Évadez-vous avec la pop solaire d’Itzama, duo français qui rêve de voyage

Évadez-vous avec la pop solaire d’Itzama, duo français qui rêve de voyage

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© Itzama (DR)

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Par Hong-Kyung Kang

Publié le

Dans Warm Up, on réalise un focus sur des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir.

Le quotidien rythmé par le rituel morose du métro-boulot-dodo devient souvent si harassant que l’envie de voyage se ressent avec violence au plus profond de soi. Dans ces moments, il suffit de fermer les yeux et de se laisser porter par la musique à la fois solaire et onirique d’Itzama.

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Distribué par Spinnup* – la plateforme de distribution digitale d’Universal Music France pour artistes autoproduits, le duo composé de Majeur Mineur et Jones Blank emmène les auditeurs dans un univers doux et chaleureux, dans lequel la musique crée un moment d’évasion qui se partage. Un voyage qui se poursuit avec “Senteur & parfum”, le nouveau single du groupe qui plonge l’auditeur dans un rêve naïf et ensoleillé.

Konbini | Pouvez-vous vous présenter ?

Jones Blank | On est un duo qui s’appelle Itzama, composé deux artistes : Majeur Mineur et moi-même. On a créé ce duo il y a maintenant trois ou quatre ans. Au départ, on composait pour d’autres artistes, principalement dans le rap. Mais depuis le début, on se disait qu’il fallait qu’on fasse nos propres morceaux, et c’est arrivé l’année dernière avec notre EP.

Majeur Mineur | On est lancés dans une vague beaucoup plus pop et indie que les productions qu’on peut faire dans le milieu rap. Même dans le rap, on se rapproche de la pop. Par exemple, on a beaucoup travaillé avec Lord Esperanza et son morceau “Drapeau noir” est plus pop que rap. Dernièrement, on travaille avec des artistes comme Poupie ou Alice et Moi, qui sont sur le créneau de la musique urbaine mais qui tendent vers la pop.

Vous aviez donc une carrière avant de former Itzama. Comment avez-vous commencé la musique ?

Jones Blank | On vient d’univers différents. On voulait mélanger nos influences pour faire une musique hybride. Moi, j’ai commencé la musique en tant que batteur dans différents groupes plutôt post-punk. Puis j’ai arrêté mes groupes et j’ai commencé à composer pour moi, et je suis passé à la guitare, au synthé, au chant et à l’écriture. Et j’ai rencontré Hugo [Majeur Mineur, ndlr] assez rapidement.

Majeur Mineur | On s’est rencontrés alors qu’on suivait des études et on séchait les cours de compta pour faire de la musique ensemble. L’aventure est née d’une passion commune, alors qu’on ne savait pas quoi faire de nos vies. On était dans une voie dictée par nos parents à cause de notre milieu social. La musique a donc été un exutoire.

Comment décririez-vous votre univers ?

Majeur Mineur | Déjà, c’est une bromance. Une histoire d’amitié avant tout, et on a une relation humaine et artistique forte avec toutes les personnes avec lesquelles on travaille. Concernant notre musique, je dirais qu’elle a un côté rêveur, doux. Tout ce qui nous permet de nous évader de notre quotidien. Par exemple, quand tu es en vacances avec tes amis, tu es une personne que tu n’es pas forcément au travail ou dans la société. Itzama a pour vocation d’être cette bromance rêveuse et décomplexée.

Majeur Mineur, tu viens du rap, et dans une interview vous avez dit que le rap était un peu la nouvelle pop. D’ailleurs, vous venez d’expliquer que vous souhaitiez faire une musique orientée pop…

Jones Blank | Quand on dit “pop”, en entend surtout le côté mélodique. C’est-à-dire que quand tu écoutes le morceau, tu vas pouvoir le chanter, et il va te donner envie de sourire ou pleurer, il va véhiculer des émotions via la mélodie. Après, la pop regroupe énormément de choses aujourd’hui. Pour nous, la pop permet une certaine communion entre les gens, quelque chose qu’on peut chanter ensemble.

Majeur Mineur | Il y a plein de styles qui sont pop. De l’électropop, du rap-pop, du R’n’B-pop… À partir du moment où un genre devient un peu mainstream, il devient pop sous certaines formes. Et tu deviens pop quand la mélodie prend une place importante dans ton processus créatif quel que soit le courant.

Justement, il y a plusieurs styles qui se ressentent dans vos morceaux, comme de l’électro ou du rock. Vous essayez de distiller ces différentes influences dans votre musique ?

Jones Blank | Le but est d’expérimenter. On mélange tous ces styles en rendant le produit fini écoutable. Que ce soit de l’alternatif, de l’électro, du rap ou du R’n’B, ce sont des styles assez différents, et on essaie de créer une cohérence avec tout ça.

Majeur Mineur | On s’inspire d’artistes comme MGMT par exemple. C’est un groupe qui a réussi à rendre le psychédélique super pop. Ils sont encensés par pleins de rappeurs comme Kid Cudi, Kanye ou même Tyler. Le but, c’est d’arriver à créer ta propre sauce au milieu de tes influences. On est aussi très inspirés par la carrière de Kevin Parker avec Tame Impala, qui a un style indie alternatif à fond, en étant également à la production d’artistes comme Travis Scott ou The Weeknd tout en restant cohérent. Et Antoine [Jones Blank, ndlr] ressemble un peu à Kevin Parker, non ? [Rires.]

Comment faites-vous pour rassembler vos influences dans vos morceaux ?

Majeur Mineur | Par exemple, pour notre nouveau single “Senteur & parfum”, on était en train de faire un autre morceau beaucoup plus triste. Antoine a commencé à faire une boucle de batterie, et par-dessus on a enregistré une guitare. Comme c’était un morceau qu’on faisait pour le kif, on l’a enregistré à l’iPhone, comme une démo. Et c’est devenu la prise déf. Il y a une émotion de l’instant, qui est cohérente et qui n’a pas été sur-méditée.

Jones Blank | On part du principe que tu peux enregistrer toute musique à la perfection, sauf que tu ne pourras pas transmettre l’énergie du moment à chaque fois. Si tu arrives à garder cette énergie dans un morceau, il va sonner de manière unique.

Majeur Mineur | Ce qui nous plaît trop, c’est aussi d’avoir un morceau un peu rétro, mais qui a été produit avec des techniques de 2020.

C’est vrai qu’il y a des sonorités très rétro dans vos morceaux. Est-ce à cause de vos influences, ou est-ce une manière pour vous de créer des chansons aux sonorités intemporelles ?

Majeur Mineur | Ce sont les influences qui nous poussent à faire du rétro, mais c’est cool de se dire qu’il y a une musique qui peut être intemporelle. On aime bien l’idée de pouvoir parler à des 7 à 77 ans. Une musique que tu peux partager aussi bien avec tes potes qu’avec tes parents. Et on a ce côté un peu décomplexé qui n’entre pas dans une case. On aimait bien dire que Itzama, c’est deux amis perdus entre 1970 et 2040.

Dans ce nouveau single “Senteur & parfum”, on a l’impression que vous explorez encore plus profondément le thème du voyage.

Jones Blank | Complètement. C’est un morceau à écouter quand tu es dans ta chambre et que tu as envie de t’évader. C’est une espèce de rêve très kitsch.

Majeur Mineur | Plus que le voyage, c’est l’évasion. Il suffit d’avoir un peu d’imagination pour fermer les yeux et te retrouver quand tu veux, où tu veux.

© Itzama (DR)

C’est un thème que vous chercherez à développer par la suite aussi ?

Jones Blank | Dans nos morceaux, on gardera toujours cette envie d’évasion. Personnellement, la musique me fait partir ailleurs, j’aime quand elle me crée des images dans la tête, et qu’elle me transporte.

Majeur Mineur | À l’automne, on va sortir des morceaux qui seront dans une vague un peu plus mélancolique et intense, mais il y aura toujours cette idée d’évasion. C’est une thématique cohérente avec des morceaux très solaires ou plus mélancoliques.  

Votre prochain projet sera moins solaire ?

Majeur Mineur | L’idée sera de faire une sorte de réponse à notre premier EP. Ce tout premier projet, c’est une carte de visite qui nous sert à montrer beaucoup de choses, nos influences, sans vraiment de cohérence. Ce qu’on va sortir à partir de maintenant est beaucoup plus réfléchi et mature, et on est en train de travailler sur un album. Et en automne, on va sortir plusieurs morceaux.

Selon vous, quels sont vos axes de progression ?

Jones Blank | Des axes de progression, il y en a toujours. Dans la musique, tu peux toujours aller plus loin, aller ailleurs. Comme on l’a dit, notre premier projet ensemble est notre carte de visite, et on peut progresser sur nos compositions, nos envies, notre imagerie.

Majeur Mineur | Concrètement, je prends des cours de piano, Antoine prend des cours de chant. On s’entoure de personnes qui sont inspirantes dans l’écriture de texte, et on développe notre ingénierie sonore dans l’optique de maîtriser notre chaine de production de la manière la plus complète possible.

Quelles seraient les meilleures conditions pour écouter votre musique ?

Jone Blank | Ça dépend des moments, il y a des morceaux qui passent trop bien en voiture, si tu peux ouvrir les fenêtres. Dans les transports, entre ami en soirée. Ou au bureau quand tu es à Konbini en train de boire un café [rires].

Vous êtes signés chez quel label ?

Majeur Mineur | Pour l’instant, on est en indé.

Un mot de la fin ?

Majeur Mineur | Essayez de passer dix ou quinze minutes par jour à écouter ou lire un truc nouveau. Avec ces dix minutes par jour, au bout de deux ans, tu vas avoir des idées sur les choses qui t’entourent que tu pensais être incapable d’avoir. Essayez de vous initier à de nouveaux mondes.

* Spinnup permet aux artistes émergents et autoproduits de distribuer leur musique sur les plateformes de streaming et tenter de se faire repérer par les directeurs artistiques des labels d’Universal Music.