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Warm Up : laissez place à l’envoûtante et ensoleillée trap latino de MIMAA

Warm Up : laissez place à l’envoûtante et ensoleillée trap latino de MIMAA

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© Alisée Wahl

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Par Samuel Delwasse

Publié le

Dans Warm Up, on réalise un focus sur des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir.

Un goût prononcé pour les férias, des chorégraphies renversantes dans ses clips, une joie de vivre et une voix qui porte en elle des effluves d’Amérique latine : MIMAA est une des artistes du moment, à côté de laquelle il ne faut pas passer. Signée chez Spinnup* – la plateforme de distribution digitale d’Universal Music France pour artistes autoproduits –, elle met du soleil dans ses chansons et dans vos oreilles. Lancez sa musique, et vous pourrez voyager, danser, chanter et respirer à en oublier ce que masques et pass sanitaires nous font vivre depuis 18 mois.

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MIMAA | Je m’appelle MIMAA. Je suis espagnole italienne, je fais de la trap latino et je chante en français et en espagnol.

Il vient d’où ton nom ?

“Mimaa”, ça vient de Cuba ! C’est comme ça que les garçons appellent les filles là-bas. C’est un petit surnom mignon dragueur, un peu comme “ma gâtée”. Quand je suis partie à Cuba un mois pour faire de la musique avec des amis, ce surnom m’a bien plu et c’est resté après.

Comment tu as commencé la musique ?

J’ai un peu la fibre artistique depuis l’enfance. Mon père écoute énormément les Gipsy, il joue de la rumba. Il y a eu la musique et la danse. J’ai commencé la danse toute petite, j’étais dans un cursus horaire aménagé de la 6e jusqu’à la terminale. En parallèle, je chantais et je faisais du piano. Après le bac, je n’ai pas pu choisir entre la danse et le chant, donc je suis allée dans une école de comédie musicale. C’est pour ça que dans mes clips et surtout sur scène, je danse toujours beaucoup.

Tu parles de “trap latino” pour décrire ton univers musical. Comment es-tu arrivée à cet équilibre ?

Quand je faisais de la comédie musicale, je suis partie à New York pour faire de la danse. Là-bas, j’ai découvert toute la culture hip-hop dans laquelle je ne baignais absolument pas de base. En rentrant, j’ai fait des collaborations avec El Speaker, qui est beaucoup dans la trap, donc j’ai commencé à topliner avec lui.

Après, pour la dénomination, je dirais qu’on a tendance à définir un style de musique avec des mots-clés pour que les gens puissent s’y retrouver. Dans les sons que j’ai sortis, je comprends que le côté trap ne se ressente pas trop, mais dans ce qui arrive, le côté urbain latino est plus présent.

Le fait qu’aujourd’hui le rap domine les tendances, ça te donne envie de t’ouvrir à ce public-là dans l’approche de certains morceaux ?

Disons que je m’en inspire sans non plus réagir à une tendance. J’ai fini un premier EP très ouvert qui va sortir en fin d’année. Mais je travaille déjà sur le deuxième, dont la direction artistique sera beaucoup plus urbaine, trap affirmée. J’ai pu voir ce qui me plaît le plus, et ça m’a permis d’avoir des passages plus rappés, même si ce n’est pas ma culture musicale de base. Je crée mon univers à partir de ça.

C’était quoi tes influences musicales quand tu étais petite ?

J’écoutais beaucoup de variété, j’étais obsédée par les chanteuses à voix et leur performance technique. Donc j’ai essayé de m’imprégner vocalement de toute la technique de Céline Dion, Mariah Carey, Whitney Houston, Beyoncé…

Aujourd’hui, t’écoutes quoi ?

Énormément de latinos : Rosalía, Bad Bunny, Nathy Peluso, J. Balvin… C’est ma source d’inspiration première.

C’est quoi pour l’instant le morceau dont t’es la plus fière ?

“Gypsy” ! C’est le premier titre du projet et de tout l’univers autour de MIMAA. Il me représente le mieux et, dans la direction artistique, ça se rapproche le plus du chemin qu’on est en train de prendre et de ce qui va arriver.

C’est quoi ton rapport à la langue espagnole ?

Je viens d’une famille d’immigrés et c’était la honte de ne pas parler français en arrivant. Avec mes parents, je ne parlais absolument pas espagnol. C’est intéressant la manière dont je me suis reconnectée à ces racines-là par la musique et le fait de chanter en espagnol. Je suis très proche de ma famille et c’était important pour moi de mettre ça en avant dans ce que je fais aujourd’hui, même si c’était un truc plutôt peu assumé quand mes parents sont arrivés.

Aujourd’hui, comment tu concilies le fait de chanter en espagnol et en français dans tes morceaux ?

Il y a des morceaux où je chante entièrement en espagnol sur le premier EP, d’autres où il y a un mix des deux. Ça se rééquilibrera plus sur le deuxième EP. Sinon, je n’y réfléchis pas trop. Quand j’enregistre, parfois, j’ai des mots qui viennent et qui sonnent mieux dans une langue que dans l’autre en termes d’impact et de prononciation. Je vais aller faire un pont en espagnol puis le refrain en français ou inversement. Mais j’ai besoin qu’il y ait toujours une partie en espagnol.

Je me rends compte que, pour l’instant, je m’accorde plus de liberté dans les sujets que j’aborde quand je chante en espagnol. Les thématiques personnelles, ce n’est jamais en français. Pour l’instant, il y a beaucoup de choses que je m’interdis de dire en français parce que j’ai peur que ça choque les gens ou que ça les mette mal à l’aise.

Il y a des thèmes que t’as envie d’aborder à l’avenir ?

Complètement ! C’était volontaire de faire un premier EP très large qui soit une vraie carte de visite pour toucher plein de gens. J’étais dans une démarche très dansante pour communiquer une énergie positive, sans pour autant chercher à passer des messages particuliers et rester dans des thématiques légères.

Entre-temps, j’ai grandi, et donc il y aura à l’avenir des sujets qui me concernent, je parlerai plus de ma vie et des choses qui me tiennent à cœur. Ça m’est déjà arrivé d’aborder des thématiques très personnelles, mais je chantais en espagnol, jamais en français. Là, j’ai senti que les gens avaient besoin que je les dise en français donc c’est ce qui arrivera un peu plus sur le deuxième EP.

Tes clips sont très léchés dans l’esthétique ? À quel point tu interviens dans la réalisation ?

À part “Reina Latina” où on a fait appel à des réals qui nous ont proposé une idée super cool, c’est mes idées de A à Z. J’ai énormément de mal à déléguer sur mon projet, et comme je suis en auto prod, je suis vraiment impliquée à fond dans tout ce qui se fait. Je présente mes idées de scénographie, de décors, de costumes aux gens avec qui je travaille, qui ensuite peaufinent les détails. J’ai des idées très précises de ce que je veux et de l’image que je veux renvoyer.

Sur ta chaîne YouTube, tu as fait des reprises de classiques latinos. D’où t’est venue cette idée ?

C’était dans le contexte de la sortie du morceau “Feria”. On a mis en place une sorte de feria virtuelle où, une fois par semaine, je sortais une Bodega, une reprise d’un classique latino avec un invité. Tous les morceaux se suivent et forment un trajet dans un bar, où à chaque fois je rejoins un invité. J’ai kiffé, car ça m’a permis de collaborer avec des artistes que je suivais depuis longtemps, en créant une esthétique festive.

C’est intéressant la manière dont tu crées une complicité avec ton public sur les réseaux. Tu le vis comment, toi ?

Je suis très spontanée sur les réseaux, j’adore ça, donc ce n’est absolument pas un fardeau pour moi. Je suis plutôt marrante dans la vie, donc j’adore faire des stories gol-ri, des sondages à la con, et interagir avec les gens qui me suivent. Je trouve ça tellement énorme qu’à mon échelle, il y ait des gens qui me suivent, écoutent ma musique, m’envoient des messages pour me donner de la force, que je prends toujours le temps de répondre et profiter avec les gens qui ont envie de partager ça avec moi.

© Morgan Thery

C’est quoi la suite pour toi ?

Le premier EP terminé qui va arriver, puis un deuxième ! Et la scène : j’ai eu la chance de faire Les Inouïs du Printemps de Bourges. Ça a débloqué pas mal de choses, là je suis programmée au MaMA Festival le 15 octobre et il y a d’autres scènes qui commencent à s’ouvrir à moi, donc c’est trop cool !

*Spinnup est un distributeur digital pour artistes émergents d’Universal Music. La team a eu un coup de cœur pour le titre ‘Gypsy’ et a décidé d’emmener l’artiste un peu plus loin en collaborant avec elle sur les titres suivants, et en la programmant en live au MaMA le 15 octobre prochain.