Warm Up : Suzane, la pile électropop insaisissable

Warm Up : Suzane, la pile électropop insaisissable

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© Pierre et Florent

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Par Florian Ques

Publié le

Dans Warm Up, on s’intéresse à des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir. On a échangé quelques mots avec la fascinante Suzane, nouvelle de la scène électropop francophone, qui nous régale avec son tout nouveau single.

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Passionnée de musique française, et ce qu’importent les époques et les genres, cette rouquine au style bien à elle prend d’assaut la scène électropop de notre douce France. Après s’être destinée pendant des années à une carrière dans la danse – une expertise qu’on retrouve dans ses clips endiablés –, Suzane a pris la courageuse décision de tout plaquer. Depuis, cette artiste polyvalente a trouvé refuge dans la musique, où elle semble s’épanouir comme jamais.

À la première écoute, la discographie de Suzane fait écho au style particulier de Stromae, avec une façon d’énoncer les paroles qui se rapprocherait du slam. Puis, quand on tend l’oreille, sa musique s’assimilerait à un véritable melting-pot d’influences, empruntant aussi bien à la variété française qu’à l’électro pure et dure. Ce qu’on retient néanmoins, au-delà des chorégraphies élaborées de ses clips, c’est l’honnêteté de ses paroles et de ses rimes.

Près de neuf mois après son titre “L’Insatisfait” qui culmine à 1,5 million de vues sur YouTube, cette Parisienne d’adoption revient à la charge cette semaine avec un nouveau single, probablement le plus personnel qu’elle ait pu nous pondre jusqu’alors. Il s’appelle forcément “Suzane” et relate comment une certaine serveuse s’est fait sa place dans l’univers musical en dépit de ses détracteurs. Son ascension ne fait que commencer : Suzane donnera un concert le 16 avril prochain à la Gaîté Lyrique.

© Pierre et Florent

Qui es-tu ?

Moi, c’est Suzane, enchantée ! J’suis conteuse d’histoires vraies sur fond d’électro. Serveuse dans un petit resto du 20e il y a encore quelques mois, j’ai commencé à écrire des textes réalistes derrière mon comptoir et à composer mes instrus chez moi, entre deux services, sur un Akai Mini.

J’aime écouter Piaf, j’aime la combi de Bruce Lee, j’aime la danse classique, j’aime danser sur du Daft Punk, j’aime l’écriture d’Orelsan et j’aime aussi les Candy’Up à la fraise.

D’où est-ce que tu viens ?

Je suis née et j’ai grandi à Avignon, ville connue pour son pont, son festival de théâtre et Mireille Mathieu ! Il y a environ cinq ans, je prenais un train pour Paris où je vis toujours actuellement.

Quand est-ce que tu as commencé la musique ? Avec quel instrument ?

J’ai découvert la musique via la danse alors j’aime dire que mon premier instrument, c’est le corps. La révélation, c’était dans un cours de danse classique que prenait ma grande sœur. J’avais 5 ans et après avoir vu ça, je n’ai plus arrêté de danser. Dans ma chambre, à l’école, puis dans les allées du supermarché. C’était un peu gênant pour ma mère, alors elle m’a vite inscrite dans un cours de danse.

Est-ce que t’as eu d’autres projets musicaux avant ?

J’ai déjà travaillé avec des beatmakers quand j’étais plus jeune. C’était une belle expérience, j’ai beaucoup appris mais je n’avais pas autant de liberté qu’aujourd’hui. C’est lorsque j’ai osé écrire mes propres textes et composer mes propres sons que ce premier projet taillé sur-mesure est né. Aujourd’hui, j’ai juste envie de le dévoiler entièrement !

Quelles sont tes inspirations et influences musicales ?

Dans ma playlist, il y a Barbara, Piaf et Brel qui côtoient Justice, Vitalic et Daft Punk. On trouve aussi les albums d’Orelsan, de MC Solaar et de Diam’s ! J’ai écouté beaucoup de musique sur YouTube car j’aime aussi regarder le visuel, je pense que toutes ces influences se retrouvent dans ma musique.

Comment est-ce que tu composes ? Décris-nous ce processus.

Le texte arrive souvent en premier. Avant d’écrire, j’aime d’abord me faire tourner le film dans la tête et puis quand l’image devient assez nette, je la décris sur un bout de papier ou sur les notes de mon iPhone – le plus souvent. J’écris souvent la nuit après avoir digéré les infos de la journée.

La mélodie vient après pour souligner le phrasé et l’intention que je veux donner à mon texte. La musique brodée par des textures électroniques arrive à la fin pour habiller les mots, les intensifier.

Quelles seraient les meilleures conditions pour écouter ta musique, selon toi ?

Je pense que tu peux déguster ma musique de plusieurs façons : le matin, assis dans le métro, le casque sur les oreilles pour te motiver, en festival d’été dans une foule qui fait la teuf, dans ta voiture à volume conséquent et vitre baissée, dans une douche qui résonne nickel pour chanter ou sur une Bose qui grésille dans un salon en soirée. C’est juste une question de mood (et de volume) !

Comment définis-tu ton projet ?

“Ovniesque” et franc, parce que je n’ai pas de codes et que j’ai tout fait à l’instinct ! Un jour, mon producteur m’a dit que si j’étais un aliment, je serais un sushi. Il pense que la première fois, c’est bizarre mais intrigant. La deuxième fois, tu découvres vraiment le goût. La troisième fois, tu en reprends, et puis tu en commandes chaque midi. En espérant que les gens vont kiffer et adopter le sushi Suzane.