Le Sénat refuse d’octroyer 20 millions d’euros aux musiques électroniques

Le Sénat refuse d’octroyer 20 millions d’euros aux musiques électroniques

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Par Guillaume Narduzzi

Publié le

Dans la nuit du 16 au 17 novembre, le Sénat a rejeté l'amendement visant à soutenir le secteur des musiques électroniques.

On le sentait venir, et ça n’a pas manqué. Dans la nuit du 16 au 17 novembre, les sénateurs français avaient l’occasion de faire un pas – presque historique – en vue d’une réconciliation avec les différents acteurs des musiques électroniques et du monde de la nuit. C’est encore une fois complètement loupé puisque l’hémicycle a rejeté l’amendement visant à soutenir à hauteur de 20 millions d’euros ce secteur en très grande difficulté depuis l’arrivée du Covid-19, comme le relate Trax.
L’amendement avait été proposé par l’association Technopol et la Chambre syndicale des lieux musicaux, festifs et nocturnes (CSLMF) afin d’inclure une aide de 20 millions d’euros aux musiques électroniques, dans le cadre du dernier projet de loi de finances rectificatives de 2020. Celui-ci visait à répartir 20 milliards d’euros supplémentaires pour aider l’économie du pays face à la crise, comme le rapporte Public Sénat.
Une aide économique dont ne bénéficiera donc pas la musique électronique, et ce malgré le soutien du sénateur écologiste Thomas Dossus (EELV), qui a notamment cité la poignante lettre de Laurent Garnier durant son discours. “Cet amendement vise à briser le silence concernant ce pan de la culture française qui se sent totalement ignoré”, a-t-il notamment déclaré.

Le ministre chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, a estimé que le secteur culturel avait déjà bénéficié de suffisamment de soutiens financiers. Pourtant la musique électronique a été injustement et complètement délaissée dès les premiers plans d’action. Comme le note très justement Trax, à titre d’exemple les centres équestres et autres poney clubs vont, eux, en revanche, continuer de profiter d’un généreux dispositif d’aide d’urgence de 35 millions d’euros.
Une démarche à l’extrême opposé de ce qui a été fait chez nos voisins allemands ces dernières semaines. Preuve ultime que malgré un patrimoine culturel exceptionnel en termes de musiques électroniques, la France boude toujours autant ses DJ ainsi que les différents acteurs du monde de la nuit. La faute à des décisionnaires toujours aussi réfractaires face à une culture qui leur est inconnue et qu’ils ne comprendront décidément jamais.

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