Toutes ces fois où l’on a cru retrouver Xavier Dupont de Ligonnès

Toutes ces fois où l’on a cru retrouver Xavier Dupont de Ligonnès

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Par Astrid Van Laer

Publié le

Janvier 2018 : perquisition dans un monastère du Var

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Mardi 9 janvier, les alertes mobiles indiquant qu’une opération de police dans le cadre de cette enquête était en cours dans un monastère du Var, non loin de là où Xavier Dupont de Ligonnès fut aperçu pour la dernière fois au printemps 2011, se sont multipliées.
Il n’en fallut pas plus pour que la machine Twitter s’emballe. Tout à chacun s’improvisa détective et l’imagina immédiatement terré depuis le début à quelques kilomètres du lieu du crime, tirant profit du secret de la confession, qui n’impose pas aux religieux de dénoncer un crime dont ils ont connaissance (hormis l’exception concernant les atteintes sexuelles sur mineur).
Un signalement avait été effectué il y a quelques semaines après que deux femmes avaient assuré l’avoir aperçu lors d’une messe au monastère Saint-Désert-des-Carmes à Roquebrune-sur-Argens. Sa très grande foi avérée, quasi mystique, rendait en outre la piste très crédible. Très vite, le monastère a démenti avoir abrité Xavier Dupont de Ligonnès puis on a appris que les forces de police ne l’avaient pas retrouvé. La confusion serait due au fait de sa grande ressemblance avec l’un des moines de Saint-Désert-des Carmes.

Juillet 2015 : “Je suis encore vivant”

Le 11 juillet 2015, une journaliste nantaise reçoit une photo, jamais parue dans la presse, représentant deux des défunts enfants du couple Dupont de Ligonnès, Arthur et Benoît. Au dos du cliché, un message signé “Xavier Dupont de Ligonnès” sur lequel sont écrits les mots suivants :

“JE SUIS ENCORE VIVANT. De là jusqu’à cette heure.”

Une fois encore, les fans de faits divers s’en sont donné à cœur joie pour imaginer le suspect narguer la police. Après analyse graphologique et relevé d’empreintes digitales, une source policière avait déclaré à l’Agence France-Presse qu’il s’agissait “vraisemblablement d’un faux”, rejetant la encore les espoirs de remonter la trace de l’homme le plus recherché de France.

Avril 2015 : découverte d’ossements

28 avril de 2015. Des ossements sont retrouvés à côté d’un camp de fortune dans la même forêt où le fugitif a été aperçu pour la dernière fois : la forêt de Bagnols, non loin de Fréjus, dans le Var. Immédiatement, la presse et les passionnés s’emballent, évoquant la possibilité que ce cadavre soit celui de Xavier Dupont de Ligonnès, qui se serait suicidé ou aurait trébuché mortellement dans cette forêt, réputée dangereuse.
Cependant, le 5 mai 2015, la publication des résultats d’analyse ADN permet à Danielle Drouy-Ayral, la procureure de la République de Draguignan, d’assurer qu’il ne s’agit pas de lui :

“Ce profil génétique ne correspond pas à celui de Xavier Dupont de Ligonnès et ce n’est donc pas son corps qui a été découvert le 28 avril 2015 à Fréjus.”

Juin 2013 : exhumation d’un cadavre à Cogolin

La découverte d’un cadavre “dans un état de décomposition avancée” le 21 juin 2013 à Cogolin dans le Var – encore et toujours non loin de Roquebrune-sur-Argens – avait été l’une des premières fois où la possibilité de mettre la main sur Xavier Dupont de Ligonnès avait été sérieusement envisagée.
Après avoir d’abord évoqué une “simple éventualité”, le commandant Marc, en charge de l’enquête sur la découverte du macchabée, avait toutefois concédé que l’idée que ce cadavre puisse être celui du fugitif lui était venue “tout de suite” à l’esprit, avant d’être vite contredite par des analyses médico-légales.
En attendant qu’une nouvelle piste concernant le lieu où se trouverait Xavier Dupont de Ligonnès ne voie le jour, les curieux pourront peut-être voir l’affaire sur le petit écran puisque le projet de lui consacrer une mini-série est très sérieusement étudié par la chaîne M6.

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