On a écouté le nouvel album de N.E.R.D, feat. Kendrick Lamar, Andre 3000, Future, MIA…

On a écouté le nouvel album de N.E.R.D, feat. Kendrick Lamar, Andre 3000, Future, MIA…

photo de profil

Par Rachid Majdoub

Publié le

… mais aussi Rihanna, Gucci Mane, Wale et Ed Sheeran, réunis sur No_One Ever Really Dies, le cinquième album de la bande de Pharrell qu’on a pu découvrir en avant-première mondiale sur la scène du Complex Con festival, à Los Angeles. On vous raconte ce retour… réussi.

À voir aussi sur Konbini

Le futur album de N.E.R.D est bien

Une publication partagée par Rach (@rachid.majdoub) le

“Bouncin’ around, bouncin’ around, bouncin’ !” : face à la demande enthousiaste du public, Pharrell et sa bande concluent leur show en jouant le single de leur retour pour la 3e fois d’affilée. Après une heure de nouvelle musique, l’ambiance est chaude et l’auditoire ne veut pas quitter la grande salle du Complex Con festival, là où les chanceux invités sont venus s’entasser pour une petite grosse session d’écoute du cinquième album de N.E.R.D, censé sortir dans plus d’un mois.
Ce samedi 4 novembre 2017, il y avait foule, et presque autant de jeunes ultra-sapés que d’étoiles dans le grand écran surplombant une scène soigneusement garnie d’anciennes voitures colorées. Ajoutez à cela une quarantaine de danseurs et danseuses débordant d’énergie dans leurs tenues de guerre bien flashy, et vous obtenez de quoi en mettre plein la vue à un public venu voir Chad Hugo, Shay Haley et Pharrell Williams reprendre du service et faire écouter No_One Ever Really Dies en avant-première mondiale.

Big Sean, Andre 3000 et une tonne d’influenceurs parmi les invités

C’est entre autres pour ce rendez-vous que le N*E*R*D de ma modeste enfance a ressurgi pour me chauffer à “partir en week-end à Los Angeles”. “Yolo”, comme on disait entre 2013 et 2015. Un peu plus de 10 heures de vol dans les jambes et j’arrivais encore à les bouger pendant les 11 titres d’un album dense et dansant. Une sacrée performance avec un bide plutôt vide – après deux pauvres plats servis en altitude entre quatre films et trois micro-dodos.
Mais je ne rêvais pas : à l’approche du moment tant attendu, le gratin du hip-hop venait à moi, entre un Busta Rhymes incognito et son épaule massive manquant de me bousculer ; un Big Sean, moins dans la discrétion, entouré d’un cortège de mannequins et avançant encore plus lentement que son flow ; des influenceurs (vous savez, ce nouveau métier fictif en vogue) venus des quatre coins du monde ; des joueurs de basket ; et même un Andre 3000 squattant les gradins et dont je n’ai pu percevoir que l’immense aura. Tout autour de ce beau monde, des kids débarqués du futur un peu plus tôt pour dépouiller le Complex Con de ses articles de mode en éditions limitées et mis en vente à des prix exorbitants (le genre de T-shirts à 400 euros… eh ouais, make America great… not again).

No_One Ever Really Dies, track by track

Bref, après le hors-d’œuvre, attaquons le plat principal. Vroum vroum, la lumière s’éteint sur le bruit des voitures garées sur scène. Trente minutes de ronronnements de moteurs plus tard, et les danseurs envahissent le plateau, rejoints par le trio sous les hurlements timides de la foule.

Après une intro très efficace, la fête commence lorsqu’une voix robotique féminine prend la parole pour annoncer la piste 2 de l’album : “Lemon”, et sa version featuring avec une Rihanna malheureusement absente, contrairement à Mette Towley. Si son nom ne vous dit rien, celle qui n’a laissé personne indifférent dans le clip du single dévoilé il y a quelques jours, a mis le feu sur scène. Le “Citron” est pressé. Entêtant, il n’a pas le temps d’habiter les tympans.
La voix virtuelle poursuit son tracklisting : “N° 3 : ‘Voilà’, featuring Gucci Mane & Wale” ; un morceau construit en deux temps sur l’assemblage de deux prods, l’une bien festive et l’autre propre à Gucci. N° 4 : “1000”, feat. Future ; un banger au sens propre du terme. Entre gros kicks et sample efficace, ce single en puissance fera sûrement le tour des clubs. N° 5 : “Don’t don’t do it”, feat. Kendrick Lamar. À peine l’annonce prononcée que les spectateurs crient leur contentement. Avant le silence.

Le morceau est important et Pharrell met le show sur pause, pour parler des violences policières et raconter l’histoire derrière la création de ce titre. “Don’t do it, don’t don’t do it”, ce sont les mots prononcés par une femme au visage d’une police sans pitié face à son mari, mourant devant ses yeux. Le mouvement Black Lives Matter a une voix de plus : heurté par les images de cette triste scène, Pharrell décide d’en faire une chanson. Quel homme.

N° 6 : “Kites”, feat. M.I.A. et Kendrick Lamar. Une association surprenante sur un sample dont P. W. et son ami Chad Hugo ont le secret. N° 7 : “ESP”, groovy et dépourvu de featuring, tout comme la chanson numéro 8 : “Lightning Fire Magic Prayer”. La scène est illuminée de néons, dans une ambiance futuriste. Puis viennent deux des plus grosses surprises de l’album : la collaboration hyper électro avec le grand Andre 3000 (N° 9, “Rollinem 7’s”), et Ed Sheeran en featuring sur “Lifting you” (N° 10). Si le public n’a pas du tout été réceptif à l’annonce du rouquin britannique, le morceau délicatement reggaeton n’est pas décevant.

“Wait a minute…”

La fin de l’album rugit avec un 11e et dernier titre, “Secret Life of Tigers”… Resté au fond de la scène ou perché sur un van pendant quasiment tout le (faux) concert, Moïse Pharrell s’avance et traverse la haie d’honneur de ses danseurs. Chad Hugo et Shay Halley à ses côtés, le chanteur-compositeur-créateur-couturier-Benjamin-Button aux cheveux orangés pour l’occasion se prête longuement au jeu des remerciements – “Wait a minute…” –, avant de prolonger la fête en rejouant une fois, puis deux fois, puis trois fois “Lemon”, un single finalement aussi bondissant que l’album qu’il représente.
Du N.E.R.D à l’ancienne ? Pas vraiment. Moins rock’n’roll, le groupe évolue avec son temps, et vieillit convenablement avec un cinquième disque aussi bien porté par les featurings de luxe que par l’énergie débordante et le génie immortel de Pharrell Williams.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=377&v=1icm1wEU0Bs

No_One Ever Really Dies – Tracklist :

01. “Deep Down Body Thirst”
02. “Lemon”, ft. Rihanna
03. “Voilà”, ft. Gucci Mane & Wale
04. “1000”, ft. Future
05. “Don’t Don’t Do It”, ft. Kendrick Lamar
06. “Kites”, ft. Kendrick Lamar & M.I.A.
07. “ESP”
08. “Lightning Fire Magic Prayer”
09. “Rollinem 7’s”, ft. André 3000
10. “Lifting You”, ft. Ed Sheeran
11. “Secret Life of Tigers”
Il faudra attendre encore un peu avant de pouvoir écouter l’album, qui devrait arriver pile poil pour Noël.