Qui est Nina Nesbitt, la pépite pop venue d’Écosse

Qui est Nina Nesbitt, la pépite pop venue d’Écosse

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© Debbie Scanlan

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Par Florian Ques

Publié le

Du haut de ses 24 ans et après un break salvateur de quelques années, la chanteuse pop revient plus en forme que jamais avec un second opus.

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Rares sont les artistes à avoir lancé leur carrière durant leur adolescence. C’est pourtant le cas de Nina Nesbitt, jeune chanteuse polyvalente d’outre-Manche et dont le premier album, Peroxyde, est sorti dans les bacs alors qu’elle n’avait que 20 ans. C’est durant ses années lycée qu’elle en a écrit la totalité des morceaux. “Avec ce premier album, je ne savais pas vraiment ce que je faisais, confie-t-elle désormais avec un peu de recul. Je ne savais pas ce qu’était mon son à moi, je ne savais même pas qui j’étais moi-même, et je crois que ça s’entend d’ailleurs”.

Avance rapide et c’est ainsi que Nina, maintenant vingtenaire accomplie, lève le voile sur son deuxième disque, dont le titre est aussi long qu’il est débordant d’espoir. Avec The Sun Will Come Up, The Seasons Will Change, l’artiste écossaise prouve que l’âge de raison est possible. Même son apparence a changé : exit les cheveux méchés blond platine et le look emo, elle assume sa couleur naturelle et opte pour des tenues bien moins tape-à-l’œil. “Quand j’ai commencé dans la musique, j’étais juste une gosse, reconnaît-elle. Alors que maintenant, j’ai 24 ans et je suis une femme”.

“Je dirais que c’est comme le journal intime ouvert d’une femme dans la vingtaine”, assure-t-elle à l’égard de son deuxième album, tout juste débarqué sur les meilleures plateformes de streaming. En effet, chacun de ses titres paraît plus personnel que le précédent, avec tout de même une thématique récurrente : les relations amoureuses et leur complexité inhérente. “Tout ce qui m’arrive et m’affecte émotionnellement, je vais écrire là-dessus, concède Nina. Qu’importe ce qui arrive à n’importe lequel de mes amis proches, je vais ressentir leur douleur et je vais écrire une chanson pour eux. Je ressens beaucoup de choses”. En ça, la jeune femme reconnaît se nourrir de son environnement afin d’alimenter sa propre discographie, et elle le prouve, par exemple, avec “The Best You Had”.

À travers cette chanson au rythme enjôleur, elle dépeint une rupture entre deux individus. Et, plutôt que de s’apitoyer sur son sort et pleurer l’être aimé, Nina Nesbitt prône le fait de tourner la page sans difficultés, tout en réservant une place à son ego : Oui, tu peux me quitter, si tant est que je reste la meilleure conquête que tu aies eue. On paraît frôler l’egotrip que semble affectionner la sphère rap mais pour autant, dans la bouche de la jeune femme, cela prend davantage des airs d’empowerment, comme l’affirme la principale intéressée :

“Quand je me suis lancée dans l’album, je me suis dit que oui, je pouvais être vulnérable et parler de situations mauvaises, mais je veux en sortir grandie. Je veux pouvoir gagner sur toutes les chansons. Ça concerne toujours le fait de se reconstruire et de se relever. J’ai l’impression que depuis mon album précédent il y a cinq ans, il y a eu énormément d’empowerment chez les femmes, de filles qui prennent les choses en main. Et je voulais qu’on retrouve cette essence même dans l’album.”

Cela dit, si elle a désormais une carrière musicale florissante dans le viseur, Nina ne s’était pas toujours destinée à interpréter ses propres chansons. “J’étais entre deux labels, je me demandais ce que je voulais faire de ma vie, se rappelle-t-elle lorsque je lui demande de retracer les origines de ce second opus. Donc j’écrivais pour d’autres artistes et je prévoyais de faire ça pour le reste de ma vie. J’adore écrire, c’est un peu comme une thérapie”. Puis, de fil en aiguille, elle a commencé à rédiger des paroles plus intimistes, qu’elle n’imaginait pas chantées par une autre voix que la sienne. Voyant qu’elle en gardait trop de côté, c’est là que Nina s’est rendue à l’évidence : “Je veux être là, sur scène, en train de les chanter. On peut dire que c’est devenu un album un peu par accident”.

Bien que la majorité de ses nouveaux morceaux appartiennent au genre de la pop, certains d’entre eux se dotent de sonorités plus originales. Le meilleur exemple reste tout de même “Loyal to Me”, qui évoque par moments le R’n’B féminin du début de siècle. “J’écoutais pas mal d’artistes comme Destiny’s Child, TLC, Lauryn Hill quand je bossais sur ce titre, avoue Nina Nesbitt. Je ne voulais pas faire la même chanson évidemment, parce qu’on vient d’univers musicaux différents, mais je voulais en faire ma propre version”. Car si elle s’autodéfinit comme une chanteuse pop, ses influences sont éparses. La preuve, elle admet s’être inspirée de “She’s Mine, Pt. 2” de J. Cole pour un de ses titres.

Bien qu’elle reconnaisse que maintenir une carrière dans la musique ne soit pas une partie de plaisir tous les jours – “c’est épuisant de voyager, les gens ne réalisent pas à quel point les conditions sont loin d’être glamour”, précise-t-elle –, la jeune Écossaise veille à cultiver un sens de l’optimisme sans faille. Pour l’heure, les choses sérieuses ne font que commencer pour Nina Nesbitt, avec un troisième album d’ores et déjà en chantier et une prochaine tournée européenne en solo.