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Warm up : Petit Prince, maître du royaume de la pop française

Warm up : Petit Prince, maître du royaume de la pop française

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Par Arthur Cios

Publié le

Dans WARM UP, on réalise un focus sur des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir. Alors que son premier single vient de sortir, retour sur le roi de notre royaume, Petit Prince.

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(© Florine Hill)

Il y a du psyché, un peu de lo-fi, pas mal de pop, de douceur et d’intelligence dans la production. Petit Prince est un peu le Tame Impala à la française. Un ovni qui écrit mieux que la plupart des artistes d’aujourd’hui, qui enchante dès les premières notes de ses titres et qu’on ne veut plus jamais lâcher.

On le redécouvre un peu aujourd’hui, après plusieurs longs mois d’absence, alors qu’il s’agit d’une des têtes pensantes du label Pain Surprises, célèbre maison de Jacques, UTO, Basile di Manski et d’autres. On le découvre un peu aujourd’hui, grâce d’abord à un premier clip sublime, “Le Jour de départ”, dont on vous parlait il y a peu.

Plus encore, voilà que l’artiste vient de dévoiler “Un été sans amour”, un nouvel extrait de son prochain EP, dont la sortie est prévue pour janvier. Pour parfaire l’exercice, on découvre trois remixes, de Superpoze, Modooid et Johan Papaconstantino. Bref, une petite perle à côté de laquelle on ne pouvait pas passer.

On lui a donc posé quelques questions, histoire de mieux cerner le personnage, qui semble être un futur artiste indispensable de la scène pourtant déjà bien chargée de la pop française.

Qui es-tu ?

Les gens ont pris l’habitude de m’appeler Elliot. Je me suis rebaptisé Petit Prince il y a 3 ans pour des raisons évidentes liées à mon physique (majestueux). J’ai un label de musique qui s’appelle Pain Surprises Records et duquel je m’occupe avec mes deux collègues que j’aime d’amour.

Je suis beaucoup en studio, souvent seul, parfois avec les artistes de ce label. Je fais beaucoup de mix et d’arrangements pour ces magnifiques personnes. J’aime à penser que je suis un peu la texture sonore du label, tant j’ai pu mettre un peu de moi sur chaque projet (beurk).

D’où est-ce que tu viens ?

Je viens de Strasbourg, comme mon père, ma mère, mes grands-parents, et mes arrière-grands-parents, seul l’un d’entre eux est Italien.

J’ai grandi en Alsace et suis venu à Paris après mon bac, pour m’amuser avec mes copains. À cette époque, on faisait des blagues sous la bannière “collectif Pain Surprises”. Je suis là depuis quelque temps maintenant, j’en veux pour preuve qu’il m’arrive d’insulter les gens quand je roule à vélo, de dire “on se boit un café un des ces quatre” ou encore d’acheter des légumes bio de saison directement chez le producteur.

Je suis donc un Parisien fan de tarte flambée et du RC Strasbourg.

Quand est-ce que tu as commencé la musique ? Avec quel instrument ?

J’ai commencé très tôt, vers l’âge de 4 ans. J’allais assister aux cours de piano de ma soeur. Vers 5 ans, j’ai dû débuter la pratique, mais à la fin du cours j’allais observer le mari de ma professeur qui jouait du violoncelle. J’étais attiré par le timbre de l’instrument, donc j’ai voulu en faire. J’ai été une petite dizaine d’années au conservatoire pour étudier la musique classique et le violoncelle. Je n’étais pas particulièrement assidu.

À l’âge de 13 ans, j’ai commencé la guitare parce que mon père et Kurt Cobain en jouaient et que je trouvais ça hyper stylé. C’est là que j’ai découvert la musique en groupe et que je suis complètement tombé dedans. Plus tard, je me suis mis à jouer un peu de tout.

Est-ce que t’as eu d’autres projets musicaux avant ?

Pas vraiment. Disons que j’ai commencé par avoir un groupe de reprise. On jouait “Knockin’ on Heaven’s Door” en boucle le 21 juin dans la rue. Plus tard j’ai eu un groupe de rock/funk qui a jamais vraiment porté de nom, mais on composait et surtout on enregistrait beaucoup. C’est là que je me suis pris de passion pour le “studio”.

Après, on avait une petite bande à Strasbourg et une cave pleine de batteries, d’amplis et de weed. On passait donc notre vie à faire des “jams”, c’était une formidable période de ma vie. Il y avait Jacques notamment, qui m’a fait découvrir plein de musiques différentes. Mon père écoutait beaucoup de musique, mais était assez monomaniaque en termes de style.

Quelles sont tes inspirations et influences musicales ?

Petit, j’écoutais du classique et de la chanson française : Balavoine, Brel et beaucoup de Bach pour violoncelle. Plus tard j’ai découvert Nirvana, j’étais évidemment à fond, et plus largement le rock/blues. J’ai eu une grosse phase Pink Floyd, The Doors, Jimi Hendrix, Led Zeppelin et The Beatles. Mais j’étais très ouvert, j’écoutait aussi du rap, beaucoup de funk.

J’ai surtout, depuis tout petit, écouté énormément de musique. J’ai toujours eu un chien. Je fais des grosses balades avec lui et j’écoute de la musique avec mon casque. J’ai juste jamais été un mec très jazz. Qui sait, peut-être quand je serai plus vieux et que je fumerai la pipe au coin du feu dans une maison Normande.

Comment est-ce que tu composes ? Décris-nous ce processus.

Généralement ça part d’un rêve dans lequel j’entends une mélodie, des voix, des harmonies. Je me réveille et je chante ce que j’ai en tête sur un magnétophone. La vérité, c’est que je n’ai absolument aucune méthode de travail, rapport à la composition. Et je pense que c’est une bonne méthode.

Quand as-tu commencé à plancher sur ce projet ? Combien de temps cela a pris ?

J’ai composé deux, trois morceaux hyper nuls pendant 3 ans, et au retour d’une “résidence de composition” où j’ai fait que des trucs pas top, je me suis enfermé deux semaines en studio. Je demandais à quelques amis musiciens de passer et on faisait des embryons ensemble. Je partais de ça et j’en faisais des morceaux. Je buvais énormément de maté, j’en ai pas bu depuis et j’attends de me ré-enfermer pour en boire à nouveau.

Ensuite, j’ai continué à retoucher à ces morceaux pendant plusieurs mois, mais la base était là. Je redemandais à mes amis de passer, ils prenaient les instruments autour d’eux et improvisaient dessus. Moi j’enregistrais dès que je le pensais nécessaire, comme si je les samplais en direct, et je retravaillais derrière en mode geekos. Je viens de me rendre compte que j’ai une méthode de travail, ça tue.

Quels seraient les meilleurs conditions pour écouter ta musique ?

Seul, plutôt la nuit, plutôt dehors, plutôt avec un casque, plutôt fort tendance très fort, et éventuellement avec un chien et une cigarette pour les plus poètes d’entre vous.

Comment définis-tu ton projet ?

Archi stylée musique pour les gens de tout âge et de tout genre.