Laissez-vous charmer par la rétro-pop arabisante d’Alsarah

Laissez-vous charmer par la rétro-pop arabisante d’Alsarah

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Par Rachid Majdoub

Publié le

Découvrez la rétro-pop est-africaine d’Alsarah et son groupe The Nubatones, à travers le clip de “Bride of the Nile”, extrait de l’album Manara, suivi d’une petite interview de présentation.

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Le Guardian la qualifie de “nouvelle étoile de la pop nubienne“. Dans le game depuis trois ans mais encore peu connue en France, elle s’appelle Alsarah, et a dans la voix un souffle d’Orient marié subtilement à une électro-pop arabisante.

Accompagnée de ses musiciens du groupe The Nubatones, la chanteuse soudanaise vous fait aujourd’hui découvrir, en exclusivité sur Konbini, le clip de “Bride of the Nile” (“3roos Elneel”), extrait de l’album Manara, avant une petite interview de présentation.

Konbini | Avant le visionnage et les présentations, parle-nous de ce clip réalisé par Maryam Parwana.

Alsarah | Il s’agit d’une mise en image récréative du fameux mythe des “Mariées du Nil”.

Connaissez vous l’origine des sirènes ? Il y a un mythe très ancien en Nubie qui dit que le Nil débordait à chaque saison, car les dieux étaient en colère et esseulés. Ainsi les villages installés sur ses rives devaient sacrifier leur plus belle femme aux dieux du Nil, à chaque saison, afin qu’elle devienne la nouvelle épouse du fleuve. Mais qu’arrive-t-il à toutes ces jeunes femmes ? Et qu’arrive-t-il à leurs enfants ? D’un côté le dieu du Nil, et de l’autre les jeunes femmes de Nubie, et toute cette magie autour. Ces superbes créatures ont sans doute donné naissance aux sirènes que nous évoquons encore aujourd’hui.

Qui es-tu, Alsarah…

Konbini | Alsarah. Que signifie ce nom ?

Alsarah | Sarah est à Alsarah ce que Kate est à Katherin. Ma mère voulait m’appeler Alsarah, comme dans la phrase “Albushra Alsarah”, mais mes tantes ont pensé que c’était trop désuet. Ils ont donc opté pour Sarah, considéré comme plus chic et plus international. Mais lorsque j’ai commencé à chanter, je me suis dit que personne ne retiendrait mon nom.

Par ailleurs, je déteste qu’on prononce mon nom à l’américaine, avec cette intonation nasale, ce n’est pas mon nom tel qu’il m’a été donné. J’ai donc pensé que la meilleure solution était de revenir à mes racines, avec le nom que ma mère voulait me donner.

D’où viens-tu ?

Je suis née à Khartoum, la capitale du Soudan et j’ai vécu au Yémen pendant quatre ans avant d’emménager aux États-Unis quand j’avais 12 ans. J’ai étudié les arts du spectacle au lycée PVPA dans le Massachusetts puis à la Wesleyan University dans le Connecticut. Je me suis finalement installée à New York en 2004.

Entre pop et électro, entre Afrique et États-Unis, comment peut-on qualifier ta musique ? 

Je dirais… Est-afro rétro-pop.

Quelle musique écoutais-tu quand tu étais jeune ?

Au début, tout ce que mes parents avaient : Mohamed Mounir, Fairouz, Moustafa Sid Ahmed, Ahmed Sharhabeel, Albelabil, des tubes de Bollywood, du jazz… Puis j’ai commencé ma propre collection à laquelle j’ai ajouté beaucoup de folk musique de partout dans le monde.

Quelles sont tes influences aujourd’hui ?

Il y en a tellement c’est difficile de les répertorier… Je dirais que ça va de Bi Kidude à Grace Jones et tout ce qu’il y a entre les deux. Même les sons des rues et de la circulation m’inspirent.

Quand as-tu commencé la musique et comment ?

La musique a toujours fait partie de ma vie. Et j’ai commencé à en faire mon métier en 2004. Rami [El Aasser] et moi avons lancé les Nubatones en 2011.

Quand as-tu sorti ton premier projet et quel était son nom ?

J’ai travaillé avec différents groupes pendant plusieurs années, il y a plusieurs enregistrements qui sont sorti et il m’est difficile de dire lequel était le premier. Mais mon premier album avec un label était Aljawal avec Débruit en 2013, suivi par Silt, le premier album des Nubatones en 2014. J’ai travaillé sur les deux projets simultanément, mais Aljawal est sorti en premier pour des raisons logistiques.

Qu’en est-il de votre nouveau projet, Manara, dont est extrait “3roos Elneel”, que tu nous présentes aujourd’hui ?

“Manara” signifie le phare. C’est la prochaine étape de notre voyage.

Quels sont tes plans pour le futur ?

Faire toujours plus de musique et essayer de repousser mes frontières personnelles.