Pour la Fête de la musique, les Toulousains devront porter ce bracelet

Pour la Fête de la musique, les Toulousains devront porter ce bracelet

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Un bracelet apposé dimanche devra obligatoirement être porté mardi soir pour profiter des concerts donnés par de nombreux artistes nationaux (© Twitter/@MlleBarbaraP)

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Par Théo Chapuis

Publié le

Pour se rendre sur la place du Capitole à Toulouse et jouir des concerts de nombreux musiciens de variété, il fallait s’inscrire en ligne et se faire poser un bracelet. De nombreuses voix s’élèvent pour critiquer ce système.

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Couac. Pour le concert de la Fête de la musique à Toulouse place du Capitole, si les places sont gratuites rien n’indique que tout le monde pourra y assister. D’ailleurs, le site de la mairie est formel : “La place du Capitole ouvrira à quatorze heures”, peut-on y lire. C’est la première année, depuis que la Fête de la musique existe, que la Ville rose ferme la place.

En avril, la mairie de la commune du Sud-Ouest a annoncé qu’afin d’assister à l’événement, 16 000 citoyens chanceux devront s’accréditer à l’avance, gratuitement, et porter un bracelet – comme pour n’importe quel festival, de We Love Green à Garorock. Les bracelets verts, portant les simples mentions “Fête de la musique place du Capitole”, étaient à retirer en personne, dimanche 19 juin au Zénith de Toulouse.

Il faut dire que la célèbre place sera ce soir le théâtre d’un grand direct musical, sur France 2 et TV5 Monde, intitulé Tous à Toulouse. Présentée par Garou et Amanda Scott, la soirée verra se produire de nombreux musiciens de variété chers à la chaîne, parmi lesquels Florent Pagny, Tal, Renaud, Amir, Louane, Patrick Fiori, Hyphen Hyphen, Fréro Delavega, Christophe Maé, Patrick Bruel, Marc Lavoine, Soprano, Jain, Pascal Obispo, Vianney, Kendji Girac ou encore Jean-Pierre Mader.

“Si on a mis en place ce système, c’est pour conserver la sécurité autour de l’événement. Mais aussi pour ne pas ouvrir la porte à une revente des places et éviter les contrefaçons. Les gens qui se sont inscrits ont accepté ces contraintes”, a justifié  Frédéric Brasiles, conseiller municipal délégué aux fêtes et manifestations, dans les colonnes de 20 minutes la semaine dernière.

Encore 4 000 places à pourvoir

N’empêche que la mesure est critiquée. Des accréditations pour la Fête de la musique ? Des bracelets indétachables entre dimanche et mardi soir ? L’accès par des points de “contrôle” ? L’entrée interdite aux sacs “volumineux” ? Toutes ces consignes de sécurité peuvent paraître saugrenues, mais elles sont justifiées, selon La Dépêche, par la mairie, qui indique que c’est “dans le cadre du plan Vigipirate vigilance renforcée” que “la place du Capitole sera fermée” et son accès “réservé exclusivement aux personnes accréditées”.

Des mesures bien loin de la liberté prônée par la Fête de la musique. D’après La Dépêche, parmi les 16 000 billets, c’est carrément 4 000 places qui n’ont pas trouvé preneurs et la mairie s’acharnerait depuis lundi matin à remplir sa place à coups de mails envoyés aux commerçants ainsi qu’aux citoyens n’étant pas venus chercher leur sésame. Il faut dire que très vite, la sécurisation de la place du Capitole a été victime d’un appel au boycott par un collectif de citoyens sur Facebook.

Dans un article accusant la mairie d’organiser un événement “à l’encontre totale de la Fête de la musique”, le journal régional pointe les désagréments d’un tel système : les réservations n’étant pas autorisées au-delà de deux billets par personne, les moins de 13 ans devant être accompagnés par un adulte et l’échange de billets étant impossible, certaines familles ne pourront donc pas assister à l’événement : “Si vous êtes un parent isolé avec deux enfants, ou un couple avec trois enfants, ne venez place du Capitole le 21 juin prochain… Vous êtes en effet écartés d’office de la Fête de la musique.”

Jack Lang s’est également offusqué d’un tel déploiement de forces autour de cet événement. Rappelons qu’historiquement, c’est lui qui a inauguré la Fête de la musique lors de son mandat de ministre de la Culture sous François Mitterrand, en 1982.

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Les Toulousains qui le désirent pourront pourtant profiter d’autres concerts, certes occultés par la polémique de la place du Capitole. Le programme est par ici.