Voici 7 choses à savoir sur Damso, le rappeur qui défie l’infinité

Voici 7 choses à savoir sur Damso, le rappeur qui défie l’infinité

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© Damso – Romain Garcin

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Par Aurélien Chapuis

Publié le

Alors que le rappeur belge vient de sortir son album QALF Infinity, retour sur la vie et la carrière d’un artiste hors norme.

Il a fui la guerre avec sa famille

William Kalubi, alias Damso, est né en 1992, à Kinshasa en République démocratique du Congo. Sa jeunesse est perturbée par la guerre qui fait rage dans son pays, à partir de ses 6 ans. Son père est cardiologue et sa mère sociologue. Mais avec la guerre, ils vont tout perdre. Au début des années 2000, ils quittent le Congo pour la Belgique.
Damso s’installe alors avec sa famille à Matongé, un quartier d’Ixelles, commune de Bruxelles. Sa condition de vie va drastiquement changer. La guerre n’est plus là mais le regard des autres est omniprésent.

Son premier groupe s’appelait OPG

Damso commence à rapper à l’âge de 13 ans, influencé par ses frères qui lui font découvrir le rap américain. En 2006, il monte un groupe avec son ami d’enfance, Dolfa. Ils l’appellent OPG pour “Original Player Gangsta”.
Quelque temps plus tard, le groupe s’agrandit avec les rappeurs Rex, Ducke et Lio Brown. Au début des années 2010, le collectif OPG se professionnalise et sort sa première mixtape, MMXIII. C’est peut-être d’ailleurs de là que vient la passion de Dems pour les alphabets antiques.

Il a vécu quelque temps dans la rue

Pendant son adolescence, Damso a de bons résultats scolaires mais il n’aime pas les études. Il s’inscrit à la fac en marketing et psychologie, mais abandonne assez vite les bancs de l’école, il préfère les cabines d’enregistrement des studios. Quand son père découvre qu’il déserte la fac, il décide de le renvoyer au Congo, dans une école plus stricte pour apprendre la comptabilité.

Damso est alors de retour en RDC mais le décalage est beaucoup trop grand et la compta ne le passionne pas. Il ne se voit pas terminer dans un bureau pour le reste de sa vie. Il rentre alors à Bruxelles, mais sans le soutien de sa famille. Il est livré à lui-même, habitant dans des squats, traînant à la rue d’Aerschot, célèbre pour sa vie nocturne et commettant même quelques petits trafics pour survivre. C’est en gros ce qu’on entend dans un morceau comme “Une âme pour deux”.

Mais Damso ne lâche pas l’affaire : il passe son temps en studio pour enregistrer et dans les salles d’attente de Pôle emploi pour écrire. Il met tout l’argent qu’il trouve et l’énergie qui l’anime dans un seul but : percer dans la musique.

Il avait prévu QALF bien avant d’être connu

En 2014, Damso sort sa première mixtape La Salle d’attente. Le succès n’est pas encore au rendez-vous. Juste après, il tease directement un nouveau projet, Qui aime like follow – plus simplement QALF. Un album qui sortira seulement cinq ans plus tard.
Damso a toujours dit qu’il avait déjà prévu les noms et les concepts de tous ses albums dès le lancement de sa carrière. C’est ainsi que sur Ipséité, chaque morceau sera précédé d’une lettre de l’alphabet grec. Et on retrouve la suite de cet alphabet sur QALF Infinity, comme Damso l’avait prévu depuis le début.

Il a écrit pour Louane et Kendji Girac

La plume de Damso n’a laissé personne indifférent, notamment dans la chanson française. C’est Kendji Girac qui franchit le pas en 2018, faisant appel à Dems pour lui écrire quelques titres, notamment le tube “Maria Maria”. Kendji dit avoir réécrit quelques phrases un peu trop sulfureuses pour son jeune public. Mais sinon, il valide : Damso, c’est un gitan.
Plus récemment, c’est Louane qui a fait appel à Damso, notamment pour son tube “Donne-moi ton cœur”. Louane raconte qu’ils ont juste discuté longtemps de la vie autour d’une bière et qu’à la fin de la soirée puis de la nuit en studio, la chanson était finie. Du sur-mesure. Damso, lui, dit qu’il voit déjà des rimes quand il parle de la vie avec les artistes, autour d’une bière. Bref, si tu bois une bière avec Damso, fais bien attention, si ça se trouve un tube est en train de se faire. Damso écrit ton âme, juste entre les bulles.

Il voulait percer comme beatmaker à la base

Pendant ses premières années musicales, Damso produisait ses propres instrumentaux. Il pensait même qu’il avait plus d’avenir en tant que beatmaker qu’en tant que rappeur en plaçant des prods pour d’autres artistes, vu que ses propres morceaux n’attiraient pas les foules à l’époque. Depuis, Damso travaille avec de nombreux producteurs mais il met toujours aussi sa touche personnelle, très attentif à la qualité des textures sonores. Le beatmaker est toujours là.
Et ce n’est pas le seul artiste belge qui pensait en mode producteur à l’époque. Hamza a lui aussi commencé à percer en tant que beatmaker au début de sa carrière. Il avait même produit pour… OPG, le groupe de Damso en 2014, sur la fameuse MMMXIII.

Ce n’est pas un hasard si les deux rappeurs ont collaboré de nombreuses fois. D’ailleurs, leur première rencontre en studio s’est terminée rapidement, suite à une perquisition de la maréchaussée. Mais c’est une autre histoire.

Son couplet sur “Mwaka Moon” existait déjà (en partie)


Vous vous souvenez forcément de “Mwaka Moon”, le tube de Kalash avec Damso qui a cassé tous les records. Si vous réécoutez son couplet, vous noterez des similitudes avec quelques rimes de son morceau “Vagabond”, sorti sur son tout premier projet La Salle d’attente.

Damso sait réutiliser ses meilleures rimes à bon escient. Et comme ça, le monde entier aura écouté un petit bout de Salle d’attente. Damso est pour les circuits courts, rien ne se perd, tout se transforme jusqu’à l’infinité !