5 choses que vous ignorez sur l’art de l’assemblage dans les Côtes du Rhône
5 choses que vous ignorez sur l’art de l’assemblage dans les Côtes du Rhône

5 choses que vous ignorez sur l’art de l’assemblage dans les Côtes du Rhône

Image :

©Christophe Grilhé

Si vous pensez que tous les vins des Côtes du Rhône sont faits avec un seul type de raisin … Sachez que vous faites erreur !

En effet, Konbini & l’AOC Côtes du Rhône vous dévoilent qu’il existe des dizaines de variétés de raisins (on appelle ça des cépages) mais également qu’une seule et même bouteille peut en contenir plusieurs ! Commençons par le commencement : parlons vin, parlons bien !

Des petites brasseries aux grands étoilés, les vins des Côtes du Rhône répondent présents sur les meilleures cartes des restaurants ! L’assemblage serait-il le secret de leur succès ? Bien plus qu’un simple mélange de raisins, l’assemblage est une discipline à part entière. En voici la preuve en 5 points :

1- Pour faire du bon vin, il ne faut pas que de bons raisins

ⒸGetty Images

Pour faire un bon vin, il faut évidemment un bon raisin mais aussi un bon sol, de bonnes conditions météo et … un bon savoir-faire ! En effet, les prédispositions géographiques et climatiques de la région des Côtes du Rhône ne serviraient qu’à peu de choses sans le rigoureux travail de ses vignerons et des œnologues. Si les Côtes du Rhône  sont d’aussi bonne qualité, c’est d’ailleurs précisément grâce au précieux mix entre l’héritage qu’ils ont reçu de la nature et de l’histoire, et leur expertise. Parmi leurs secrets : l’assemblage. Comme un chef élabore une recette en associant différents ingrédients, les vignerons des Côtes du Rhône assemblent, eux, plusieurs cépages. Le but de la manœuvre ? Obtenir un vin totalement unique. Ainsi, une seule bouteille peut contenir différents cépages et créer une nouvelle alchimie. L’assemblage permet d’enrichir les gammes aromatiques et d’atteindre de nouveaux équilibres. Si l’art de l’assemblage se pratique aux quatre coins de la planète (qui est pourtant ronde, rappelons-le !), ce dernier est particulièrement apprécié et réputé dans les Côtes du Rhône. Au fil des siècles, l’assemblage est même devenu une spécialité de la région !

2- Dans le vignoble des Côtes du Rhône, on trouve 23 variétés de raisins

ⒸGetty Images

La particularité des Côtes du Rhône est qu’elles s’étendent sur une très large superficie qui commence au Sud du Lyon et qui descend jusqu’à Avignon en passant par la Drôme, le Rhône, le Gard, la Loire, l’Ardèche et le Vaucluse. Tout comme le climat et la qualité de la terre, les cépages diffèrents d’un département à l’autre. On n’en compte, sur toute l’étendue du vignoble, pas moins de 23 différents ! Parmi ces variétés de raisins, certaines sont mondialement reconnues pour leur qualité et leur finesse aromatique. C’est par exemple le cas du Viognier, de la Syrah, du Grenache, du Mourvèdre, de la Marsanne ou de la Roussanne qui représentent, à eux seuls où assemblés, 70 à 80 % de la composition des vins des Côtes du Rhône !  

3- Tout assemblage des Côtes du Rhône doit contenir un pourcentage minimum de Grenache

ⒸGetty Images

Présent sur plus de la moitié des surfaces plantées, le Grenache incarne à lui seul toute la douceur et la générosité des vins du Rhône. Véritable ADN de la région, ce cépage est considéré comme l’un des plus gourmands. Le Grenache est largement apprécié pour ses très nombreuses qualités et peut être vinifié en rouge comme en rosé. Son côté accessible, à la fois souple et fruité, fait de lui un véritable séducteur. À tel point que le cahier des charges des appellations d’Origine Contrôlée (AOC) des Côtes du Rhône et Côtes du Rhône Villages imposent que tout assemblage rouge doit contenir au minimum 40 % de Grenache.

4- Qui peut le moins peut le plus

ⒸGetty Images

Pas besoin d’avoir fait une spécialisation pour comprendre les vins des Côtes du Rhône, ces derniers sont même plutôt faciles à comprendre et à apprivoiser. Ainsi, un petit peu comme en chimie, tout est une question de juste dosage ! Une très faible dose suffit donc parfois à créer une forte explosion ! De cette façon, on peut décupler les saveurs en apportant de la rondeur à un vin rouge trop tannique ou de l’acidité à un vin blanc manquant de vivacité. Par exemple, un vin à base de Grenache auquel on ajoute à peine 5 % de Mourvèdre développera des notes plus épicées qu’un vin rouge 100 % Grenache. Comme quoi, qui peut le moins peut parfois le plus !

5- L’assemblage “Grenache-Syrah-Mourvèdre” porte un nom bien spécifique

ⒸGetty Images

La Syrah, le Grenache et le Mourvèdre sont les trois cépages majoritaires dans l’assemblage des vins rouges des Côtes du Rhône. Avec ses puissants arômes, la Syrah fait partie des cépages les plus cultivés au monde. Dans la Vallée du Rhône, elle est la plupart du temps accompagnée par deux autres célèbres cépages que sont le Grenache et le Mourvèdre. Ces deux cépages offrent aux vins des arômes complexes, riches et fruités dans leur jeunesse, puis davantage épicés après vieillissement. Mais c’est la combinaison de ces trois cépages qui forme l’identité des vins des Côtes du Rhône, et elle porte même un nom connu de tous les vignerons : le « Rhône Blend ».

On vous l’avait dit : 5 points seulement auront suffi à vous prouver que l’assemblage était bien plus qu’un simple melting-pot et que la qualité d’un vin n’était pas seulement le résultat d’une nature bien faite, mais bien celui de la synthèse du potentiel naturel et du travail humain. Plutôt fruité, épicé, structuré ? À la recherche d’acidité ? D’une pointe d’amertume ? En combinant le caractère de plusieurs cépages, les vignerons et œnologues disposent d’une palette avec laquelle ils vont pouvoir jouer sur le profil de leurs vins. En conclusion, on peut dire que le vin comme la cuisine ne sont pas des sciences exactes et que c’est parfois en essayant de nouvelles associations que l’on obtient les meilleures recettes. 

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.