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Trois projets de l’école Kourtrajmé qui déconstruisent les clichés liés à la masculinité

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Trois projets de l’école Kourtrajmé qui déconstruisent les clichés liés à la masculinité

Trois projets de l’école Kourtrajmé qui déconstruisent les clichés liés à la masculinité

Par Konbini avec Gillette

Publié le

La perfection au masculin se décline sous bien des formes. Et trois jeunes réalisateurs de talent en ont fait des films.

Un homme ça ne pleure pas, un homme c’est fort et musclé, un homme ça a un pénis, un homme ça… Ces clichés sur la masculinité, on les connaît tous et on en a tous marre, qu’on soit homme, femme ou non-binaire. Depuis des années, Gillette se consacre donc à les déconstruire à travers ses actions et ses campagnes pour aider le grand public à comprendre que la masculinité est plurielle et diverse.

Pour mettre en pratique sa philosophie, la marque de produits de rasage a proposé aux étudiants de l’école de cinéma Kourtrajmé de réaliser des films sur le thème : la perfection au masculin. Pourquoi cette école plutôt qu’une autre ? Parce que dans ce lieu unique, fondé par le réalisateur Ladj Ly, les élèves viennent de tous les milieux sociaux et ont des parcours de vie hors normes. Autant vous dire que quand il s’agit de déconstruire des clichés, ils savent donc très bien de quoi ils parlent. La preuve, c’est qu’ils ont envoyé plus de vingt scripts à Gillette, qui en a sélectionné trois pour les produire. Et on vous en parle tout de suite.

Être ou ne pas être, par Vinoth Saguerre

Sensible, délicat, visuellement puissant, “Être ou ne pas être” nous plonge dans la tête d’un père de famille, cabossé par la vie, qui traverse une période de doute professionnel et se décide enfin à vivre son rêve d’enfance et devenir comédien. À travers le soutien de sa fille, ses souvenirs d’enfance et son envie d’être qui il veut vraiment devenir, il se lance donc dans ce projet qui va à l’encontre des injonctions faites aux hommes : avoir un boulot “sérieux” et “respectable”, gagner beaucoup d’argent, ne jamais connaître l’échec, ne pas avoir de faille, ne pas connaître le doute. Ce père de famille renaît peu à peu grâce à sa passion et se met à courir les castings Il finit même par abandonner son peignoir élimé pour une toge et par se ressourcer en rasant sa barbe négligée et se faire un visage de personnage shakespearien. Le chemin vers son rêve vient de commencer.   

Cette histoire, c’est surtout celle de Vinoth Saguerre, le réalisateur du film.  32 ans, cet ancien fonctionnaire bien installé a plaqué toute sa vie pour postuler à l’école Kourtrajmé et devenir cinéaste. Autant vous dire que même s’il a été encouragé par ses proches, il sait ce que c’est que de suivre ses rêves, en dépit de ce que la société lui disait de faire. 

Rising, par Ming Fai Sham Lourenço

Si la société occidentale dans laquelle nous vivons prône une masculinité faite de muscles, de barbes bien taillées et de virilité extrême, ce n’est pas le cas dans toutes les cultures. C’est ce que montre “Rising”, un micro-documentaire de 2’30 minutes, à travers l’histoire d’Allan, un jeune homme qui vivait mal le fait de ne pas correspondre à ces critères avant de découvrir le monde de la K-Pop. Cet univers musical et visuel met en effet en avant des hommes plus sveltes, à la peau parfaitement lisse et interprétant des chorégraphies loin de la virilité à l’occidentale. En rejoignant un groupe de K-Pop au sein duquel il danse et chante, Allan découvre donc enfin la masculinité qui lui correspond, même si elle ne colle pas à la norme européenne. 

Au-delà de la quête personnelle du jeune homme, ce documentaire raconte une histoire qui nous parle à tous et pose des questions qui nous ont tous traversées. Suis-je vraiment celui ou celle que le monde veut que je sois ? Ma famille peut-elle accepter ce que je suis vraiment ? Y a-t-il un ailleurs où je pourrais être moi-même ? Chacun y répondra par lui-même mais une chose est sûre : les ailleurs sont parfois plus proches qu’il n’y paraît. 

Tu seras un homme mon fils, par Alexia Hanicotte

À un moment ou à un autre de notre vie, nous faisons tous face au deuil de nos parents. C’est une douleur terrible, immense, profonde, qui semble impossible à surmonter. Même quand on est un homme, supposément fort et insensible aux émotions. Pourtant, un jour, il faut se reconstruire et apprendre à embrasser d’autres rôles, d’autres fonctions que celles que les clichés nous attribuent à cause de notre genre. C’est précisément ce que raconte “Tu seras un homme mon fils” grâce à l’histoire d’un adolescent qui, alors qu’il est dans sa salle de bain, sort de sa torpeur post-deuil en voyant le rasoir de son père. Cette vision le projette brusquement dans l’ancien rituel de son père, quand celui-ci appliquait soigneusement la mousse avant de faire glisser la lame le long de sa peau pour éclaircir ses joues et dessiner sa belle moustache. 

En se créant son propre rituel de rasage et son propre rapport à la pilosité faciale, le personnage du court-métrage se reconstruit. Peu à peu, il dompte le lave-linge, l’aspirateur, les ustensiles de cuisine et remet l’appartement en état. Puis, avec ses nouveaux dons, il prépare un magnifique dîner aux chandelles. Pour sa mère qui, elle, pleure son mari. 

On ne vous l’apprend pas, il nous reste encore beaucoup de clichés à combattre et à déconstruire pour créer un monde meilleur. Mais avec le talent des élèves de Kourtrajmé et la volonté de marques comme Gillette, on finira peut-être par y arriver et par dissiper ces représentations trop limitées de la masculinité.