues limpides sur l’espace-temps

Les dingueries qu’Interstellar a (presque) rendues limpides sur l’espace-temps

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Par Antonin Gratien

Publié le

Trou de ver, trou noir, dilatation temporelle… Testés et approuvés par tonton McConaughey.

On sait le goût de Christopher Nolan pour les sujets un brin… Capillotractés. Les affres de l’amnésie antérétrograde dans Memento, l’épaisseur du rêve avec Inception, la réversibilité temporelle du côté de Tenet. Ou encore les énigmes de l’espace-temps viaInterstellar. Un space opera aux intonations métaphysiques basé sur plusieurs concepts astrophysiques.

La relativité générale, les black holes, les wormholes… Autant de termes qui ont de quoi filer des maux de tête aux néophytes des sciences du cosmos, mais brillamment illustrés à travers les péripéties du capitaine Cooper. Passage en revue didactique.

1. Trou de vers

Catastrophe. En l’an 2067, la Terre ne dispose plus du tout, mais alors du tout, d’assez de ressources. Pour sauver l’humanité d’une crise alimentaire qui la menace d’extinction, la NASA met sur pied un projet fou : trouver une autre planète habitable, par-delà notre système solaire. La méthode ? Éviter un voyage intersidéral qui prendrait plusieurs millénaires (et s’avérerait donc inutile, du point de vue de la survie de notre espèce…) en envoyant un vaisseau piloté par Cooper (Matthew McConaughey) à travers un trou de ver.

Cet objet – hypothétique dans notre réalité – fonctionne à la manière d’un “raccourci” sidéral. Entre son début (point A) et sa fin (point B), il n’existe ni distance, ni durée. Le continuum de l’espace-temps est littéralement “plié”. Ce qui permet, dans Interstellar, de passer immédiatement du voisinage de Saturne à la galaxie dans laquelle se trouvent 3 planètes potentiellement habitables. Pratique.

2. Relativité générale

Fraîchement débarqué dans ce nouveau paysage cosmique, Cooper & co. se dirigent vers leur première cible, la planète Miller. Ils se heurtent alors à une problématique de taille due à une théorie qui fait autorité : la relativité générale.

Développée par Albert Einstein entre 1907 et 1915, elle suppose que la gravitation est l’une des manifestations de la courbure de l’espace-temps. Conséquence ? Plus on est proche d’un champ gravitationnel puissant, plus les aiguilles de nos montres avancent lentement. Le temps est “distendu”.

Aussi, lorsque le crew de la NASA explore Miller, c’est un peu la panique à bord. Pour la simple et bonne raison que cette planète est située à proximité d’un trou noir dont la force gravitationnelle infléchit l’écoulement du temps au point qu’une heure passée sur Miller équivaut à… Sept années terrestres. Outch !

3. Trou noir

Celui présenté dans Interstellar se nomme “Gargantua”, et a été imaginé avec les conseils du physicien Kip Thorne, prix Nobel de 2017. Contrairement aux trous de vers, l’existence des trous noirs est scientifiquement avérée. Comme montré dans le film, le principe de ce phénomène dû à la mort d’étoiles massives est que sa masse est si dense qu’elle entraîne une gravitation à laquelle rien n’échappe – pas même la lumière. Flippant ? Carrément.

N’empêche que Cooper finit par plonger dans “l’œil” de Gargantua et y découvre alors un espace étrange. La cinquième dimension, peut-être. Celle-ci lui permet de communiquer avec sa fille restée sur Terre et, in fine, de transmettre à l’humanité la solution d’une équation qui permettra de mettre en œuvre son plan d’évacuation à grande échelle. Clairement ça part en live. Aucune recherche scientifique à ce jour ne permet d’affirmer qu’une telle chose soit possible. Mais ça fait rêver, avouez. On dit “merci Nolan”.