Cinq types de robots qui ont marqué l’histoire du cinéma

Cinq types de robots qui ont marqué l’histoire du cinéma

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Par Konbini

Publié le

À l’occasion de la sortie prochaine de Chappie, le nouveau film de Neill Blomkamp (District 9, Elysium), on est revenu sur ces robots et autres programmes qui ont marqué le cinéma – et qui pourrait un jour marquer notre réalité.

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HAL 9000 dans 2001 : l’Odyssée de l’espace : le nuisible

Sorti en 1968, 2001, l’Odyssée de l’espace est l’un des premiers films à soulever la question de l’intelligence artificielle, et des conséquences que cette dernière pourrait avoir sur l’humanité. Le long-métrage de Stanley Kubrick suit la mission d’un équipage de 5 astronautes dans l’espace, dont trois sont en “hibernation” dans des caissons. À bord du vaisseau avec eux, HAL 9000, un système avancé d’intelligence artificielle capable de contrôler tous les systèmes de navigation et de communication du vaisseau, et d’intéragir de façon autonome et spontanée avec les humains. HAL 9000 est en quelque sorte le sixième membre de l’équipage.
Mais au cours de leur mission, les astronautes David “Dave” Bowman et Franck Poole (les deux seuls à ne pas être “endormis”) vont au fur et à mesure se rendre compte qu’HAL 9000 leur met des bâtons dans les roues : tour à tour, cette intelligence artificielle qui prend la forme d’un œil rouge sanguin leur indique des anomalies inexistantes, refuse de leur ouvrir les portes du vaisseau et ira même jusqu’à désactiver les systèmes d’assistance vitaux des caissons d’hibernation dans lesquels reposent les trois autres astronautes, dans le seul but de les assassiner.

Véritable chef-d’œuvre cinématographique, 2001, l’Odyssée de l’espace est avant-tout une réflexion sur les déviances que pourraient un jour engendrer l’intelligence artificielle. Précurseur encore une fois, Stanley Kubrick n’a pas attendu les récentes déclarations alarmistes de Stephan Hawking ou de Bill Gates pour nous mettre en garde.

Sonny dans I, Robot (2004) : l’allié

Chicago, 2035 : les robots font partie intégrante de la vie quotidienne des habitants. Ils assistent les personnes âgées, protègent les civils comme de réels policiers, et sont soumis à un lot de trois lois qui les empêchent de nuire à l’homme. C’est dans ce contexte a priori contrôlé que l’officier de police Del Spooner (Will Smith), très méfiant à l’égard de ces machines aux visages humains, va accuser Sonny, un robot, du meurtre d’Alfred Lanning.
Célèbre roboticien de l’entreprise USR, Alfred Lanning est à l’origine de la conception des nombreux robots qui peuplent la ville, dont Sonny. Et la version officielle veut qu’il se soit suicidé. Au fur et à mesure de ses investigations, qu’il mène en collaboration avec Susan Calvin, une robopsychologue de l’entreprise USR, Del Spooner découvre qu’Alfred Laning avait en fait doté Sonny d’un système qui lui permet de choisir de désobéir aux trois lois. Et lui avait ordonné de le tuer.

Dans le même temps, Del Spooner comprend également que VIKI, l’ordinateur central d’USR (qui commande l’intégralité des robots de la ville), a évolué de manière dangereuse et essaie de prendre le contrôle sur l’humanité. Sonny et son intelligence développée vont ainsi devenir l’allié de Del Spooner et de Susan Calvin, et finira par combattre à leurs côtés les robots qui se liguent contre les hommes.
Avec ce film, le réalisateur Alex Proyas tente ainsi d’aller à l’encontre des théories alarmistes qui assurent que l’intelligence artificielle tentera nécessairement de prendre le dessus sur l’humanité, et envisage la possibilité d’une amitié véritable entre humains et robots.

Samantha dans Her (2013) : la séductrice

Si beaucoup de films ont doté les intelligences artificielles de sentiments, Her est sûrement celui dans lequel l’histoire d’amour entre un humain et un programme est le mieux traité. Réalisé par Spike Jonze, cette rom-com d’anticipation se situe dans un futur assez proche, dans lequel la technologie a complètement pris le pas sur l’homme. L’intrigue se déroule en effet au cœur d’une société consumériste, où les relations entre l’homme et la femme sont devenues complexes, car aliénées et polluées par le progrès.
Theodore Twombly (incarné par Joaquin Phoenix), dont le métier consiste à rédiger des lettres d’amour (une denrée devenue rare), vient justement de se séparer de sa petite amie. Solitaire et mélancolique, il tente alors de se consoler en achetant un tout nouveau logiciel de compagnie : une voix féminine avec laquelle il converse au téléphone à tout instant, dès que la solitude devient trop forte.

Cette voix sans corps, sensuellement incarnée par une Scarlett Johansson physiquement absente, va le séduire jusqu’à faire naître de réels sentiments amoureux dans son cœur… et le faire souffrir. Comme une femme de chair et d’os, doté de réels sentiments, l’aurait fait. Alors, pourra-t-on bientôt tomber amoureux d’un programme, d’une voix sans corps et finalement sans âme ? Si cette question paraissait encore absurde il y a quelques années, elle devient pourtant légitime au vu de nos récentes avancées technologiques.

TARS dans Interstellar (2014) : le réaliste

Sorti en 2014, le dernier long-métrage de Christopher Nolan, Interstellar, prenait le pas de décrire le futur des intelligences artificielles sans tomber dans la dystopie ou le manichéisme. La Terre décrite dans ce film est en bout de course, et les hommes qui la peuplent sont quelque peu désespérés. Cooper (Matthew McConaughey) est un agriculteur ancien pilote d’essai et ingénieur, qui est amené à partir pour un vol spatial de deux ans.
À bord du vaisseau, il est entouré d’autres hommes ainsi que de deux robots : CASE et TARS. TARS, le robot qui l’assiste durant sa mission, n’a pas un physique humanoïde et n’est pas doté d’une intelligence programmée pour dépasser ou compléter celle des humains. Au contraire, TARS peut en remplacer un, en cas de besoin, comme un humain ordinaire.

Un robot réaliste, donc, qui ne ressent pas les émotions et dont la transparence (ses paramétrages sont facilement modulables), comme l’explique le journaliste Miles Brundage de Slate, éviterait les complications qui ont souvent lieu dans les films de science-fiction, de HAL à Skynet.

Chappie dans Chappie : l’humain

Qu’en est-il de Chappie, le héros du film éponyme de Neill Blomkamp ? Ce robot aux longues antennes évolue dans un monde où le crime est durement contrôlé par une force de police robotique, oppressante, et contre laquelle les humains se battent. S’il a la même allure que ces robots-policiers, Chappie est pourtant foncièrement différent : il est le premier robot doué de la faculté de penser et de ressentir par lui-même.
Une idée dangereuse, qui va le contraindre à s’opposer à des individus et des machines prêts à tout pour qu’il soit le premier et le dernier de son espèce. Entouré du scientifique Deon (Dev Patel) et de ses nouveaux amis (incarnés par Yolandie et Ninja du groupe sud-africain Die Antwoord), le robot va, à l’image d’un enfant, apprendre. Apprendre à parler, lire et écrire, peindre même ; apprendre à faire son chemin dans le monde et trouver sa place.

Bref, Chappie devra se fier à son instinct, à son cœur, et à son âme, pour devenir ce dont il rêve d’être : un homme. Avec ce nouveau film, Neill Blomkamp relance une nouvelle fois le débat houleux de l’intelligence artificielle en soulevant ces questions : peut-on créer une machine similaire à l’homme ? Et s’il tel est le cas, celle-ci doit-elle nécessairement nous nuire ? Le film sera en salles le 4 mars 2015.