Radiohead : la carrière d’un groupe culte en 4 étapes clés

Radiohead : la carrière d’un groupe culte en 4 étapes clés

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Par Juliette Geenens

Publié le

Radiohead dans l’ère du rock alternatif

Avant de se coller une identité musicale plus expérimentale, Radiohead était un groupe à guitares. En témoignent les deux premiers albums, Pablo Honey, paru en 1993 et The Bends, en 1995. À sa sortie, le titre “Creep”, qui figure sur Pablo Honey, devient un hymne pour tous les futurs émo des années 2000. Inspirés du grunge américain, propulsé par Nirvana, et par une brit-pop à la sauce Oasis, ces deux albums ne connaîtront jamais une grande résonance dans l’histoire du groupe, mais lui permettent de s’insérer dans la tendance alternative de la fin des années 1990. Les fans de Muse, des débuts de Nada Surf et des riffs bien tranchés apprécieront ce temps révolu que certains regrettent, et que d’autres trouvent sans intérêt.
Les titres à retenir :

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  • “Anyone Can Play Guitar” – Pablo Honey (1993)
  • “You” – Pablo Honey (1993)
  • “Stop Whispering”– Pablo Honey (1993)
  • “The Bends” – The Bends (1995)
  • “Just”– The Bends (1995)

OK Computer, chef-d’œuvre de 1997

Le troisième album de Radiohead est le passage obligé de sa discographie. Si le monde entier peut chantonner les tubes “No Surprises” et “Karma Police”, le disque dans son ensemble restera à jamais gravé dans les esprits de toute une génération en manque d’une idole de la musique à vénérer. OK Computer est considéré comme le projet le plus abouti de Radiohead tant par la critique que par le public. Les guitares nerveuses de The Bends ont disparu et ont laissé place à une production électronique plus présente. Les sonorités mélancoliques d’OK Computer deviennent alors la signature de Thom Yorke et de ses copains, pour le reste de leur carrière.
Les titres à retenir d’OK Computer :

  • “Paranoid Android”
  • “Subterranean Homesick Alien”
  • “Exit Music (For a Film)”
  • “Lucky”

Virage serré (mais contrôlé) à l’électronique

Aujourd’hui encore, on peut – grossièrement – diviser les fans du groupe anglais en deux catégories : les partisans de l’ère post-OK Computer d’un côté et ses détracteurs de l’autre. Car à partir de 1997, Radiohead laisse tomber définitivement le rock à riffs pour se plonger dans un univers plus électronique et plus produit, au risque de décevoir toute une partie de sa communauté. Kid A, sorti en 2000, en est l’album tremplin. Un tel tournant prouve que Thom Yorke et sa bande ont su suivre l’évolution de la musique, sans accroc. Les nouvelles expérimentations sur Amnesiac (2001) Hail to the Thief (2003) ou encore In Rainbows (2007), parleront aux amoureux d’electronica, fans de Caribou ou de Four Tet. The Kings of Limbs (un peu à part puisqu’il marque le hiatus du groupe en 2011) est une fenêtre ouverte sur les projets solo de Thom Yorke, lancés en 2006.
Les titres à retenir :

  • “Idioteque” – Kid A (2000)
  • “Everything in the Right Place” – Kid A (2000)
  • “Knives Out” – Amnesiac (2001)
  •  “2+2=5” – Hail to the Thief (2003)
  • “Lotus Flower” – The Kings of Limbs (2011)

In Rainbows : le jour où Radiohead a niqué le système

Au vu de sa discographie, Radiohead s’impose comme un groupe avant-gardiste et expérimental. Avec leurs drôles de gueules, les cinq Anglais dégagent pourtant un magnétisme qu’ils cultivent à travers une image médiatique mystérieuse et contrôlée. Quand paraît l’album In Rainbows, en 2007, ils provoquent un terrible tollé dans l’industrie musicale et, au passage, un coup marketing mémorable. Pourquoi ? Radiohead a quitté la major EMI, et balance, à la surprise générale, leur nouvel album en téléchargement libre et légal sur Internet. Aucun prix n’est fixé, chacun peut mettre la somme qu’il souhaite. C’est une action inédite de la part d’un groupe aussi influent à l’époque et un pied de nez à toute l’industrie musicale, car l’album est téléchargé plus d’un millions de fois.
In Rainbows devient le symbole d’une indépendance artistique et économique face à un système vénal, et Thom Yorke apparaît, dès lors, comme un porte-parole. Nombres de ses punchlines, adressées à l’industrie, resteront dans les annales : à titre d’exemple, le frontman compara Spotify, en 2013,  au “dernier pet désespéré d’un cadavre”. Classe.
Titres à retenir d’In Rainbows :

  • “15 Step”
  • “Reckoner”
  • “Nude”
  • “Bodysnatchers”