Capone : le biopic relate-il fidèlement les dernières années de “Scarface” ?

Capone : le biopic relate-il fidèlement les dernières années de “Scarface” ?

photo de profil

Par Antonin Gratien

Publié le

On fait le point tranquillement, notamment sur cette affaire de carotte mâchouillée.

Contexte. Après une vie de gangstérisme marquée par l’assassinat commandité, le trafic d’alcool et la corruption de fonctionnaire, “l’ennemi public n°1”, est condamné en 1931 à 11 ans de prison ferme pour fraude fiscale. Étonnement Capone ne prend pour objet ni l’heure de gloire du “Balafré”, ni sa détention.

Porté de A à Z par un Tom Hardy plus physique que jamais, le 3e long-métrage de Josh Trank illustre plutôt le déclin d’Al Capone, rongé par la maladie. En respectant scrupuleusement la réalité historique ? Pas tout à fait. À l’instar de nombreux auteurs de biopic, le réalisateur des 4 Fantastiques a pris quelques libertés d’interprétation.

Pour vous, on démêle le vrai du faux sur le crépuscule de la plus imposante légende de la mafia.

1. Al Capone a-t-il fini ses jours dans une fastueuse villa de Floride ?

Né à New York, Alphonse Capone a gravi les échelons du crime organisé à Chicago, jusqu’à devenir le parrain de l’Outfit. Après être sorti de prison en 1939, c’est effectivement du côté de Palm Springs, à Miami Beach (Floride), qu’il jette l’ancre pour couler ses dernières années. Ce dans une luxueuse maison achetée en 1928 et dans laquelle il poussera son dernier soupir 19 ans plus tard, après avoir été victime d’un arrêt cardiaque.

2. Avait-il la syphilis ?

Al Capone aurait contracté cette maladie durant son adolescence. Capone débute en spécifiant qu’en détention “son état physique et mental s’est dégradé sous l’effet de la neurosyphilis”, une manifestation tertiaire de la syphilis impactant l’ensemble du système nerveux. Des documents prouvent que le criminel en était effectivement atteint, et que les médecins de son centre pénitentiaire le traitaient grâce à la malariathérapie.

3. A-t-il flingué ses proches en peignoir, armé d’une mitraillette en or ?

Eh bien… Non. Al Capone était touché par la démence (l’un des symptômes de la neurosyphilis), mais pas au point de commettre un massacre de masse. Comme plusieurs autres séquences hallucinatoires, cette scène est une pure invention du réalisateur. Concernant le teint, l’incontinence et le comportement infantile de “Fonzo”, il s’agit d’une mise en scène possible de l’évolution de la maladie.

À propos des cicatrices du personnage incarné par Hardy, Trank avait par exemple déclaré : “On a essayé de reproduire ce à quoi cela pourrait ressembler pour un syphilitique; mais il n’y a aucune trace photographique des dernières années d’Al Capone”.

4. Dissimulait-il l’existence d’un enfant ?

À plusieurs reprises Al Capone fait référence, dans le film, à un certain “Tony”, introduit comme son fils caché. De fait, de nombreuses personnes ont prétendu appartenir à la progéniture du criminel. Mais à ce jour l’unique enfant biologique de “Scarface” reconnu comme tel est Albert Francis (Noel Fisher).

5. Un magot de 10 millions de dollars a-t-il disparu ?

Ah, le butin perdu d’Al Capone. Voilà l’un des nombreux fantasmes qui alimentent encore le mythe du gangster. Trank a, lui aussi, mit une pièce dans la machine en représentant un “Fonzo” incapable de se souvenir où il aurait enterré 10 millions de dollars. L’anecdote est fictionnelle. Toutefois, il est impossible d’écarter la possibilité que le gangster ai bel et bien abrité une partie de sa fortune. Le mystère reste entier.

6. Mangeait-il des carottes pour éviter de fumer ?

C’est un peu la “question bonus”. Dans Capone, un médecin (Kyle MacLachlan) conseille à la famille du gangster de substituer à ses cigares coutumiers… Des carottes. “Je suis à 1000 % coupable d’avoir inventé ça”, a déclaré Trank. Une manière originale d’illustrer la déchéance de celui qui, un jour, fit trembler l’Amérique. Et de faire marrer Tom Hardy, à coup sûr.