Warm Up : la pop de brigand au grand cœur de Voyou

Warm Up : la pop de brigand au grand cœur de Voyou

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Par Arthur Cios

Publié le

Dans Warm Up, on réalise un focus sur des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir. Alors que sort son premier EP demain, Voyou nous dévoile un clip enchanteur.

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La légende raconte qu’il fut découvert récemment sur scène, seul, avec ses petites machines et sa belle trompette. Auparavant, c’est entre autres aux côtés de Pegase qu’on a pu le voir gratouiller la douce basse de cette formation parisienne bien connue. Aujourd’hui, Voyou est un gentil contrebandier, qui a troqué ses groupes pour se lancer en solo.
Il sort demain son premier EP, On s’emmène avec toi, qu’il dévoile à travers un premier clip faisant penser à ceux de Jacques. L’occasion de poser au bonhomme quelques questions, afin de mieux saisir cet objet musical difficile à véritablement identifier.

Qui es-tu ?

Je suis Voyou, mais vous pouvez m’appeler Thibaud. J’ai 28 ans et je fais des chansons.

D’où est-ce que tu viens ?

Je viens de Lille, mais j’ai passé les 15 dernières années de ma vie à Nantes, et là je viens de débarquer à Paris pour passer les 15 prochaines.

Quand est-ce que tu as commencé la musique ? Avec quel instrument ?

J’ai commencé par la trompette tout petit. Mon père étant trompettiste, j’ai très vite commencé à jouer avec ses trompettes – jusqu’à ce qu’il décide de m’apprendre, puis qu’il en ait marre et me colle au conservatoire. Moi je ne m’en rappelle pas vraiment, mais j’ai des photos où j’ai 3 ans et déjà une trompette a la main.

Est-ce que tu as eu différents projets avant ?

Avant Voyou, je jouais de la basse pour Rhum for Pauline, Elephanz et Pegase.

Quelles sont tes inspirations/influences musicales ?

Ça va de la musique africaine et sud-américaine à la musique électronique ou le rap, en passant par le jazz, la musique classique, la pop et le rock… Je crois que je m’en moque un peu du style ou de l’époque, tant que le morceau ou l’album me touche. Je suis toujours à la recherche de choses qui ne m’ont pas encore été données à entendre, de manière de concevoir l’écriture ou le son.
C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai toujours été très attiré par les mouvements musicaux en marge, qui se construisent en opposition à ce que l’époque ou le lieu dans lesquels ils naissent donnent à vivre et à entendre.

Comment est-ce que tu composes ? Décris-nous ce processus.

En général j’ai un thème, une suite d’accords, ou carrément un bout de morceau qui me trotte dans la tête. Si j’ai mon ordinateur à portée de main, je le couche sur mon logiciel de musique assistée par ordinateur. Sinon, je fais avec les moyens du bord : j’écris une petite partition simple sur un bout de papier, ou alors je chante ou décris ce que j’ai dans la tête à mon téléphone.
Ça peut traîner des mois entier sur l’un ou sur l’autre, mais quand je retombe dessus et que je sens que je peux en faire quelque chose, je passe souvent des journées entières à triturer ça dans tous les sens jusqu’à ce que ça devienne un refrain ou un couplet, et de là je fais tout le reste. Ça donne des instrus déjà super arrangées, que je vais écouter des centaines de fois pour qu’elles me soufflent un décor, une histoire, et de là j’écris des mélodies de chant puis des paroles.
J’ai pas besoin de beaucoup plus que mon ordinateur et mon casque pour faire des premières versions de morceaux. Du coup, je compose beaucoup dans les trains, les camions ou les chambres d’hôtel, mais aussi vachement dans mon lit – et en bout de course, je finis à mon bureau pour tout réenregistrer avec mes synthés et les instruments qu’il y a dans ma chambre.

Si tu avais un conseil pour écouter ta musique, quelles seraient les meilleures conditions ?

Mon EP parle beaucoup de l’ennui et de tout ce qu’on trouve de cool à faire pour le combattre, alors écoutez-le quand vous vous ennuyez, ça vous donnera peut-être des idées !

Comment définirais-tu ton projet ?

C’est un projet très personnel, un peu comme une invitation à rentrer dans ma chambre pour regarder ce qu’il y a sur les étagères. C’est d’ailleurs ce que j’essaie de développer aussi sur scène et dans l’imagerie. Mais au-delà du côté très personnel, c’est avant tout un projet qui parle des gens et de ce que je vois et entends autour de moi. Je crois pas être assez intéressant à moi tout seul pour me contenter de ne parler que de moi dans mes morceaux.
Voyou sera présent le 30 mai 2018 au Pop Up Festival qui se déroule du 28 mai au 8 juin à l’Auteuil Brasserie.