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10 courts-métrages bien rétro de grands cinéastes à voir (ou revoir)
10 courts-métrages bien rétro de grands cinéastes à voir (ou revoir)

10 courts-métrages bien rétro de grands cinéastes à voir (ou revoir)

Day of the Fight, de Stanley Kubrick (1951)

Bien avant qu’il ne nous traumatise avec le troublant Orange mécanique (puis nous mette totalement en PLS avec Shining et les couloirs de son macabre hôtel), ce cher Stanley s’est d’abord fait la main avec ce documentaire bref mais efficace. Le temps d’une journée entière, Stanley Kubrick, alors novice, suit le boxeur new-yorkais Walter Cartier. Dès son réveil énergique, nous suivons la vie de cet athlète jusqu’au point culminant du film : son match face à Bobby James. La petite anecdote ? Comme beaucoup, notre réalisateur bien-aimé n’était pas seul derrière la caméra, puisqu’il était épaulé par Alexander Singer, un ami de lycée qui s’est ensuite voué à une carrière fructueuse sur le petit écran.

Small Deaths, de Lynne Ramsay (1996)

Avant de signer We Need to Talk About Kevin et, dernièrement, A Beautiful Day (You Were Never Really Here) avec Joaquin Phoenix, cette réalisatrice venue d’Écosse cultivait déjà sa fascination pour des thèmes comme la jeunesse et le deuil. La preuve avec son tout premier court-métrage, centré sur l’enfance et l’adolescence d’une jeune fille à Glasgow. Inspiré de son propre vécu, Small Deaths signe un début prometteur pour Lynne Ramsay, qui a d’ailleurs remporté le Prix du jury à Cannes en 1996.

Look at Life, de George Lucas (1965)

Alors oui, on connaît tous très bien Star Wars et tout son univers dépaysant. Mais George Lucas, le papa de la célèbre saga, s’est échauffé avec Look at Life. Un court-métrage qui porte bien son nom, sa durée ne dépassant pas soixante secondes. Pour plus de contexte, ce film légèrement épileptique a été produit dans le cadre d’un cours universitaire et contient essentiellement des images d’événements marquants des 60’s, de Martin Luther King aux émeutes de l’époque. Fun fact : le premier accord de l’instru utilisé en fond est similaire à celui du thème musical emblématique de Star Wars. Sacré George !

Lick the Star, de Sofia Coppola (1998)

À l’heure où une armada de réalisatrices talentueuses lutte pour s’imposer dans le milieu, Sofia Coppola continue de nous surprendre avec ses films soignés. Un avant Virgin Suicides, elle s’était déjà attardée sur une bande de filles dans le court-métrage Lick the Star. Celui-ci nous présente quatre lycéennes populaires dans un établissement américain typique. Guidée par Chloe, la reine des abeilles au maquillage outrancier, cette clique malveillante décide de lentement empoisonner les garçons de leur école avec de l’arsenic. En clair, le trio des Plastiques de Lolita malgré moi n’ont rien à leur envier niveau règne de terreur. Pour l’anecdote, Zoe Cassavetes, avec qui Coppola est très amie depuis des lustres, fait un caméo dans ce court-métrage sous les traits de la prof de sport.

The Big Shave, de Martin Scorsese (1967)

OK, les gars, on s’est tous déjà coupés au moins une fois en se rasant la barbe. Mais là, pour le coup (et, surtout, au nom de l’art avec un grand A), Martin Scorsese est allé un peu loin. Ce court-métrage légèrement oppressant nous montre un Américain lambda en train de se raser dans sa salle de bains. Le hic, c’est qu’il ne cesse de se taillader le visage, au point qu’il y a plus de sang que de mousse à raser dans le lavabo. Techniquement, The Big Shave n’est pas le premier court-métrage de Martin Scorsese, mais il est suffisamment abouti et symbolique pour qu’on le mette en avant. En effet, tout son concept repose sur une métaphore de l’autodestruction des États-Unis, alors impliqués dans la guerre du Viêt Nam. Puissant.

Histoire de jeune fille, de Jane Campion (1986)

Avant de nous régaler avec des intrigues prenantes dans Top of the Lake, la plus célèbre réalisatrice de Nouvelle-Zélande a tourné plusieurs courts-métrages durant ses années estudiantines. Son quatrième film, Histoire de jeune fille (A Girl’s Own Story), est déjà caractéristique de son travail. Dans ce récit d’apprentissage, trois jeunes femmes (Pam, Gloria et Stella) découvrent et explorent leur sexualité. Visuellement, Jane Campion expérimente beaucoup elle aussi, alternant différents plans qui confèrent une atmosphère particulière, souvent oppressante, à son court-métrage. Pour la petite histoire, Nicole Kidman, alors âgée de 14 ans, a décliné le premier rôle.

My Best Friend’s Birthday, de Quentin Tarantino (1987)

Tarantino, auteur d’une comédie pure et dure ? Yes, c’est possible. Alors qu’il bossait dans une boutique de location de VHS, le grand monsieur derrière Pulp Fiction et Reservoir Dogs s’est laissé tenter par un court-métrage désopilant, où un jeune type est prêt à tout pour combler son meilleur pote le jour de son anniversaire mais rencontre plusieurs embûches. Le truc, c’est que My Best Friend’s Birthday aurait initialement dû être un film d’une durée nettement plus longue, mais la moitié du produit final a été perdue dans un incendie. Un nouveau montage a donc été réalisé, ce qui a abouti à cette vidéo tout de même réussie, où Quentin Tarantino fait d’ailleurs plusieurs apparitions à l’écran.

L’Opéra-Mouffe, d’Agnès Varda (1958)

Dès les premières secondes, Agnès Varda donne dans la subversion, mettant en images le corps dénudé d’une femme enceinte, grâce à des plans tantôt pudiques, tantôt hyperrapprochés. Le court-métrage prend ensuite des faux airs de documentaire, alors que la caméra s’aventure dans le quartier parisien de la rue Mouffetard, dans le 5e arrondissement. Le regard de l’héroïne enceinte, et donc de l’objectif, scrute les passants qui vaquent à leurs occupations. La réalisatrice française faisait déjà état de son potentiel énorme en 1958, et n’a fait que le confirmer au fil des années.

Doodlebug, de Christopher Nolan (1997)

Avouez, chaque été, vous êtes harcelé par un moustique qui squatte votre chambre et est bien décidé à vous empêcher de pieuter. Flippé, vous l’entendez vibrer près de votre oreille, même si ce foutu insecte n’y est pas forcément. Eh bien Doodlebug, c’est un peu ça, poussé au paroxysme. Christopher Nolan a imaginé le délire paranoïaque d’un homme qui vrille à cause d’une bête qui vagabonde dans son appartement miteux. Le twist, c’est que ce parasite n’en est pas un et est en réalité une version miniature de lui-même. Mieux vaut regarder par vous-même, mais du coup, on comprend carrément mieux sa fixette sur l’imbrication des éléments dans Inception.

Pauline, de Céline Sciamma (2009)

Bon, OK, celui-là c’est peut-être un peu de la triche, étant donné que Céline Sciamma n’est pas passée par quatre chemins et a d’emblée pris d’assaut les salles obscures avec son long-métrage Naissance des pieuvres. Cependant, deux ans après la sortie de son premier film, acclamé par la critique, la jeune réalisatrice s’est prêtée au jeu du format court avec Pauline, imaginé dans le cadre d’un concours de scénarios visant à lutter contre l’homophobie, le tout sous l’égide d’André Téchiné. Sous la forme d’un récit-confidence, une adolescente de province lesbienne raconte les répercussions de son coming out forcé. Un film aussi percutant que diablement pertinent, encore aujourd’hui.
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