L’Opéra de Paris interdit la pratique du blackface et mise sur plus de diversité

L’Opéra de Paris interdit la pratique du blackface et mise sur plus de diversité

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New York City Ballet dancer Arthur Mitchell in 1963. (Photo by Jack Mitchell/Getty Images)

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Par Joséphine de Rubercy

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La célèbre institution renonce à certaines pratiques problématiques et veut recruter plus d’artistes issus de la diversité.

Favoriser la diversité dans ses rangs. C’est la direction que souhaite désormais prendre l’Opéra de Paris, a annoncé ce lundi son directeur, Alexander Neef. Ce dernier s’est exprimé suite à la remise d’un rapport sur la diversité élaboré par l’historien Pap Ndiaye et la secrétaire générale du Défenseur des droits Constance Rivière. Un rapport demandé par le directeur lui-même dès son arrivée en poste en septembre dernier, au moment où des salariés publiaient un manifeste intitulé De la question raciale à l’Opéra national de Paris pour dénoncer certaines pratiques au sein de l’institution.

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La fin du blackface, yellowface et brownface

Ainsi, comme le recommande le rapport, l’établissement a décidé officiellement “l’arrêt de la pratique très contestable du blackface et du maquillage des rôles stéréotypés sur l’ensemble des productions”, cela comprend donc aussi l’interdiction du yellowface et brownface. Il se résout également à de ne plus blanchir la peau dans certains ballets” et souhaite “l’adaptation de la coiffure, du maquillage et des collants pour les artistes métis et noirs”.
La compagnie tient à mettre en valeur des “figures méconnues ou oubliées issues de la diversité”, explique Alexander Neef. Il confirme aussi la suppression de certains titres d’œuvres jugés problématiques (on ne sait pas encore lesquels), comme l’avait fait l’ancien directeur de l’Opéra Benjamin Millepied en renommant “La Danse des négrillons” dans La Bayadère par “La Danse des enfants”, explique le Huffington Post.
Mais s’il affirme que les stéréotypes seraient “identifiés” et qu’un travail de contextualisation “sera mené auprès du public”, “cela ne signifie pas que nous souhaitons réécrire les livrets”, a précisé Alexander Neef.

Plus de diversité dans le recrutement

Constance Rivière et Pap Ndiaye conseillent une “remise à plat” du concours d’entrée de l’École de danse, véritable réserve du Ballet de l’Opéra de Paris, explique Franceinfo. L’Opéra de Paris s’engage donc “dès la saison 2021-2022 à une plus grande présence des artistes issus de la diversité”, en “élargissant [ses] processus de recrutement et de sélection des artistes ainsi que [ses] politiques d’invitations et de commandes”.
Des danseurs seront “missionnés pour repérer des talents dans tous les territoires français”, y compris les Outre-mer, assure Alexander Neef. L’idée est de faciliter et rechercher une plus grande égalité dans l’accès à ce genre de carrière pour des personnes issues des minorités. L’Opéra désignera également “un chargé de mission diversité et inclusion” et mettra en place un comité consultatif sur ces questions.
Des décisions assez inédites dans le milieu du ballet et de l’opéra français, qui ne sont “que le début d’un processus qui va durer dans les années à venir”, a conclu le directeur de l’établissement.