Onda Carioca : quand Vincent Cassel invite le Brésil au Pays basque

Onda Carioca : quand Vincent Cassel invite le Brésil au Pays basque

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Par Juliette Colin

Publié le

Que se passe-t-il quand on remplace sa combi de surf par son plus beau tutu brésilien et une paire d’Havaianas ? Ça donne un style qu’on a tout à fait pu croiser au Pays basque la semaine dernière à l’occasion du festival Onda Carioca. Initié par Vincent Cassel, le festival itinérant met à l’honneur les étoiles montantes de la scène musicale brésilienne, de Biarritz à Saint-Jean-de-Luz.

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Du 20 au 27 août, le Pays basque se met à l’heure du Brésil pour la deuxième édition du festival Onda Carioca. Au programme, des concerts dans des lieux mythiques sur la façade Atlantique ainsi qu’une soirée de clôture qui aura lieu le 1er septembre au chalet des îles à Paris.

“Le Brésil et sa musique sont pour moi synonymes de paix et de joie”, nous a confié Vincent Cassel dans sa dernière interview pour Konbini. Passionné inconditionnel du Brésil depuis maintenant plus de vingt ans, il initie le festival en 2016 en invitant des jeunes musiciens brésiliens. “Ça a tellement bien marché que nous avons eu l’envie de voir plus grand et organiser un festival pour faire découvrir la scène musicale du Brésil en France”, nous explique Eliott de Montremy qui organise le festival avec Vincent Cassel.

“C’est un festival qui rassemble tout le monde, que ça soit en famille ou entre jeunes. Il y a un regain de la musique du monde et même les grands fans d’électro y trouvent leur compte.” Une programmation haute en couleurs avec en tête d’affiche, Rôge, Mqt Mosquito & Inácio Rios, les DJ Gringo da Parada & Jonathan Chaou et le rappeur Rincon Sapiência, venus tout droit de ce grand pays, et imprégnés de leurs traditions musicales.

Mqt Mosquito, le fou de la samba

Comme tous les soirs du festival, Mqt Mosquito s’installe avec son groupe dans une ambiance déjà fiévreuse de spectateurs. Ils attendent le coup du Cuica (tambour brésilien) prêts à se déhancher sur un rythme exotique. Commence alors la ronda de samba, très répandue au Brésil, composée de musiciens assis en groupe et improvisant avec voix et instruments.

Né en dansant la samba, Mqt Mosquito vient d’un milieu défavorisé de la ville de Rio de Janeiro. Il s’inspire des grands musiciens classiques de la samba comme Caetano Veloso, Chico Buarque ou Gilberto Gil et commence à pratiquer le “partido alto”, un sous-genre musical, à l’âge de 17 ans. Il s’est notamment fait connaître grâce à la diffusion de ses chansons dans les telenovelas, véritable accélérateur de carrière pour un musicien brésilien.

“La samba est un rêve. C’est quelque chose qu’on a dans le sang ; c’est un rituel fort et ancien et je me sens responsable du fait de le faire durer”, nous confie Mqt Mosquito. Pour les Brésiliens, ce genre musical est placé au même rang que la religion. Mais elle fait aussi partie de leur quotidien et l’écoute de cette musique est comparable, paraît-il, à un Français qui va chercher une baguette de pain à la boulangerie.

Rincon Sapiência, le rappeur brésilien qui casse les codes

Un peu plus tard dans la soirée, une autre note vocale surgit sur scène, celle qui nous est plus familière, proche de la parole mais avec un léger son tropical. Aux allures timides au premier abord, le rappeur Rincon Sapiência a déjà eu le temps de faire le tour de la scène en saluant ses spectateurs, haut et fort.

Destiné à devenir joueur de football professionnel, Rincon Sapiência commence à écrire et à composer à l’âge de 15 ans. Influencé par ses parents, il écoute de la samba mais aussi des tubes de Michael Jackson ou Marvin Gaye. C’est son frère et sa bande de potes qui l’initient au rap, qu’il n’a jamais quitté. Quelques années plus tard, il suit la mode du genre garage et créer son premier groupe MD38 (la munition de la rue n° 38 où il habitait dans le sud de São Paolo).

Le rap est l’un des styles musicaux les plus populaires au Brésil avec une scène déjà bien riche. Cependant, comme l’explique Rincon Sapiência,“pour des raisons d’esthétique ou d’argent, l’industrie de la musique freine encore à accepter ce genre musical”. Avec une véritable mission sociale et politique, les chansons de Rincon Sapiência parlent des histoires de la vie quotidienne. Le rappeur précise que “n’importe quel sujet se prête à devenir l’objet d’une musique”. Il veut avant tout servir d’exemple pour les jeunes Brésiliens qui veulent se lancer dans cette voie.

La chaleur du festival, en images :