Témoignage : “Quand une ville offre un beau panorama, je monte sur des grues”

Témoignage : “Quand une ville offre un beau panorama, je monte sur des grues”

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Par Konbini

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Le rappeur 4 Sang nous raconte dans le détail son passe-temps, entre adrénaline, tournage de clip et mépris du danger.

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Qui suis-je ? J’ai 22 ans, un goût pour les sensations fortes et les sports de combat, amateur de Suze à l’occasion et passionné de rap. Quand j’ai quelques heures à tuer et qu’une ville offre un beau panorama, je monte sur des grues. La première fois, c’était avec un ami graffeur – Thomas de son prénom, une vraie tête cramée. On était partis quelques jours pour explorer Marseille. La ville regorge de spots incroyables. On logeait dans une coloc’ de geeks et de zikos et depuis le balcon on a vu cette grue. Mon pote en avait déjà grimpé une et moi je voulais absolument essayer !

Un soir, on est partis voir la grue de plus près : on a escaladé la grille d’entrée du chantier en moins d’une minute, un jeu d’enfant, aucune porte ne bloquait l’accès. Ma première montée a été palpitante, j’avais le cœur et les mâchoires serrés. Thomas m’a dit : “Regarde toujours vers le haut, faut monter mécaniquement.”

“La mort assurée”

Quand tu montes une grue, il y a plusieurs paliers. Je m’étais donc dit que j’en profiterais pour admirer la vue d’étage en étage. Mais mon pote était beaucoup plus rapide que moi, j’avais pas vraiment le temps de regarder le paysage. En fait, plus tu montes et plus tu as la tête qui tourne, c’est super fort ! Une peur viscérale vient se mêler à l’adrénaline, tu es conscient qu’un pas de travers et c’est la mort assurée. 

Ensuite il y a eu Reykjavik. La capitale islandaise a un charme fou : les couleurs criardes des maisons, l’architecture pittoresque… Autant vous dire que je voulais prendre un peu de hauteur pour voir tout ça d’en haut. Avec deux amis, Emile et Gabrielle, on a choisi une grue qui n’était pas trop proche de l’hypercentre. Cette fois, je passais “coach”, il fallait leur expliquer comment monter. Je leur ai dit qu’il fallait être rapides, car si des gens te voient il y a de grandes chances pour qu’ils appellent la police. Les Islandais sont des gens plutôt calmes et ils ne sont pas du genre à faire ce genre de trucs. Donc on se devait d’être discrets pour éviter tout grabuge.

On est montés et, coup de bol, la cabine était ouverte ! Je n’étais jamais entré dedans. Tu t’y sens un peu comme le “maître de la grue”, surtout que la clé était restée sur le contact. Alors forcément j’ai essayé de bouger la manette et le bras de la grue a bougé. Je peux vous dire qu’à ce moment-là j’avais le sang qui tapait dans les tempes !

À peine 5 minutes après être entrés dans la cabine, une alarme se met à sonner. Là, on se regarde tous les trois avec des visages blêmes. Pris de panique, on redescend à toute allure. En arrivant en bas, on se rend compte que c’était une alarme de voiture, rien à voir avec la grue donc, mais on n’a pas eu le courage de la remonter…

“Le réalisateur avait le vertige”

Monter sur une grue c’est sportif, faut grimper l’échelle mais la récompense est toujours là. La vue que t’as d’en haut est imprenable et ça fait battre ton cœur autant que la montée. Avec mon pote Swan, on voulait filmer un clip à Toulouse. On fait tous les deux du rap et je l’ai motivé pour monter avec sa copine et Quentin, un pote réalisateur. Seul bémol : le réal’ avait un vertige monstre, la montée et la descente ont donc été compliquées. C’était vraiment différent de la première fois à Marseille, on n’avançait pas bien vite, mais avec le recul je me rends compte de son courage.

En haut, on a encore une fois pu rentrer dans la cabine : on a trouvé une radio, une cafetière, des feuilles OCB, bref de quoi tenir un siège. Le mec qui bossait là devait avoir toutes ses petites habitudes. C’était une vraie mission parce que pour filmer il faut un minimum de lumière et que le soleil disparaissait à toute vitesse, une course contre le temps. On a finalement réussi à tourner avec de la lumière sans se faire cramer. Une chance. Et on est assez fier du résultat !

Rappel : n’essayez pas ça de votre côté, monter des grues, ça tue