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Bruce Willis : daddy incontesté de l’action movie (mais pas que)

Bruce Willis : daddy incontesté de l’action movie (mais pas que)

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Par Antonin Gratien

Publié le , modifié le

On oublie trop souvent que l’acteur a été l’amant hypersensible de Rachel dans Friends, et un chanteur de blues renommé.

“Faites gaffe, y a le chauve qui débarque”, se soufflent, tétanisés, les rivaux fictifs de Bruce Willis. C’est que l’emblème du badass ne fait pas dans la dentelle. Avec plus de 80 longs métrages au compteur, dont beaucoup – mais alors, beaucoup – de films d’action, les victimes de cet expert du genre “gros muscles, grosses castagnes” se comptent par dizaines. Qu’il s’agisse de terroristes, de clones ou récemment d’aliens.
Toujours un as de la gâchette du haut de ses 66 ans, Bruce Willis dézingue de l’extraterrestre en masse dans Cosmic Sin. À l’occasion de la récente sortie de cette production SF sur Prime Video, retour sur la carrière prolifique de l’acteur, par-delà ses célèbres rôles de dur à cuire.

Bruce Willis envoie du plomb en John McClane dans “Piège de cristal”

Des débuts entre rires et eau de rose

Bruce Willis fait ses premiers pas sur les planches de théâtre, avant d’être révélé au grand public grâce à une série bien barrée diffusée entre 1985 et 1989 : Moonlighting (Clair de Lune). Ici, pas de gunfights spectaculaires, encore moins d’explosions retentissantes. Mais beaucoup de punchlines. Tout en humour, l’acteur y joue un détective loufoque entretenant une relation ambiguë avec sa collègue. Un rôle pour lequel il récolte l’Emmy Awards du meilleur acteur dramatique en 1987.
La même année, cette vedette en devenir décroche son premier grand rôle dans la comédie romantique Boire et déboires. Ou plutôt son premier rôle au cinéma tout court. Jusque-là, sur grand écran, l’acteur s’était contenté de faire de la figuration.

Bruce Willis tout en détente dans la série “Moonlighting”

Contre toute attente, Die Hard

Mais comment un habitué du registre comico-romantique a-t-il pu être choisi pour interpréter John McClane, le flic malicieux et brutal du Piège de cristal ? Réponse : un peu par dépit. Ce rôle phare est d’abord proposé au boss des “gros bras” de Hollywood, Sylvester Stallone. Mais aussi à Mel Gibson, Burt Reynolds, Al Pacino… En vain. Les producteurs n’ont d’autre choix que de se tourner vers des stars montantes de la télé.
Auréolé du succès de Moonlighting, Bruce Willis est sélectionné. Les équipes de communication ne le font même pas figurer sur les affiches internationales du film à sa sortie en 1988, car l’acteur demeure inconnu hors des frontières américaines. Et pourtant. En interprétant à la perfection un monsieur tout-le-monde justicier malgré lui, ce modeste interprète assure le triomphe d’une œuvre qui deviendra bientôt culte.

John McClane, nouveau visage du justicier ordinaire

Chanteur improbable, star confirmée

Aussi étonnant que cela puisse paraître, à la même époque Bruce Willis est salué pour ses talents… de chanteur. Il enregistre deux albums, The Return of Bruno et If It Don’t Kill You, It Just Makes You Stronger, respectivement en 1987 et 1989. Le premier est majoritairement composé de reprises rhythm and blues, et certains titres se hissent au top des classements Billboard. Son second projet musical rencontre moins de succès.
Côté cinéma par contre, la météo est au beau fixe. Propulsé en tête d’affiche de grosses productions dans les années 1990, l’interprète s’impose comme l’une des figures les plus bankables du cinéma d’action. Il continue de porter bien haut la franchise Die Hard, à travers deux suites. Et impressionne dans des films survitaminés tels que Dernier Recours ou Le Chacal.

Bruce Willis pousse la chansonnette en 1989, sur le plateau du Saturday Night Live

Carton plein dans le ciné indé, la SF et le fantastique

Courant 90’s toujours – Willis ne chôme pas –, l’acteur prend le contre-pied de ses rôles type en incarnant un boxeur en fin de carrière dans Pulp Fiction. Il est ensuite acclamé par la critique dans deux monuments SF. L’Armée des douze singes, de Terry Gilliam, puis Le Cinquième Élément, une dystopie fantasque signée Luc Besson.
En 1999, le comédien s’éloigne un peu plus des rivages coutumiers du film d’action tradi pour se lancer dans un thriller fantastique, Sixième Sens, sous l’égide de M. Night Shyamalan – réalisateur avec qui il collaborera à plusieurs reprises. Sous sa direction, l’acteur prouve définitivement qu’il est capable de diversifier son répertoire.

Bruce Willis rengaine les flingues pour devenir un thérapeuthe attentif dans “Sixième Sens”

Nouvelle incursion vers la comédie

Au cours des années 2000, Bruce Willis surprend une partie de son public en intégrant le casting d’œuvres humoristiques. Dont les deux volets de Mon voisin le tueur, dans lesquels il terrorise Matthew Perry. Un acteur qu’il retrouvera sur les plateaux de Friends, alors qu’il interprète le copain d’abord intimidant, puis soudain bien trop émotif, de Rachel.
Mais il n’est pas question de ranger les crampons. Bruce Willis endosse une quatrième fois le rôle iconique de McClane en 2007 pour Die Hard 4 : retour en enfer. Et on l’aperçoit ensuite dans plusieurs longs métrages musclés des années 2010 : Sin City : j’ai tué pour elle, Expendables 2 : unité spéciale, Die Hard : belle journée pour mourir…

De l’action movie comme s’il en pleuvait

Bien loin de sa zone de confort, l’acteur est loué pour sa performance en policier nigaud et amoureux dans le féerique Moonrise Kindgom de Wes Anderson. Puis clôt la décennie en beauté, avec la sortie en 2019 de Glass, suite attendue de Split et Incassable – un film réalisé par M. Night Shyamalan (le revoici) qui lui avait offert, en 2000, le mémorable rôle d’un super-héros amnésique.

En parallèle de ces grands tournages, l’acteur enchaîne depuis plusieurs années les longs métrages de série B sortant directement en vidéo. Disponible depuis le 15 avril sur la plateforme SVOD d’Amazon, Cosmic Sin est le dernier projet à gros budget auquel il a participé. Et Bruce Willis remettra le couvert avec son réalisateur, Edward Drake, dans les trois prochains films dont il sera la vedette. On vous le donne en mille : ce sera sans doute de l’action pure. Boom.