Comment les robots vont bientôt changer nos vies

Comment les robots vont bientôt changer nos vies

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Par Konbini

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Avec l’arrivée des robots domestiques sur le marché à des prix accessibles, il sera bientôt normal d’en avoir un chez soi. Mais vivre avec un robot ça change quoi ? Va-t-on partager notre intimité avec eux ? Faut-il les laisser seuls à la maison ? Peut-on réellement s’attacher ? Conçus pour être serviables et irrésistibles, voyons jusqu’où nous mènera l’expérience. 

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2016 sera l’année du robot domestique. On en parle beaucoup avec la sortie en avril dans le commerce de Jibo, créé par le Massachussets Institute of Technology, et celle pour Noël, du français Buddy par l’entreprise Parisienne Blue Frog. Ils sont interactifs, ils parlent et répondent, ils reconnaissent votre visage et savent beaucoup de choses sur vous, de votre playlist favorite à votre plat préféré. Leur prix : 750 euros.

C’est moins cher que le robot domestique Pepper, un humanoïde d’1m20 créé par une autre entreprise française, Aldebaran robotics. Pour l’instant mis en vente exclusivement au Japon, il coûte l’équivalent de 1500 euros. La demande est telle qu’Aldebaran robotics doit limiter le créneau des commandes à une minute par mois.

Et en une minute, 1000 Pepper sont vendus… Le succès de Buddy s’annonce colossal.

En couple avec un androïde

Mais vivre avec un robot, ça change quoi ? Est-ce qu’on est gêné s’il nous surprend sous la douche ? Est-il raisonnable de le laisser seul à la maison ? Faut-il dormir avec lui ? Lui faire une place à table ?

L’an dernier la série Real Humans, diffusée sur Arte, utilisait le ressort de l’empathie envers le robot pour explorer les relations entre humains de la classe moyennes et androïdes domestiques. À la clé, quelques histoire d’amour humano-androïdes et  une réflexion éthique : est-il moral de les exploiter ?

Vers des droits civiques pour les robots ?

Dans le film Blade Runner de Ridley Scott, en 1982, des humanoïdes se révoltent contre leur statut d’esclave et leur mort programmée.

La question se pose désormais IRL (In Real Life). En février dernier, des voix contre la maltraitante sur les robots se sont élevées sur le net, quand Google a diffusé des images de son humanoïde Atlas (1m75, 82 kilos) jeté à terre par un de ses concepteurs.

Il n’existe aucune loi qui concerne nos droits et devoirs envers les robots. Pour certains juristes, la création  d’un “droit des robots”,  est une urgence. Alain Bensoussan, avocat spécialiste en droit des technologies, a défendu cette idée au TEDx Paris en novembre. Son credo : “On ne peut pas aujourd’hui, assimiler à un grille-pain, un robot qui est capable d’autonomie en termes de mobilité, mais également sur le plan intellectuel par ses prises de décisions. »


Les nouveaux amis des enfants…

Et les enfants ? Les robots domestiques sont profilés pour leur plaire. Ils peuvent jouer à cache-cache ou aux devinettes pendant des heures. Comment leur faire comprendre qu’il s’agit d’une machine ?

Plusieurs fabriquants de jouets ont compris l’enjeu et reniflé le filon en proposant des jouets d’initiation à la robotique. Le coffret Lego MindStorm permet de fabriquer et de programmer soi-même des robots.

les nouveaux robots
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Leka, un ami connecté qui vous veut du bien

L’interaction enfant-robot pourrait être très bénéfique aux enfants autistes. C’est le pari du roboticien français Ladislas de Toldi.  À 26 ans, il a créé Leka, un petit robot ballon aux grands yeux, testé en centre éducatif auprès de 70 enfants. Sympathique, joueur et infatigable, Leka se programme afin de s’adapter aux besoins spécifiques de chacun.

Dans A.I, en 2001, Steven Spielberg explore la situation du point de vue des parents : un couple humain adopte un robot de 11 ans, programmé pour aimer inconditionnellement ses parents. La scène d’abandon du petit David par sa mère adoptive est insoutenable.

De là à penser que les robots sont meilleurs que les humains, il n’y a qu’un pas.

Et si la solution était de fusionner ?

C’est la trame du manga culte Ghost in the shell de Masamune Shirow. Parmi les protagonistes, The Pupetteur, intelligence artificielle criminelle,  veut se reproduire avec la belle Motoko Kusanagi, cyborg dotée d’un cerveau humain.

Une adaptation filmée par Rupert Sanders est en cours de tournage, avec Scarlett Johansson dans le rôle de Mokoto. Sortie prévue en 2017.

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Scarlett Johansson interprète le rôle de l’humanoïde Mokoto dans l’adaptation de Ghost in the Shell par Rupert Sandeurs.

Les robots changent notre quotidien. En interagissant avec nous, ils pourraient aussi nous changer. Les philosophes planchent déjà sur le sujet. Dans son livre ” À quoi sert l’humain ? “, Dominique Lestel, professeur à l’Ecole Normale Supérieure, analyse la trilogie humanité-nature-robotique pour définir le propre de l’humain. Entre autres la convivialité, l’attachement, l’art et l’empathie. Mêlant design de l’innovation et philosophie, la grande révolution des robots va nous en apprendre beaucoup sur nous-mêmes.

Et pour être à la pointe des technologies et du design innovant de demain, le Concours Orange jeune designers a proposé aux étudiants en design de repenser la relation client du futur. Pour suivre de près de quoi demain sera fait, c’est ici.