Toujours aussi mélancolique, Yung Lean dévoile Stranger, son troisième album solo

Toujours aussi mélancolique, Yung Lean dévoile Stranger, son troisième album solo

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Par Sophie Laroche

Publié le

Poursuivant dans sa veine mystique, le jeune rappeur suédois nous livre un projet personnel et ténébreux.

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Après une année 2016 riche en émotion et en projets, Yung Lean sort aujourd’hui son troisième album studio, intitulé Stranger. À 21 ans, celui qui s’est fait connaître il y a quatre ans avec “Ginseng Trip 2002”, son bob et sa bouille de sale gosse, revient avec un projet qui en dit sûrement plus sur lui que ce qu’il avait pu nous livrer précédemment.
Le fossé musical entre le Yung Lean des débuts et celui d’aujourd’hui s’est bien élargi. Bien sûr, il s’agit toujours pour le Suédois de livrer ses émotions sur des sons brumeux, mélanges de ses influences américaines et de sa culture Internet. Mais les références aux Pokémon et à l’Arizona Iced Tea sont bien derrière lui. C’est désormais Freddy Krueger (“Drop it/ Scooter”) qui règne sur son royaume de ténèbres. Quant aux clips à l’inspiration sea punk, ils sont désormais remplacés par des courts-métrages sanglants, aux allures de western, qui ont fini d’enterrer son image de phénomène viral et éphémère.

Inspiré par la littérature

Avec Stranger, il nous invite dans un monde paradoxalement plus sombre et plus détendu, en phase avec ses émotions. Si l’écriture de son précédent album, Warlord, avait été marquée par de tragiques événements comme le décès de son manager et ami Barron Machat, Stranger s’imprègne lui de l’atmosphère de ses lectures et du minimalisme scandinave. Le rappeur qui avoue se plonger corps et âme dans la littérature dès qu’il en a le temps a confié au magazine Dazed and Confused :

“Quand mon cerveau commence à travailler à la lecture d’un livre, mes rêves sont plus excitants et la musique devient plus naturelle. Ça crée de nouvelles idées.”

Plus mélodiques et minimalistes, les productions sont une nouvelle fois l’œuvre des fidèles de la clique des Sad Boys : Yung Sherman, Yung Gud et White Armor ont dû être inspirés par les grands espaces qu’offre l’Islande tant l’album semble avoir été aussi agréable à concevoir qu’à écouter :

“On était en train de créer, de jammer et on a eu quatorze morceaux. Ensuite, nous sommes allés en Islande, au studio du batteur de Björk pour finir d’enregistrer. Puis j’ai réalisé qu’on avait terminé un album.”

Et si Yung Lean se voit offrir des collab’ par des artistes aussi prestigieux que Frank Ocean, il a quant à lui choisi de ne faire apparaître aucun featuring sur son projet, conservant ainsi son image de rappeur insaisissable.
Stranger est disponible depuis le 10 novembre 2017Yung Lean sera en concert le 8 décembre prochain à L’Élysée-Montmartre.