Du R’n’B à la grime : 5 étoiles montantes de la scène hip-hop à découvrir au Pitchfork Avant-Garde de Paris

Du R’n’B à la grime : 5 étoiles montantes de la scène hip-hop à découvrir au Pitchfork Avant-Garde de Paris

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Par Naomi Clément

Publié le

Les 31 octobre et 1er novembre prochains, le prestigieux Pitchfork Music Festival Paris ouvrira les portes de son “Avant-Garde” : deux jours placés sous le signe de la découverte musicale, qui ont pour but de révéler quelques-uns des artistes les plus prometteurs du moment.

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Après une première édition réussie en 2016, à l’occasion de laquelle nous avions notamment pu découvrir le R’n’B envoûtant de Mabel et le rap cloud de Manast LL’, le Pitchfork Avant-Garde est de retour. Du mardi 31 octobre au mercredi 1er novembre, cet évènement novateur, qui précédera la 7e édition du Pitchfork Music Festival Paris, prendra d’assaut le quartier de la Bastille pour faire la lumière sur une poignée de chanteurs, rappeurs et autres producteurs aux univers inspirants.

Au programme ? Deux soirs de concerts disséminés à travers sept salles du 11e arrondissement de la capitale, du Café de la Danse au Badaboum en passant par la Mécanique Ondulatoire ou le Café de la Presse, qui présenteront une palette éclectique de 46 artistes émergents au total. Voici ceux dont la musique, coincée quelque part entre la grime et la soul, a attiré notre attention.

Benny Mails

Contrairement à d’autres MCs anglais, Benny Mails n’a pas toujours rêvé de devenir rappeur. Avant de s’intéresser à la musique et à l’écriture, ce Londonien à la gueule d’ange, dont les comparses ne sont autres que les talentueux Jorja Smith et Loyle Carner, était un danseur de ballet et de breakdance – une passion qui l’a amené à faire, très jeune, la rencontre des membres du réputé Zulu Nation et des légendaires Crazy Legs.

“Il n’y a pas eu de nette transition, relatait cet ambitieux touche-à-tout dans les colonnes d’i-D début 2017. J’ai commencé à rapper vers 15 ans, de façon très naturelle. On faisait une soirée chez un pote, quelques-uns des rappeurs que j’admirais le plus étaient là, et je me suis lancé. Une semaine plus tard, j’étais en studio.” Un changement de carrière réussi : grâce à des titres comme “I Blocked My Dealer” ou plus récemment “Mantra”, Benny Mails fait souffler un véritable vent de fraîcheur sur la scène UK.

Ray BLK

Nous vous parlions déjà de Ray BLK en mai dernier. Et pour cause : avec sa voix puissante, ses textes introspectifs et sa vibe aux sonorités soul, cette Londonienne de 23 ans incarne le futur du R’n’B anglais. Remarquée fin 2015 grâce au titre “5050”, la jeune femme, qui travaille actuellement sur son tout premier long format, s’est rapidement acoquinée avec quelques-uns des noms les plus convoités de la scène britannique. Après avoir convié Stormzy sur son single “My Hood”, à travers lequel elle nous propose de vivre au rythme de sa banlieue du sud londonien, Rita Ekwere (de son vrai nom) a participé à Humanz, le dernier album de Gorillaz.

Influencée par l’aura de grandes chanteuses comme Lauryn Hill, Whitney Houston ou Amy Winehouse, mais aussi par le travail de l’écrivain nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, Ray BLK façonne aujourd’hui un R’n’B puissant et engagé, qui célèbre assidûment les femmes. Son premier EP Havisham, sorti sur son propre label en 2015, est directement inspiré par Miss Havisham, personnage central dans Les Grandes Espérances, roman de Charles Dickens publié en 1861.

A2

A2 est un pur produit de la capitale anglaise. Repéré en 2015 pour son titre “Holograms”, dont le clip nous plonge dans une ambiance néonisée, ce mystérieux Londonien, au sujet duquel encore trop peu d’informations circulent, distille un hip-hop à la fois sombre et mélancolique, aussi bien inspiré de l’agressivité de la grime que de la douceur du R’n’B. Après avoir partagé plusieurs EPs via SoundCloud, dont le récent “More Sleep 2”, A2 a récemment été signé sur Disturbing London, un label protéiforme sur lequel on retrouve également Tinie Tempah et Wizkid.

Peu connu en Europe, le jeune homme commence toutefois à faire son bout de chemin outre-Atlantique : dans deux mois, il s’envolera aux États-Unis pour prendre part au 30 days in Chicago, un festival d’un mois organisé par Red Bull, pour lequel ont été recrutés plusieurs grands noms de la scène hip-hop américaine, tels que les Migos, Kehlani, Lil Yachty ou encore Young Thug. À suivre de près.

Jamila Woods

Bien qu’elle ait été révélée en collaborant avec des géants de l’industrie comme Chance The Rapper (“Sunday Candy”, “Blessings”) ou Macklemore & Ryan Lewis (“White Privilege II”), Jamila Woods est bien plus qu’une voix suave de featuring. Sur son premier album HEAVN, une compilation de vingt titres sur lequel on retrouve notamment Noname, Nico Segal et Chance The Rapper, cette native de Chicago, poétesse et activiste, propose des compositions renversantes, à la fois puissantes et célestes. Vivement la suite.

Hare Squead

Originaire de Dublin, Hare Squead est un jeune trio composé de Lilo Blues, Tony Konstone et Jessy Rose, trois passionnés dont les destins ont été réunis par l’amour du skate et de l’écriture. Élevés au son de Kanye West, de Drake et du G-Unit, ces jeunes artistes, musiciens depuis toujours, ont ensemble donné vie à une musique à la croisée des genres entre hip-hop, soul et pop – un melting-pot sonore au cœur duquel se mélangent harmonieusement toutes leurs inspirations.

Déjà comparé à “une version dublinoise d’un mélange entre Chance the Rapper et De La Soul” par Noisey, le groupe a su se faire remarquer courant 2016 grâce au succès de “Herside Story”, qui cumule aujourd’hui près d’un million de vues sur YouTube. Leur dernier single, baptisé “Flowers”, laisse un peu plus entrevoir le futur plein de promesses de ces Irlandais.

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