On a regardé la série Aquarius avec une experte en criminologie
On a regardé la série Aquarius avec une experte en criminologie

On a regardé la série Aquarius avec une experte en criminologie

Par Konbini avec 13ème RUE

Publié le

Il va être incarcéré pour la première fois à l’âge de 17 ans et sera diagnostiqué comme quelqu’un “d’asocial” et de “psychopathe”.

Mais on ne guérit pas un Charles Manson.

 K | Pourquoi Charles Manson fascine-t-il autant ?
Il y a toujours eu une grande fascination envers les tueurs en série et plus particulièrement aux Etats-Unis. C’est un sentiment d’attirance et à la fois de répulsion. A tel point que certains n’hésitent pas à couper leurs cheveux en prison pour les revendre à un prix exorbitant. Il y a un vrai business autour des serial killers. Le plus surprenant c’est que cette fascination est essentiellement féminine. Beaucoup de femmes tombent amoureuses des tueurs en série et vont même jusqu’à les épouser, j’en parle dans mon livre Femmes fatales. Elles disent vouloir les guérir, les transformer en ange…  Mais on ne guérit pas un Charles Manson.
K | A ce propos, il a voulu se marier cette année ?
Oui, avec une jeune femme de 27 ans qui lui écrivait tous les jours et lui rendait visite toutes les semaines. Finalement, elle a avoué vouloir utiliser le corps de Manson une fois décédé pour réaliser une exposition payante à son domicile. Suite à ça, il a décidé d’annuler le mariage se proclamant “immortel”.
K | Forcément… Vous avez déjà rencontré des personnalités similaires au cours de votre carrière ?
Non, jamais. Lui c’est un cas unique. Et c’est mieux ainsi.

K | Comment faites-vous pour rentrer dans la tête d’un tueur en série ?
On ne rentre jamais dans la tête d’un tueur en série. Ceux qui pensent pouvoir le faire sont tout simplement des menteurs. Il y a deux parties dans mon travail. La première consiste à effectuer l’analyse criminelle que les américains appellent le “profilage” afin d’identifier un auteur. Il s’agit d’une collaboration avec des services d’enquête comme la gendarmerie ou la police avec lesquels on travaille sur l’analyse de la scène du crime et aussi sur la victime. On cherche à savoir qui elle connaissait, pourquoi elle aurait pu être tuée… On essaye de créer des liens pour déterminer qui a pu en vouloir à cette personne. Mais aujourd’hui, il y a d’une part tout l’apport de l’ADN et d’autre part des logiciels comme SALVAC qui font des regroupements très efficaces. Il suffit d’insérer le dossier d’enquête, analyses, photos etc. Le programme va ensuite se charger de trouver des données similaires sur d’autres affaires en établissant des rapprochements. Il n’y a donc plus de « profiler » en France. Aucun tueur en série n’a jamais été identifié et interpellé en France grâce à un profiler.

Quand je suis en prison face à un criminel, j’ai plusieurs moyens d’alerter les gardiens. Je peux presser un bouton sur le mur ou déclencher à tout moment une alarme accrochée à mon cou.

Charles Manson n’a pas commis personnellement les meurtres, il en a été le commanditaire en manipulant ses adeptes pour qu’ils tuent à sa place.