Pourquoi les stars de la musique aiment le championnat de France ?

Pourquoi les stars de la musique aiment le championnat de France ?

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Par Marie Houssiaux

Publié le

Orelsan et le SM Caen, Pascal Obispo et les Girondins de Bordeaux… Plusieurs clubs de L1 comptent des chanteurs, des musiciens ou des DJ parmi leurs fidèles soutiens.
Fervents, chauvins et intarissables, ces artistes plus ou moins célèbres sont des supporters comme les autres. Comment est née leur passion, et qu’est-elle devenue ?

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Ceux qui sont allés au stade durant leur enfance

Quand on les interroge sur leur club de cœur, la plupart des fans évoquent d’abord des souvenirs de stade. Et les plus célèbres d’entre eux ne font pas exception : c’est bien souvent en tribune qu’est née leur passion. Jay Gimenez, le bassiste de Skip The Use, raconte sur le site du TFC qu’il allait voir le LOSC jouer à Grimonprez-Jooris avec son grand-père quand il était petit. Il garde un souvenir ému de cette époque et des prouesses de Rudi Garcia sur le terrain. Aujourd’hui, il est devenu ami avec son idole mais aussi avec Rio Mavuba, Christophe Jallet ou encore Nicolas Douchez. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à suivre l’actu du LOSC, à aller voir des matches – avec ou sans ses potes du groupe – et de trouver impressionnant le nouveau stade de la ville.


Benjamin Biolay avait 9 ans lorsqu’il a assisté à son premier match à Gerland, alors que Lyon jouait encore en D2. Depuis, le chanteur supporte l’OL comme au premier jour, n’hésitant ni à chambrer les Stéphanois (dont le maillot “le dégoûte”) ni à commettre une musique instrumentale pour le club et ses supporters. Comme Étienne du groupe normand Beach Youth, d’autres vibrent pour Caen depuis leur tendre enfance. Celui qui fréquentait le stade avec son père et son frère quand il était petit garçon est aujourd’hui encore un habitué de la tribune Populaire et encense Nicolas Seube en interview.

Avec un frère, un père et un grand-père abonnés au Stade Malherbe de Caen, Orelsan ne pouvait lui non plus pas y échapper. À ses débuts dans la chanson, il portait le maillot du SMC dans ses vidéos. Depuis, on l’a vu au Stade d’Ornano pour tourner le clip de 6h16 avec Gringe, donner le coup d’envoi d’un match et même chanter, à l’occasion du centenaire du club normand. Comme tout supporter caennais qui se respecte, Orelsan ne manque pas d’autodérision et chambre son club dans la chanson Mauvaise idée: “Tu paries la moitié d’ton salaire que Caen va gagner, mauvaise idée”.

Ceux qui ont connu le Parc des Princes ambiancé

S’il y a bien un artiste qui regrette “la grande époque”, c’est Little Mike du groupe Birdy Nam Nam. En novembre 2015, il explique à So Foot qu’il a découvert le Parc des Princes avec les copains de son HLM lorsqu’il avait une dizaine d’années, grâce aux places offertes par le Conseil Général. Fasciné par l’ambiance d’alors, quand bien même elle était tendue entre les kops, Little Mike devient un vrai supporter. Abonné en tribune Auteuil jusqu’à la dissolution, ce nostalgique de l’ambiance pré-Qataris a depuis eu l’occasion de mixer au Parc des Princes. Mais aussi de dédier un morceau au PSG en 2013… Pour faire revivre les chants de l’époque.

Rim’k, ancien du 113, explique quant à lui être devenu supporter du Paris Saint-Germain en accompagnant ses “cousins du 93” au Parc des Princes. Depuis, le rappeur de Vitry-sur-Seine est resté supporter mais sa passion a pris une autre dimension. Aujourd’hui pote avec Zidane, il a en effet les yeux tournés vers le championnat espagnol et parle de foot en général plus que du PSG en particulier. Kool Shen, en revanche, ne regrette pas l’ambiance des années 80. Assagi, celui qui débarquait à l’époque avec tout son quartier au Parc (et qui a transmis sa passion à JoeyStarr) apprécie désormais son atmosphère plus familiale. Toujours fan, il ne manque pas une occasion de donner son avis sur le PSG et de dire tout le bien qu’il pense de Verratti (ou tout le mal qu’il pense d’Aurier).

Ceux qui sont devenus supporters pour leur idole

Le Stéphanois Mickey 3D, qui s’est confié à France Football en juillet 2014, doit sa passion pour les Verts aux idoles de l’époque. Celui qui voit un lien entre son amour pour l’ASSE et “la nostalgie de l’enfance” a longtemps cru que Saint-Étienne ne pouvait pas perdre à domicile. Il faut dire qu’il a eu la chance de voir jouer, sur la pelouse du Chaudron, Johnny Rep et Michel Platini ! Et si c’est au premier qu’il a consacré une chanson, c’est le second, dont il parle comme de “la star des stars”, qu’il place devant tous les autres joueurs dans son propre panthéon du foot.

Pierre Leroux, du duo Housse de Racket, est né à Chaville à seulement quelques kilomètres de Paris. Comme il le raconte dans une interview à So Foot en septembre dernier, il est pourtant supporter de l’OM, qu’il a découvert à l’époque du grand Chris Waddle. Le footballeur anglais, qui l’a “toujours fait rêver”, a largement contribué à cet attachement au club phocéen :

Sa coupe, son nom, son jeu : tout faisait sens ! Je ne saurais même pas te dire s’il était extraordinaire ou non mais il me fascinait.

Dans le même article, il dit être resté fidèle depuis cette époque mais avoue également avoir commencé à suivre le club banlieusard du Red Star.

Ceux dont le papa était footballeur pro

Souvent médiatisée, la passion de Pascal Obispo pour les Girondins de Bordeaux n’est pas un secret. Mais saviez-vous que le père du chanteur avait lui-même porté le maillot au scapulaire ? Max Obispo a en effet joué pour le club bordelais pendant 5 saisons, entre 1955 et 1960. Et même si son célèbre rejeton, né 5 ans après cette aventure, ne l’a jamais vu jouer pour l’équipe girondine, il a toujours connu son père actif pour le club : Max Obispo y a consacré un livre mais aussi beaucoup de temps, au service du journal Girondins Mag ou de l’association des anciens joueurs. Pascal a lui-même transmis cette passion familiale à son fils, avec qui il va régulièrement au stade (quand il ne soutient pas l’équipe de France ou un événement caritatif autour du foot).


Le parcours de supporter de M.Pokora, dingue de l’OM, est plus surprenant : le fils d’André Tota adule un club dont son père, qui a pourtant joué à Metz, Troyes, Bordeaux et Toulouse, n’a jamais porté les couleurs. Fan de foot comme papa, M.Pokora n’en a donc pas moins choisi son propre camp. Sa passion pour le club marseillais, née pendant la grande épopée européenne des années 90, est aujourd’hui toujours intacte. Quand il n’est pas au Vélodrome pour assister aux matchs de l’OM, le chanteur – lui-même passé tout près d’une carrière dans le football – commente les rencontres sur son compte Twitter.

Ceux qui ont grandi à Marseille, tout simplement

Certains racontent qu’on ne devient pas supporter de l’OM mais qu’on nait supporter de l’OM. Et ce ne sont pas les rappeurs marseillais qui diront le contraire, à en croire l’article publié par Rue89 sur le sujet en mai 2010. On y apprend qu’Akhenaton, qui reprenait déjà “On vous met le feu” sur scène avec IAM en 1993, a pleuré pendant 3 jours après la victoire en Ligue des Champions. Depuis, ce fan de toujours a été jusqu’à collaborer à la création du maillot third de l’équipe en 2012.

Les Psy4 de la Rime ont, selon le même article, invité Ribéry ou les Cantona dans deux autres de leurs vidéos (avant eux, la Fonky Family avait sollicité Hamada Jambay et Peter Luccin pour le clip de Sans rémission en 1998). Ils ne sont pas les seuls fadas : leur ancien acolyte Soprano, qui a invité Pape Diouf dans un clip, raconte carrément qu’il devient “quelqu’un d’autre” quand l’OM joue.