La Famille Addams est un pur film de Noël, la preuve par 7

La Famille Addams est un pur film de Noël, la preuve par 7

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Par Antonin Gratien

Publié le , modifié le

Même si le glauquissime oncle Fétide est de la partie.

Aiguisez les couteaux, planifiez vos farces gores, révisez l’inénarrable Mamuschka : La Famille Adams fête ses 30 ans. En 1991, donc, la comédie de Barry Sonnenfeld donnait vie aux cartoons gothiques imaginés par Charles Addams. Aussitôt sortie, cette perle macabre ponctuée de sketchs très, très, second degré s’était hissée sur le podium des Halloween movies familiaux les plus regardés. Logique, vu l’ambiance régnant dans le manoir Addams.

De manière plus surprenante les péripéties de Fétide et des siens se sont aussi invitées, doucement mais sûrement, sur nos écrans aux alentours de Noël. Une hérésie ? Pas tellement. La démonstration en 7 points.

1. Le retour de l’enfant prodige

Il y a 25 ans, Fétide Addams disparaissait sans laisser de trace. Depuis, Gomez, son cadet, pleure amèrement une absence qu’il croit due à un vieux conflit fraternel. La famille tout entière n’attend qu’une chose : l’accueillir, à nouveau, au sein de leur foyer. En bref, l’intrigue s’articule autour du fantasme de la réunion familiale ambiance happy forever. Si c’est pas un pitch classique de Christmas movie ça.

2. Éloge de l’intégration

Qu’elle est angoissante, l’infiltration de Gordon Craven au sein des Addams. Forcément, pour le quidam qu’il est (jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il n’est autre que Fétide), une main désolidarisée de tout corps, ça choque. Pareil pour les plats de Mamie Addams. Et pourtant. Peu à peu, la méfiance et l’incompréhension qui régissent les rapports entre l’intrus et la famille laissent place à une tendresse sans bornes. Tant et si bien qu’”oncle Fétide” se retrouve à l’honneur d’une teuf un peu à part, dans laquelle est tournée la fameuse scène de la Mamuschka. Là encore, on nage en plein dans le trope famille-déchirée-famille-renouée du film de Noël tradi’.

3. De la bonne humeur en bouteille

Parce que oui, on regarde pas un film de Noël pour finir en PLS. À la limite, on verse une larme d’émotion. Peut-être deux, max’. En tout cas, du côté des Addams, soyez rassurés : place belle est faite aux rires. Ceux qui font du bien, qui détendent. À base d’humour noir, de gaffes lugubres et d’une myriade d’absurdités. Enfants qui jouent à s’entretuer, infidélités avec un homme-cheveux, érotisation d’une machine de torture… La totale, quoi.

4. Clin d’œil au folklore de Noël

La quasi-totalité des films associés à cette fête sont autoréférencés. On y voit des sapins décorés, un dîner suivi de cadeaux, une foule de mentions à Santa Claus… La Famille Addams ne fait pas exception puisque le film s’ouvre littéralement sur un chant de Noël. D’accord, la team Addams ébouillante ses interprètes afin de les faire déguerpir du seuil de leur porte. N’empêche, on est bien sur un ancrage Christmas Eve.

5. Ça s’adresse à toute la famille

Enfin presque. Les ressorts comiques de l’œuvre requièrent un second degré qu’on trouvera difficilement en deçà des 8-10 ans. Sans même parler des cauchemars que pourrait susciter, auprès des âmes sensibles, la tronche de déterré qu’arbore Fétide, les pérégrinations de “La Chose” (la main baladeuse, encore elle). Et surtout la scène où les enfants Addams – Mercredi et Pugsley – croisent le fer lors d’une représentation de théâtre, et finissent par faire gicler des litrons de sang factice sur leur audience.

6. Les méchants sont punis

L’esprit de Noël, c’est aussi – et surtout – l’esprit de justice. Autant dire que cette dernière est fermement rendue dans La Famille Addams. Ceux qui en ont fait les frais ? L’acariâtre Abigail Craven et le machiavélique Tully Alford, soit la mère adoptive de Fétide ainsi que l’avocat des Addams. Tous deux en ont après le trésor de la famille. Tous deux finissent les quatre fers en l’air, dans des tombes creusées par les gosses Addams. Jus-ti-ce, qu’on vous dit.

7. Il y a une morale

Comme dans tout film de Noël qui se respecte. Par-delà l’évident rappel que voler c’est mal, La Famille Addams peut être vu comme un conte sur la tolérance. Parce que Gordon Craven accepte et embrasse la différence de sa famille, bien sûr. Mais surtout parce que le spectateur lui-même finit par s’attacher aux bizarreries de ce clan qui, décidément, ne fait rien comme le commun des mortels. Par exemple, si l’attitude glaciale de Mercredi paraît – au moins – antipathique au départ, à la ligne d’arrivée, on l’aime telle qu’elle est. Et on en redemande. C’est dire.