Vidéo : les premières minutes fiévreuses du concert d’Eagles Of Death Metal à l’Olympia

Vidéo : les premières minutes fiévreuses du concert d’Eagles Of Death Metal à l’Olympia

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Par Théo Chapuis

Publié le

Mardi 16 février, Eagles Of Death Metal revenait à Paris pour un premier concert entier depuis l’attentat du Bataclan. Les premières minutes ont été captées en vidéo.

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Ils avaient juré de le terminer, ce concert. Il leur aura fallu trois mois pour honorer leur promesse. Mardi soir, Eagles Of Death Metal est revenu à Paris pour son premier live en France depuis le massacre du Bataclan, qui avait coûté la vie à 90 personnes en novembre. C’est peu dire que ce concert résonnait d’une symbolique particulière : tous invités, les participants au concert du 13 novembre sont un peu plus de la moitié à avoir répondu présent.

Un moment “cathartique”

À l’extérieur, l’Olympia est scruté par des dizaines de caméras de presse et surtout protégé par la surveillance de “300 policiers, au moins”, d’après BFMTV. Mais à l’intérieur, 3 000 personnes attendent de pied ferme la performance des Américains, qui s’annonce, de l’aveu de Philippe Manœuvre comme de beaucoup d’autres, un moment “cathartique”.

Les Eagles Of Death Metal montent sur scène au son de “Il est cinq heures, Paris s’éveille” de Jacques Dutronc, Jesse Hughes vêtu d’une cape qui recouvre ses habituelles bretelles écarlates. Pendant que Josh Homme, installé derrière les fûts, bat nerveusement le tempo de la première chanson, le chanteur moustachu profite des acclamations très soutenues du public pour pointer du doigt les premiers rangs – mais aussi les autres. Puis le groupe attaque comme un seul homme son tube “Only Want You”, ultraprofessionnel jusqu’au bout, interrompant la furie rock’n’roll au milieu du titre pour “89 secondes de silence”, en hommage à ceux qui y sont restés ce soir-là.

Ces images, soit les cinq premières minutes du concert, sont à voir ci-dessus grâce à une captation publiée par Le Monde.fr.

Ambiance tendue avant une débauche de rock

Le concert est abondamment documenté sur Twitter, puis relaté dans les colonnes des quotidiens. Sur place, la reporter du Monde Ariane Chemin photographie les prospectus des cellules de soutien psychologique distribués aux spectateurs, décrivant une “#étrangeambiance” avant le début du concert :

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Carole Bélingard, journaliste pour Francetv info, s’entretient avec des rescapés devant les portes de l’Olympia, dans un climat d’adrénaline palpable. L’un d’eux lui confie n’avoir pas beaucoup dormi mais se dit prêt à “faire la fête toute la nuit après avoir passé trois mois cloîtré à rien faire”. Tout autre climat une fois à l’intérieur, la journaliste constate une ambiance “étonnamment détendue, on boit de la bière, on discute, on rigole”. Evidemment, on croise beaucoup beaucoup de journalistes […], carnet à la main”.

Lorsque le groupe entame son set, l’atmosphère se fait “incroyable” et le public reprend “en communion”.

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Pour Le FigaroMathilde Doiezie assure que malgré les journalistes, les nombreux contrôles de sécurité, les membres du public en béquilles et la drôle d’ambiance du début, le naturel revient au galop : “On est bien dans un concert de rock”, et de poursuivre la description d’un concert qui pourrait presque être n’importe lequel, en somme :

“Une bière gicle. Philippe Manœuvre est au balcon. Un pogo commence à se former. Les poings se lèvent et forment le signe des cornes. Jesse Hughes s’enfile les verres, casse sur le sol l’une de ses guitares et en jette les débris dans le public. Une écharpe bleu-blanc-rouge parvient jusqu’à lui depuis la fosse. Il la met autour de son cou.”

D’après Ariane Chemin, du Monde, Jesse Hughes a bien du mal à rester sagement sur scène. Il traverse la salle pour continuer à jouer en fin de set, baigné par la foule, étreignant certains spectateurs et faisant fuser les déclarations revanchardes en guise d’ode à la vie et au rock : “On est là pour le rock et personne ne nous en empêchera”, “Je vous aime, enfoirés”, “Je suis parisien maintenant”, ou encore le moins châtié : “Enculés de votre mère, personne ne m’empêchera de continuer ce truc”.

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On se souviendra sans doute du 16 février comme du concert où les plaies intérieures ont commencé à cicatriser. Ce moment de partage entre un groupe et son public est inédit dans l’histoire du rock. Pour les survivants du plus grand massacre qui ait jamais eu lieu lors d’un événement musical, il est forcément difficile de partir après ces retrouvailles si passionnées :

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En guise de conclusion pour le reportage de Francetv info, un rescapé, Alexis, explique à l’issue du concert :

“Peut-être que maintenant, je pourrai retourner à d’autres concerts, moins chargés en émotion cette fois.”