Warm Up : Abraxas ou la définition de la “protodancepop”

Warm Up : Abraxas ou la définition de la “protodancepop”

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Par Arthur Cios

Publié le

Dans WARM UP, on réalise un focus sur des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir. Aujourd’hui, on vous présente Abraxas et leur drôle de truite.

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Avec une qualité vidéo digne d’une Super 16, le dernier clip intrigue autant qu’il séduit. On y suit une truite bisexuelle errer au parc Saint-Paul de manière complètement hallucinée. Tout cela sur fond de “Bisexual Random Trout”.

Derrière tout ça se cache Abraxas, un groupe français constitué de Jonas, Tino, Léon et Solal. Depuis pas mal de temps, les quatre zigotos balancent des productions imbibées d’influences en tout genre, autoqualifiées par ces derniers de “protodancepop” — ça annonce la couleur.

Leur dernier bébé, probablement le plus abouti, se dévoile aujourd’hui avec un nouveau clip dont on est immédiatement tombé amoureux. On a profité de cette occasion pour leur poser quelques questions par mails, histoire d’en savoir un peu plus sur cette formation dont vous allez pas mal entendre parler dans les prochains mois.

Qui êtes-vous ?

Nous sommes Abraxas, et nous avons découvert la première truite bisexuelle.

D’où est-ce que vous venez ?

On a grandi ensemble à Paris. On s’est rencontrés au collège, où on était une bande de skaters. On a décidé assez naturellement de faire de la musique, on a monté notre propre studio dans une grande cave. On y a écrit des albums sur la vie d’un phacochère, sur les truites et prochainement sur la création de l’univers. Le studio est devenu notre deuxième maison, on a même un frigo et un lavabo pour faire pipi. Tous nos morceaux émergent de ce lieu charmant.

Qu’est-ce que vous faites dans la vie – études/travail ?

On a chacun une double vie cachée : Tino (chant, guitare) est aux Beaux-Arts de Paris, Jonas (synthé) fait de l’intelligence artificielle à l’École Polytechnique, Léon (basse) de l’astrophysique à Jussieu et Solal (batterie) travaille la lumière sur les plateaux de télé. Mais c’est secret, okay ?

Quand est-ce que vous avez commencé la musique ? Avec quels instruments ?

On a appris à jouer à 13 ans, chacun avec son instrument, mais en répétant ensemble. Mais on a fini par s’ouvrir, on devient tous multi-instrumentistes. Maintenant on est des collectionneurs d’instruments en tout genre. On a par exemple une grande collection de synthés pour enfants, datant des années 1980. La gamme des Yamaha PSS est notre dernier joyau. Leur son est parfait.

Est-ce que vous avez eu différents projets avant Abraxas ?

Non ! Depuis le début, on a toujours joué ensemble. Certains jouent ou ont joué dans d’autres groupes de temps en temps (Egérie, Fuzzy Otter, Einleit, Super Sofa), et on a des “side projects” secrets pour exprimer d’autres envies musicales mais Abraxas a toujours été notre pilier.

Comment définiriez-vous votre projet ?

Musicalement, on fait de la pop à mille influences, on a jamais vraiment su dire quelle était notre “genre” alors on a décidé qu’on faisait de la “protodancepop”. Du coup, on est les seuls (pour l’instant).
Artistiquement, on veut créer des univers et étonner à travers nos histoires, nos clips, nos live. Souvent, des hommes nus et cagoulés (nos “crampes”) viennent pendant nos concerts servir des jus de citron au public et jeter des confettis partout.

Quelles sont vos inspirations/influences musicales ?

On s’inspire beaucoup de la fin des années 2000 où beaucoup de choses fantastiques ont été faites : les premiers albums de Metronomy, de Late of the Pier ou de Connan Mockasin. Aujourd’hui on est des grands fans de LA Priest par exemple, ou d’un label anglais très délicat nommé Tasty Morsels. Ces gens-là ont compris quelque chose de différent.

Comment est-ce que vous composez ? Décrivez-nous ce processus.

On compose comme un groupe, en jouant ensemble. On se donne des conseils, on propose des mélodies, on se mêle chacun de tout, on expérimente en direct. C’est un moment assez magique. Et quand on sent qu’on tient un bon truc, on le joue pendant une semaine non-stop pour voir si on n’en a pas marre à la fin. C’est pour ça que nos morceaux sont très orientés pour les concerts.

Si vous aviez un conseil aux auditeurs pour écouter votre musique, quelles seraient les meilleures conditions ?

Avec un jus de citron et une paille rose.